RDC: nombreuses arrestations après une nouvelle manifestation de la Lucha

A l’extérieur du tribunal de Goma, de jeunes militants se sont rassemblés pour soutenir leurs camarades avec des pancartes « Free Lucha », le 22 février 2016.
© RFI/Sonia Rolley

Hier, les militants de la Lucha ont défilé bâillonnés et les poings liés. Un symbole pour appeler « au respect de leur liberté d’expression et de réunion ». Ils étaient 45 selon les organisateurs, une vingtaine selon Human Rights Watch, qui a dénoncé une très forte présence policière dès le début de la manifestation. Dix-huit militants ont finalement été arrêtés selon la police, 19 selon la Lucha.

« On a vu deux Jeeps de police. Ils ont ramassé les militants, ceux qu’ils voulaient. Ils ont repoussé les femmes. Tous sont arrêtés au bureau des renseignements de police. Aucune charge n’a, jusque-là, été retenue contre eux », a déclaré Trésor Akili, l’un des membres du mouvement citoyen.

Lucha rendu illégal par les autorités

Les militants assurent avoir agi en toute légalité, après avoir informé les autorités de l’événement. Une version contestée par le commissaire de Goma Vital Awachango. « Ils troublaient l’ordre public. Conformément au communiqué officiel de l’autorité urbaine du 3 décembre, il n’y a aucun mouvement Lucha reconnu dans le ressort de Goma », explique-t-il.

Un communiqué émanant de la mairie de Goma avait en effet interdit en décembre dernier les activités de Lucha, qu’il qualifiait de « mouvement sans fondement juridique ». Le commissariat de la ville a affirmé procéder à la vérification de l’identité des manifestants, sans préciser la suite des procédures. Le bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme a, de son côté, déclaré ne pas avoir eu accès aux locaux de la police congolaise, ce qui a été démenti par les autorités.

En réaction à cette nouvelle vague d’arrestation, l’envoyé spécial des États-Unis pour les Grands Lacs s’est dit sur Twitter « de plus en plus préoccupé par la répression des voix congolaises et la fermeture de l’espace politique ».

Il y a une dizaine de jours, six militants de la Lucha ont déjà été condamnés à six mois de prison pour incitation à la révolte après leur participation à la grève générale du 16 février dernier et d’autres à trois mois de prison le 11 mars. Malgré cela les militants continuent à sortir dans la rue.

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