Kinshasa-Goma-Bukavu: Arrestations, églises désacralisées, manifestations dispersées

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Au moins cent militants de l’opposition ont été arrêtés mardi à Kinshasa. Ils étaient mobilisés pour participer à des conférences-débat prévues par l’opposition pour commémorer l’an 1 des martyrs de la démocratie tombés le 19, 20,21 janvier 2015 à Kinshasa. Le malheur de ces congolais, c’est de vouloir débattre du processus électoral, c’est de dire non au glissement et  au troisième mandat de M. Kabila, a indiqué Jean Lucien Busa. Dans tous les 48 sites choisis pour abriter des conférences-débat, les éléments de la police se sont déployés. Pire même, les églises ont été désacralisées, a dénoncé l’opposant Vital Kamerhe.

A Binza Delvaux, les policiers sont entrés dans la salle pour chasser la population venue participer à la conférence-débat de Jean Lucien Busa. Quatre journalistes ont été interpellés puis relâchés. Les mêmes actes de violence se sont produits à Ngiri Ngiri où Vital Kamerhe devait tenir son meeting. Le leader de l’Unc a été prié poliment de quitter le lieu. Au même moment, les pomba ont investi Malweka pour contrer Martin Fayulu. Heureusement que le président de  l’Ecidé n’était pas encore arrivé sur le lieu de la manifestation, indique un de ses proches.

Tout a été mis en œuvre pour avoir sa peau. A Kingabwa,  Eve Bazaiba, la secrétaire générale du Mlc a été empêchée de tenir sa conférence-débat. Même chose pour Gabriel Mokia au Beau marché à Barumbu et Me Jacquemin Shabani à Lemba. Le même déploiement a été constaté devant la cathédrale notre dame du Congo où des jeeps de la police étaient stationnées depuis les premières heures du matin. Interdiction a été faite d’accéder à l’église. Un mouvement similaire a été observé à Mont-Ngafula, à Mombele, à Kimbaseke, à Ngaba et Limeté.

Au regard de toutes ces violations des libertés de manifestation et de réunion, la Dynamique de l’opposition a exprimé un vif ras-le-bol et responsabilisé le régime Kabila de chercher le pourrissement. Les principaux leaders de cette plateforme de l’opposition radicale se sont réunis en urgence au siège des Fonus pour faire le point de la situation. ‘‘On a observé aujourd’hui que l’état de droit est en péril, la démocratie est en péril. La liberté de culte est bafouée. La liberté de manifestation et la liberté de réunion sont foulées aux pieds’’, a décrié Jean Lucien Busa à l’issue de la réunion. Le pouvoir a déployé des gros moyens pour venir à bout de l’opposition.

A y voir de près, les forces de l’ordre étaient mieux renseignées sur tous les lieux d’organisation des manifestations. Pourtant, l’opposition ne cherchait pas à perturber l’ordre public. ‘‘Nous condamnons ces actes barbares et nous dénonçons ces pratiques honteuses et anti-démocratiques, a vociféré Martin Fayulu. La Dynamique de l’opposition a prévu une déclaration choc dans les prochaines heures. Par ailleurs, le leadership de cette plateforme de l’opposition radicale a félicité la population de Goma, Bukavu et Kananga pour avoir bravé la peur en résistant face à la police.

Malgré les intimidations, les menaces et la répression, les congolais tiennent tête et disent non au troisième mandat de M. Kabila, a rappelé Jean Bertrand Ewanga. Dans les prochains jours, l’opposition promet une grande mobilisation pour barrer la route à toute tentative de tripatouillage de la constitution.

 

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