L’UDPS invitée à l’investiture du président Kaboré

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Elu dans l’ordre et la transparence il y a un mois, Roch Marc Christian Kaboré sera investi président du Burkina Faso ce mardi 29 décembre 2015, en remplacement de Blaise Compaoré, chassé du pouvoir par son peuple il y a une année, après une tentative malheureuse de tripatouillage de la Constitution, en vue de briguer un nouveau mandat, après 27 ans de règne sans partage. On rappelle que le précité avait été élu brillamment au premier tour de la présidentielle, le 29 novembre denier. La passation pacifique et civilisée du pouvoir se fera avec Michel Kafando, qui assumait jusque-là les fonctions de Chef de l’Etat par intérim, pour une période de transition qui aura duré finalement 15 mois au lieu de douze initialement prévus, à cause du coup d’Etat manqué de septembre dernier perpétré par le générai Dienderé et ses complices du Régiment spécial présidentiel restés fidèles à Compaoré.

Parmi les hôtes de marque invités à cette occasion, il convient de signaler Félix Tshisekedi, Secrétaire national chargé des Relations Extérieures à l’UDPS (Union pour la Démocratie et le Progrès Social), le parti-phare de l’Opposition en République Démocratique du Congo. Il va y représenter naturellement le président du parti, Etienne Tshisekedi, encore sous contrôle médical en Belgique. Selon la haute direction du parti, l’intéressé pourrait mettre à profit son séjour au pays de Thomas Sankara d’heureuse mémoire pour sensibiliser les différentes personnalités attendues à cette cérémonie sur la situation politique qui prévaut en République Démocratique du Congo, à la suite du blocage prolongé du processus électoral et de la difficulté de faire démarrer le dialogue national, perçu comme la planche de salut pour éviter le chaos au pays.

Il n’est pas exclu qu’il prenne langue avec les activistes du « Balai citoyen », avec qui il a participé, il y a deux semaines à l’Ile de Gorée, à un forum sur la démocratie et les processus démocratiques en Afrique Subsaharienne. Point n’est besoin de dire que cette rencontre était très mal vue par le pouvoir de Kinshasa, qui n’a pas hésité à accuser les délégués congolais d’avoir comploté contre les institutions de leur pays. En dépit ces menaces de toutes sortes qui pèsent sur eux, Félix Tshisekedi et compagnie ont mis sur pied une plateforme dénommée « Front Citoyen 2016 », dont la mission est de s’opposer à toute révision constitutionnelle, au troisième mandat du Chef de l’Etat actuel, à l’ajournement des élections présidentielle et législatives nationales, etc.

Félix Tshisekedi espère trouver une oreille attentive auprès de ses interlocuteurs, dans un pays qui connaît une avancée démocratique fulgurante et où l’alternance au pouvoir s’impose désormais comme une valeur démocratique intériorisée par le grand nombre.

On signale toutefois que l’investiture de Kaboré va se dérouler dans un climat relativement tendu, suite à la tentative manquée d’exfiltration du général putschiste Dienderé par des résidus du Régiment spécial présidentiel, actuellement aux arrêts. C’est le lieu de souligner que les nostalgiques du régime de Compaoré n’ont pas l’intention de s’intégrer dans la nouvelle société démocratique burkinabè, alors que leur ancien mentor, en exil en Cote d’ivoire, fait l’objet d’un mandat d’arrêt international, à cause de son implication dans l’assassinat de Thomas Sankara.

Par KIMP

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