Difficile d’exercer le métier de journaliste au Congo-Kinshasa. Surtout quand on ne partage pas le même point de vue que la majorité au pouvoir. Les professionnels des médias sont menacés à longueur de journées par certaines personnes qui pensent être au centre du monde. Le cas le plus récent est la menace de mort dont un brillant journaliste de Rtvs 1 fm, Stany Bujakira a été l’objet, il y a deux jours, de la part de Claude Mashala. La contradiction dans le débat sur les réseaux sociaux n’est plus tolérée. Furieux comme un monstre, un membre du parti présidentiel, Claude Mashala a promis l’enfer à Bujakira pour avoir donné un point de vue qui martèle sur le respect du délai constitutionnel. En lisant son commentaire sur facebook, Mashala n’a pu maitriser ses nerfs. ‘‘Pour t’avoir même ce soir petit, facile. Batela boulot rtvs1’’, menace Mashala sur facebook. Au lieu de se limiter là, le mari de Tshala Muana appelle le journaliste au téléphone. Il le gronde comme un enfant en le mettant en garde. Si tu récidives, tu verras, vocifère-t-Il. Et d’ajouter que Kamerhe ne fera rien. Courageux et poli, Bujakira a répliqué en publiant un autre post sur facebook. ‘‘Je dois considérer ça comme ? Je suis plus fort que ça. Je soutiens la légalité, donc le respect de la constitution. Tranquillisez-vous. Cette fois-ci avec le peuple congolais, l’alternance en 2016 est incontournable’’, assure-t-il. Mashala rougit comme un lion en l’avertissant que : Ta carte de presse ne te mets pas à l’abri de quoi que ce soit. Il s’est dit prêt à en finir avec Bujakira le même soir- dimanche 24 janvier. Alerte, le journaliste a saisi l’Ong Journaliste en danger avec copie pour information au Cesac, à l’Union de la presse du Congo, à l’asadho, à l’Association pour l’accès à la justice, à Freedom four journalists et Olpa. Le reporter de Rtvs 1 s’est dit en danger. Il tient M. Mashala-un kabiliste de la dernière heure, pour responsable de tout ce qui peut lui arriver ces jours. Mêmes les plus grands défenseurs du régime n’ont jamais été si cruels contre les journalistes. Auteur d’une pétition- pétard mouillé en réalité, sur la révision constitutionnelle, Mashala avait été mis à l’écart à la Sonas pour un dossier de malversation financière. L’homme cherche à plaire pour retourner à la mangeoire. Il est prêt à tout comme il l’a dit à Bujakira dans un entretien téléphonique qui fait le buzz sur le net. L’erreur de Mashala, c’est de croire qu’il peut taire la presse. D’ailleurs, il n’est pas à son premier coup. De la même façon, il avait intimidé Ambroise Mamba de Congo Web. Il pense rééditer le même exploit. Malheureusement, cette fois-ci, il va se butter au roc. Plus que jamais, les journalistes sont décidés à se mettre débout pour barrer la route à ce prédateur de la presse.