Kamerhe refuse le dialogue selon le format Kabila

Vital Kamerhe devant la presse après le dépôt de sa candidature pour la présidentielle 2011, le 7/09/2011 au bureau de réception et de traitement des candidatures à la présidentielle à Kinshasa. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

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kamerheToujours égal à lui-même et prêt à payer le prix le plus fort de la démocratie, le leader de l’UNC vient de fixer les esprits, surtout tous ceux qui s’imaginaient que son refus de participer au dialogue selon le format proposé par le chef de l’Etat, n’était qu’une vue de l’esprit ou un exercice de masturbation politicienne. Vital Kamerhe signe et persiste : il préfère prendre part à tout atelier, concertation ou rencontre qui serait organisé pour examiner les voies et moyens d’en finir avec ces tueries répétitives et sempiternelles qui déchirent les territoires de l’Est sous les yeux tant des autorités nationales que de la communauté internationale. Honorables Députés,

Le message de Kamerhe

Distingués Mesdames et Messieurs Membres de la CVAD,

Distingués Cadres, Militantes et Militants de l’UNC,

Camarades étudiants,

Mesdames et Messieurs,

L’année 2015 vient de s’éteindre. Elle aura été éprouvante, voire tragique, pour bien de nos compatriotes. Certains ne l’ont pas traversée parce que décédés, victimes de l’intolérance politique, de la brutalité des forces de l’ordre ou des diverses calamités. C’est ici l’occasion de présenter nos sincères condoléances aux familles affligées et de leur témoigner tout le réconfort de notre parti, l’Union pour la Nation Congolaise et de notre plate-forme, la Convention pour la Vraie Alternance Démocratique(CVAD).

Le message de vœux, de bonheur, de santé, de prospérité et de succès que j’ai l’honneur de vous présenter au nom de la CVAD et de l’UNC, entreprise commune que nous avons initiée ensemble depuis 2010, va s’appesantir sur l’incapacité du Gouvernement actuel d’assurer à tous le bien-être, la paix et la garantie des droits humains, la bonne gouvernance dans tous les secteurs de la vie publique dans notre pays, la RDC, aujourd’hui parmi les pays les plus pauvres de la planète.

J’aborderai la question de l’opposition politique comme véritable alternative en 2016 et je ferai un bref aperçu historique de la RDC dans sa quête de l’indépendance et de la démocratie, et terminerai mon propos par la ligne de conduite que la Direction Politique Nationale trace pour l’UNC, notre cher parti pour cette année électorale et un mot d’encouragement pour les cadres et membres des partis politiques de la CVAD.

Dans l’entre-temps, je voudrais commencer par un chapitre triste, je pense notamment aux martyrs de l’indépendance, à nos héros et aux combattants de la liberté, particulièrement ceux du 16 février 1992 et ceux du 19 au 25 janvier 2015. Je pense aussi à notre très regretté Dieudonné PAIMANGI, Secrétaire Fédéral de l’UNC Dungu et Président de la FEC de ce territoire, dans l’actuelle province du Haut-Uélé, sauvagement assassiné le 28 décembre 2015 sur la route Dungu-Duruma, dans des circonstances non encore élucidées et qui ne le seront peut-être jamais, à l’instar d’autres cas douloureux enregistrés et connus à ce jour. Je pense à nos frères de l’Est du pays, fauchés sans cause, particulièrement dans les territoires de Beni, Butembo et de Lubero. Leur seul tort étant de vivre sur la terre de leurs ancêtres. Nous pensons ici particulièrement à quelques victimes, parmi lesquels une tante et deux cousins de notre Secrétaire national, le Docteur Kavale, ainsi qu’un cousin de notre Député National, l’Honorable Mbindule.

Chers collègues, nous vous disons ici toute notre compassion et nos condoléances les plus attristées.

Que Dieu vous console dans cette peine indescriptible.

C’est ici le lieu de relever l’incapacité du Gouvernement de la République de sécuriser nos compatriotes de cette contrée du pays qui vivent au quotidien des terreurs et des tueries innommables.

Les habitants de Beni et de Lubero sont devenus des réfugiés dans leur propre pays, forcés à abandonner leurs maisons et villages par peur d’être tués. Je n’oublie pas de saluer la mémoire des casques bleus des Nations Unies qui ont été tués ainsi que du personnel humanitaire tombé sur le champ d’honneur pour sauver les vies de nos concitoyens.

Dans le même ordre d’idée, nous saluons la mémoire de nos vaillants éléments des Forces armées de République Démocratique du Congo qui ont versés, leurs sang pour défendre nos populations.

Au courant de cette année 2015, l’UNC, notre parti, a connu aussi beaucoup des cas de deuil ; et en ce moment où nous sommes rassemblés ici, le corps de notre collègue, Tongin, membre du Secrétariat National, se trouve à la morgue de Ngaliema.

Pour toutes nos sœurs et tous nos frères qui ont payé le prix le plus fort pour que vive à jamais notre beau et grand pays, je vous prie de vous lever pour une minute de silence.

Je vous remercie.

Mesdames et Messieurs,

Malgré les performances économiques vantées par le Gouvernement avec le taux de croissance de 8,2 %, le Fond Monétaire International, dans son classement a retenu la RDC comme le pays le plus pauvre de la planète. Point n’est besoin de rappeler que toute croissance économique qui n’induit pas le bien-être par la création d’emploi est un leurre en Economie.

C’est encore une fois la preuve de plus que le fruit de cette supposée croissance n’a pas été équitablement réparti, si bien que nous assistons aujourd’hui à une grande fracture sociale entre les dirigeants et les populations qu’ils étaient scensés servir.

Mesdames et Messieurs,

L’Opposition politique ne vas pas se contenter seulement de formuler des critiques à l’endroit des gouvernants ; elle dispose d’une vision à l’instar de notre parti l’UNC, qui fera de la RDC, un pays fort, prospère et stable au cœur de l’Afrique, au regard de ses ressources naturelles innombrables et inégalées. Il faudra pour cela réhabiliter l’Etat dans ses fonctions régaliennes et doter la RDC d’un leadership visionnaire et rassembleur.

Honorables,

Cadres, Militantes et Militants de l’UNC,

Mesdames et Messieurs Membres de la CVAD,

Mesdames et Messieurs,

Dans la quête de son indépendance et de la démocratie, notre pays a connu trois moments importants. Grâce au front commun des forces politiques et sociales à la table ronde organisée à Bruxelles, le peuple congolais a gagné haut la main son indépendance le 30 juin 1960.

Mais malheureusement, les velléités de la classe politique de l’époque et les projets individuels, je dirais égoïstes, sans aucune vision partagée pour le peuple congolais, ont vite plongé le pays dans des guerres de rébellions suivies d’une dictature de plus de 3 décennies.

Après la chute du mur de Berlin en 1989, les efforts des forces politiques et sociales ont poussé le Président Mobutu à prononcer son discours historique sur la démocratisation de la scène politique de la RDC le 24 avril 1990.

Ces efforts vont connaitre leur couronnement avec la lutte pacifique du front commun, cette fois-ci, au sein de l’USORAL quand le peuple a répondu au double appel des évêques et des leaders politiques pour la marche mémorable du 16 février 1992.

Alors que le Président Mobutu avait déjà accepté l’idée d’une transition à l’issue de laquelle le peuple allait librement se choisir ses dirigeants, les agendas politiques cachés ont permis à l’AFDL de venir remettre le compteur de la démocratie à zéro le 17 mai 1997, avec notamment la suspension de la Constitution de la Transition remplacée par un simple décret présidentiel et l’interdiction de toutes les activités des partis politiques couronnés par les violations massives des droits humains. Le pays va connaitre l’une des plus meurtrières des guerres au monde avec un bilan macabre de plus de 7 millions des morts directs et indirects.

L’Accord global et inclusif de Sun City, émanation de l’Accord de cessez-le- feu de Lusaka, signé à Pretoria en date du 17 décembre 2002, a permis aux politiciens et aux délégués de la Société civile à ce forum de sceller un pacte républicain consigné dans la Constitution du 18 février 2006 après un OUI massif à 85 % au référendum du 19 décembre 2005.

Le pays va reprendre les élections en 2006. A l’issue de la première législature, très vite, dans le souci de s’assurer la victoire aux élections chaotiques de 2011, le pouvoir va opérer une révision de cette Constitution, en ramenant à un seul tour au lieu de deux, l’élection présidentielle, détruisant ainsi notre architecture électorale qui couplait le second de ladite présidentielle aux élections législatives provinciales.

Et la suite, nous la connaissons. C’est la guerre du M23, la résurgence des forces négatives ADF/NALU, LRA et FDLR qui font la terreur dans les Kivu et en Province Orientale.

Aujourd’hui Beni, Butembo et Lubero, Province Orientale, Sud-Kivu ; Nord-Katanga sont devenus des véritables mouroirs où nos compatriotes sont tués comme des bêtes et d’autres sans protection du Gouvernement, obligés de fuir leurs maisons et leurs villages.

Aujourd’hui encore, le dysfonctionnement des institutions est perceptible à travers notamment une production législative inadéquate.

J’ai suivi quelqu’un sur la RTNC se vanter du nombre des lois votées par l’actuelle législature, sans se soucier le moins du monde ni de la qualité de ces lois, ni de la capacité des chambres à veiller sur leur bonne exécution.

Toutes les motions initiées contre les membres du Gouvernement sont étouffées dans l’œuf ; aucune, alors aucune, n’a jamais dépassé la célèbre étape de la motion incidentielle devenue légendaire et systématique dans l’unique but de paralyser l’initiative de contrôle parlementaire et d’assurer l’impunité aux gestionnaires.

Les lois votées et promulguées par le Président de la République et tant vantées, ont eu pour effet, du moins certaines d’entre elles, notamment la loi modifiant la loi électorale, de mettre le pays sens dessus dessous, jusqu’à provoquer mort d’hommes en janvier 2015. Je me demande si, le plus sérieusement du monde, on peut se vanter d’une telle production législative, sans compter le nombre des lois votées en l’absence de l’opposition au sein de l’hémicycle.

S’agissant de la loi modificative de la loi électorale, l’honnêteté m’oblige à remercier et à féliciter la sagesse des Honorables Sénateurs qui, par leur perspicacité et écoute du peuple, ont pu éteindre le feu déjà allumé du fait du vote de l’article 8 alinéa 3 de la même loi par l’Assemblée nationale sans la présence des Honorables Députés de l’Opposition que je félicite aussi vivement pour leur action soutenue par le peuple congolais dans son ensemble et à travers toute la République.

C’est ici que je rejoins un penseur qui préférait la qualité à la quantité car, quantité sans qualité n’est qu’encombrement et en définitive, un danger.

La RDC a plus que jamais besoin des lois capables de la booster sur l’échiquier des nations respectables et respectées, lois fondées sur la justice et le caractère impersonnel, et non taillées sur mesure.

Par ailleurs, les droits et libertés fondamentaux tels que prévus par la Constitution de la République doivent faire l’objet de garantie, de protection et le cas échéant, des sanctions en cas de violation. Malheureusement, au courant de l’année 2015, ceci n’était pas le cas.

Je pense ici au Bâtonnier Jean-Claude MUYAMBO, au Président DIOMI NDONGALA, aux Honorables VANO KIBOKO et Ernest KYAVIRO, aux défenseurs des droits humains Christopher NGOYI, Yves MAKWAMBALA et Fred BAHUMA, aux combattants de nos partis politiques notamment Messieurs NGUWA WOSOS Léon, BANGOMISA NZINGA Gires et BOKURU NAMULINDA Joël pour l’UNC; OKUNDJI Jerry et LODI Paulin pour les FONUS, qui continuent à croupir en prison pour des raisons purement politiques et pourquoi pas au Secrétaire Général de mon parti, l’Honorable Jean Bertrand EWANGA et à Monsieur Mike MUKEBAYI, tous deux libres aujourd’hui après avoir purgé totalement leur peine injuste, pour avoir simplement demandé à défendre la démocratie.

Une autre preuve est donnée par l’envoi des jeunes drogués et armés, après des réunions nocturnes, pour attaquer le meeting des partis politiques de l’opposition tenu à la Place Sainte Thérèse à Nd’jili. Ces jeunes ont été protégés et mis à l’abri des poursuites judiciaires. Aujourd’hui, dans le Katanga, plusieurs personnes ne peuvent plus y exercer leurs activités. C’est le cas de Baba KYUNGU WA KUMWANZA Gabriel, Président national de l’UNAFEC, qui est assigné, sans raison valable, quasiment en résidence surveillée, l’empêchant même à se rendre à son église. C’est aussi le cas de la mesure prise par le Commissaire spécial de la nouvelle province du Tanganyika. Les médias proches de l’opposition sont fermés et des partis politiques phagocytés et dédoublés en violation de la loi.

Enfin et pour m’arrêter sur ce chapitre, j’avance une autre preuve nous rapportée par l’Arrêt 008 de la Cour Constitutionnelle en réponse à la requête de la CENI alors que celle-ci n’est pas fondée en droit de la saisir pour interprétation de la loi et pour l’opérationnalité de son calendrier électoral. Mais comme c’était un besoin du pouvoir, la Cour devait violer la Constitution pour contenter ses mentors. C’est regrettable.

Je m’en voudrais, à ce niveau, de ne pas féliciter les deux membres de la Cour Constitutionnelle, en l’occurrence le Professeur VUNDWAWE TE PEMAKO et Maître WASENDA pour leur grandeur scientifique, leur esprit patriotique et leur fidélité à la Constitution de la République.

Le Gouvernement de la République n’a pas pu redresser cette situation d’autant plus qu’il se trouve lui-même sur le banc des accusés.

Il faut donc une nouvelle gouvernance pour ce pays avant qu’il ne soit trop tard. Et à cet égard, 2016 offre au peuple congolais l’opportunité d’assurer le changement démocratique de la gouvernance dans notre pays.

Mesdames et Messieurs

Aujourd’hui, comme en 1959, 1992 et 2006, l’histoire se répète, la RDC se retrouve à la croisée des chemins, au rendez-vous avec son histoire. C’est comme si après un pas en avant dans la marche de la démocratie, nous reculons de 2 pas. Cette fois ci, nous n’avons pas droit à l’erreur, le peuple nous regarde et attend de nous – majorité, opposition et société civile – un sursaut patriotique.

Nous devons tirer des leçons de l’histoire pour réaliser un saut en avant. Nous devons démontrer à notre peuple que nous sommes capables de nous oublier au profit de l’intérêt général. C’est pourquoi, pour cette année 2016, je formule le vœu de voir le peuple debout, conscient qu’aucun cadeau ne lui sera fait, un peuple solidaire avec son histoire et conscient de sa responsabilité pour bâtir un pays plus beau qu’avant.

Je vois en 2016 une classe politique solidaire, débarrassée de tout projet égoïste, mobilisée pour bâtir un projet de prospérité pour le bien de tous.

Je vois en 2016 des millions des jeunes conscients que l’aube de la liberté s’est levée pour eux. Qu’ils sachent que le pain au quotidien est en chantier, que la sécurité, la santé, l’éducation, leur seront garanties.

Je vois en 2016, des femmes congolaises, débout, réhabilitées dans leur dignité brisée par une politique de prédation, par des viols et violences sexuels à répétition, par la pauvreté extrême. Je vois ces femmes, sensibilisées pour jouer leur rôle des mères de la nation, protectrices de la vie humaine.

Je vois en 2016, nos compatriotes de l’arrière-pays, des campagnes, travailleurs infatigables de la terre, dans les champs, croire, cette fois-ci, que les promesses des terres labourées porteront des fruits pour l’amélioration de notre quotidien. Je les vois puissants et combattants la faim, transformant ainsi nos villages en greniers de paix et de prospérité.

Je vois en 2016, policiers, militaires, agents des services de sécurité, ces hommes et femmes réhabilités dans leurs fonctions et honorés par la République. Je les vois prendre en mains leur devoir sacré de protéger la nation et la démocratie.

Je vois en 2016, les agents et fonctionnaires de l’Etat, travailleurs dévoués, pour une administration de qualité, refusant la corruption et la délation. Je les vois au service de plus faibles, garantissant l’égalité de tous devant la loi.

Je vois en 2016, notre appareil judiciaire réformé, les magistrats et les juges réhabilités dans leur dignité en tant que garants de la distribution impartiale et équitable de la justice.

Je vois en 2016, enseignants et professeurs, réhabilités dans leur noble mission de former et préparer la jeunesse, l’avenir de demain.

Je vois en 2016, médecins, infirmiers et autres professionnels de la santé s’occuper dignement de la santé du peuple congolais dans tous les territoires de la République.

Je vois en 2016, un peuple en prière, brisant les chaînes de la tyrannie et éloignant les menaces du retour à la pensée unique. Je vois ce peuple croyant, traversé par la lumière divine de la vérité, de la justice, de la paix et de l’amour, prêt à se mettre débout pour défendre ce en quoi il croit.

Je vois en 2016, les 8 millions des Congolais de la diaspora à travers le monde. Je les vois retrouver le chemin du développement de leur nation, transportant vers les terres de leurs ancêtres, les riches expériences acquises dans différents domaines. Je les vois encore comme une chance supplémentaire pour que le pays puisse avancer sur le chemin de la démocratie et du développement. Qu’ils sachent, nos amis de la diaspora, que le pays les attend et reconnait leur contribution au combat commun pour la dignité de la RDC.

Mesdames et Messieurs,

Comme en 1960 ou dans les années’90, nous sommes conscients que c’est au sein d’un grand rassemblement de toutes les forces politiques et sociales que nous allons permettre à notre peuple de relever le défi qui se dresse sur le chemin de la démocratie et du développement. C’est pourquoi, nous avons, ensemble avec nos frères et sœurs des autres partis politiques de l’Opposition, de la société civile, créé à l’Ile de Gorée au Sénégal, le Front Citoyen 2016. Il n’y a pas de hasard dans la vie, l’Ile de Gorée c’est tout un symbole de déportation des esclaves noires vers l’Amérique. Le Sénégal figure parmi les rares pays africains qui n’ont pas connu des coups d’Etat et où l’alternance est devenue une véritable culture politique.

Et devant ce mur de la maison des esclaves sur l’ile de Gorée sur lesquel coulent les larmes et le sang de nos frères et sœurs, chaque homme doit se rappeler que le chemin de la civilisation et des droits humains a été long et joindre ses larmes et son sang pour libérer l’homme noir qui, aujourd’hui plus qu’hier, est devenu le premier bourreau du noir.

Pourquoi le Front citoyen 2016 ?

Quand tout nous a été enlevé, il ne nous reste plus que notre relation avec le peuple qui fermente notre lutte, notre détermination à œuvrer ensemble pour vivre dans un pays où les droits des citoyens et les libertés fondamentales sont garanties à tous et à chacun.

C’est aussi un appel à témoin à notre patrie pour qu’elle retienne à jamais qu’il y a de ses fils et ses filles qui ont refusé l’arbitraire, qui ont refusé le prima des stratégies individuelles, personnelles, les agendas cachés et qui sont prêts à se battre jusqu’au sacrifice suprême, s’il le faut. C’est en cela qu’il est un front, un refus à l’indignité. Ce front est citoyen parce qu’il s’organise pour préserver la cité par ses acquis, notamment la Constitution de la République, notre loi suprême.

Ce front est citoyen parce qu’il ne fait aucune distinction entre les femmes et les hommes de notre pays. Il ne peut donc en aucune manière être perçu comme un complot contre la nation. Par contre, il appelle tous les Congolais de toutes les provinces et de toutes les tendances politiques à y adhérer pour qu’ensemble nous puissions défendre la Constitution et obtenir l’alternance au pouvoir dans le délai prévu dans cette même Constitution.

Je ne saurais terminer ce chapitre sur le Front citoyen sans rendre un hommage mérité à tous les signataires de la Charte du Front Citoyen 2016. Je profite de cette occasion pour féliciter les personnes qui ont été désignées pour sa coordination et leur souhaiter plein succès pour l’accomplissement de cette lourde mission. Comme l’a si bien dit le Porte-parole du Front Citoyen, notre armée, c’est le peuple et notre arme, c’est la Constitution. Et j’ajouterais la Bible, en tant que Chrétien.

Mesdames et Messieurs,

Il est vrai que tout a été dit sur notre attachement aux principes de la démocratie, notamment sur le dialogue. Faut-il encore rappeler que le contexte du moment ne permet ni une production intellectuelle de progrès, ni une participation citoyenne au dialogue piège projeté par le pouvoir là où manifestement les calculs personnels priment sur le débat général.

L’UNC, notre parti, comme la CVAD et les autres partis frères regroupés au sein de la Dynamique et du G7, c’est-à-dire, au sein du Front Citoyen, l’UNC disais-je, ne va pas participer à ce dialogue piège, parce que convaincu, comme tout le monde le sait, que les matières annoncées par l’initiateur de ce dialogue sont plutôt des prérogatives des institutions existantes, à savoir le gouvernement et la CENI. Ramener ces matières dans un cadre extra-institutionnel, constitue une violation grave de la Constitution de la République.

Nous voyons depuis quelques semaines se développer dans la ville de Kinshasa et dans les autres grandes agglomérations de notre pays, une campagne agressive tendant à nous imposer le choix du pouvoir qui voudrait faire passer son schéma de dialogue comme la seule et même voie de survie de la nation.

Sans aller jusqu’à nous pencher sur l’origine des fonds massivement engloutis dans cette campagne éhontée aux objectifs obscurs, au moment même où le Gouvernement martèle partout qu’il n’a pas d’argent pour organiser des élections, y compris un scrutin moins coûteux comme l’élection des gouverneurs des provinces nouvellement créées, l’UNC et la CVAD rappellent ici leur attachement à la résolution de toute crise politique par des voies pacifiques mais sans préjudice pour notre Constitution et dans le seul intérêt général. Voilà pourquoi, l’UNC pense qu’avec un minimum de volonté politique, nous pouvons très rapidement, en regardant dans la même direction, celle du peuple congolais, apeuré et désespéré, dans une discussion tripartite au sein de la CENI, dégager un consensus et organiser les élections dans le délai constitutionnel.

Pour l’UNC et la CVAD, regarder dans la même direction du peuple, c’est demander au Président de la République d’organiser une rencontre avec les acteurs politiques à laquelle il peut associer la MONUSCO à Beni, pour qu’ensemble, nous puissions examiner ce qui n’a pas marché à ce jour à l’Est, et prendre un engagement commun, afin que nos populations sur place ne continuent à subir les ignobles barbaries devenues leurs lots quotidiens pour qu’ensemble nous puissions identifier les complicités internes et extérieures de ces guerres interminables.

Honorable Secrétaire Général de l’UNC et ses Adjoints,

Mesdames et Messieurs Membres de la CVAD,

Honorable Président du Conseil National de l’UNC,

Honorable Secrétaire Permanant de la Direction Politique Nationale,

Mesdames et Messieurs Secrétaires Politiques Nationaux,

Honorable, Mesdames et Messieurs les Secrétaires Interfédéraux et Fédéraux de l’UNC,

Cadres, Militantes et Militants de l’UNC,

Cadres, Militantes et Militants de la CVAD,

Mesdames et Messieurs,

Chers Compatriotes,

Permettez-moi de dire un petit mot sur la ligne de conduite de l’UNC et de la CVAD pour 2016,

  1. Ligne de conduite de l’UNC pour 2016

Le moment est venu de parler de nous- mêmes. Mes premiers mots en votre direction sont ceux de félicitations et d’encouragement, chers camarades membres de l’Union pour la Nation Congolaise.

Félicitations parce que vous avez témoigné de votre fidélité et de votre engagement à l’idéal du parti malgré l’environnement difficile et hostile au plein exercice des libertés politiques dans notre pays. L’UNC existe et est implantée sur l’ensemble du territoire national. Il n’existe aucune province, même les nouvelles, aucun territoire sans l’UNC. C’est aussi le cas à l’extérieur du pays où nos 24 fédérations de l’UNC sont très actives dans tous les continents. Le Secrétaire Général de notre parti qui revient d’une tournée euro-américaine l’a vécu et est à même de vous en parler. Je félicite personnellement les amis de la diaspora, membres de notre parti, pour le travail abattu.

Encouragements parce que vous fonctionnez avec les moyens de bord sans fléchir . Et votre engagement militant est resté aussi fort.

2016, je ne le dirai jamais assez, est une année électorale. Nous devons donc mettre la machine du parti en ordre de bataille. Il n’y a pas de place aux conflits personnels. J’invite le Secrétaire Général à assurer la bonne collaboration entre les organes de tous les niveaux. Je mets le Secrétaire Général à la pleine disposition de tout le monde. Il doit être la cheville ouvrière, le moteur du bon fonctionnement du Parti pendant que le Président du Conseil national a l’obligation de le suivre, de le contrôler et d’attirer son attention à chaque fois que de besoin, le Président national bien sûr informé du bon fonctionnement du parti par les chefs des corps.

J’enjoins le Secrétaire Permanent de la Direction Politique Nationale de rafraichir la liste des membres de cet important organe du parti en la calquant sur la liste des nouvelles provinces. J’attends son rapport dans les meilleurs délais.

Tous les organes du parti doivent désormais fonctionner conformément aux textes fondateurs du parti. Monsieur le Trésorier Général doit élaborer et me présenter un plan de mobilisation des fonds par le mécanisme des cotisations de nos membres qui ont démontré leur grande propension à cotiser pour que le parti fonctionne pleinement.

Il ne me reste plus qu’à souhaiter à tous et à chacun des membres de l’UNC à travers le territoire national et à l’étranger ainsi qu’aux membres de vos familles respectives mes vœux les meilleurs pour l’année 2016 : santé, prospérité, longévité et victoire aux élections de 2016.

Pour terminer, j’invite chacun de vous à s’approprier le slogan ci-dessous et à en faire large écho:

  • Non au dialogue made in Kabila;
  • Non à un quelconque 3ème mandat;
  • Non au glissement ;
  • Non à la violation de la Constitution;
  • Non à la révision ou au changement de la Constitution;
  • Non au référendum constitutional ;
  • Oui à la libération de tous les détenus politiques et d’opinions;
  • Oui aux élections présidentielle et législatives dans le délai constitutionnel;
  • Oui à l’alternance démocratique en Décembre 2016.
  1. Pour la CVAD.

Tout en respectant l’identité et la liberté de chaque parti membre de notre plateforme, je tiens sincèrement à vous remercier pour l’ouverture d’esprit, la confiance mutuelle, l’engagement citoyen dont vous avez fait montre tout au long de notre lutte commune. C’est ici le lieu de vous demander de transmettre nos vœux les meilleurs aux dirigeants et membres de vos partis politiques respectifs, absents dans cette salle, et saluer le retour du président de l’UPC rentré au pays pour purger sa peine à Makala, j’ai cité Thomas Lubanga. Nous demandons aussi que les mêmes vœux soient transmis au Président Nzanga Mobutu de l’UDEMO, Antipas MBUSA NYAMUISI du RCD/K-ML, au Président de l’UDCEF, Pierre PAY-PAY et aux membres de leurs familles respectives.

Mesdames et Messieurs,

Je suis convaincu que la prophétie de Simon Kimbangu et le rêve de Patrice Emery Lumumba s’accompliront avec un leadership responsable et visionnaire. La RDC est une chance pour l’humanité, une réponse aux défis auxquels le monde fait face aujourd’hui : le réchauffement climatique, le déficit alimentaire, la rareté de l’eau douce, la rareté de l’énergie propre non polluante et renouvelable, le déficit des matières premières…

Avec sa position géostratégique au cœur de l’Afrique, si le Congo se relève et marche, je suis sûr que l’Afrique va connaitre un grand essor dans sa marche pour son émergence économique et son développement.

C’est pour vous confirmer ce que voulait dire Franz Fanon : « l’Afrique a la forme d’un revolver dont la gâchette se trouve au Congo ».

Aucune armée ne peut vaincre un peuple déterminé à prendre son destin en main. En 2016, je vois le peuple congolais, hommes et femmes debout, déterminés à défendre la constitution, à obtenir l’alternance et bâtir un Congo plus beau qu’avant.

Si Dieu est avec nous, qui sera contre nous ?

Que Dieu bénisse la RDC et son peuple.

Je vous remercie

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