La Dynamique de l’opposition s’est réunie hier mardi 22 mars 2016 à Kinshasa pour examiner et réagir à propos de la déclaration faite en date du 17 mars 2016, depuis Washington, par le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), de vouloir, face aux difficultés techniques rencontrées pour l’organisation des élections dans les délais constitutionnels, saisir la Cour constitutionnelle  » pour obtenir une petite extension qui ne sera pas éternelle  » et violer, une fois de plus, la Constitution, en s’infiltrant dans la fissure créée en date du 8 septembre 2015, lors du prononcé de la cour Constitutionnelle sur la requête en interprétation de la Constitution introduite par la Ceni.

Pour la Dynamique de l’opposition, cet acte relève d’une irresponsabilité coupable et passible de haute trahison, car il ne s’agit, ni plus ni moins, que d’une déclaration de guerre contre le peuple Congolais, estime-t-elle.

Cette structure de l’opposition lance un vibrant appel patriotique au peuple congolais à se mobiliser conformément à l’article 64 de la Constitution, et déclare, sans ambages, en avoir assez d’un pouvoir qui excelle dans des démarches incongrues, toujours en marge de la loi.

» Un pouvoir qui se complait à gouverner dans la fraude permanente, c’est-à-dire un pouvoir qui entretient l’insécurité généralisée, désacralise les institutions par leur instrumentalisation, se singularise par la profanation répétée du budget du patrimoine public, la confiscation des biens et atteintes à la propriété privée, le dédoublement et la déstabilisation des partis politiques de l’Opposition, des menaces et arrestations arbitraires des opposants et des activistes de défense des droits de l’homme « , peut-on lire dans la déclaration lue par madame  » Thatcher « .

La Dynamique de l’opposition rappelle aux membres de la cour qu’ils sont tenus par l’article 29 de la loi organique sur la Cour Constitutionnelle, au devoir de réserve.

» Les membres de la cour, ceux du parquet général et les conseillers référendaires sont soumis à l’obligation générale de réserve, de dignité et de loyauté envers l’Etat « , selon la loi.

Kabila, principal obstacle aux élections

Pour la Dynamique de l’opposition, en décidant de ne pas donner à la CENI les moyens d’organiser les élections dans les délais constitutionnels, le chef de l’Etat  » Joseph Kabila s’érige en obstacle principal à la démocratie en République démocratique du Congo « .

Les opposants réunis autour de la Dynamique soutiennent que Joseph Kabila ne fait plus mystère de sa volonté manifeste, planifiée et délibérée de continuer à gouverner la RDC par défi et par procuration, au-delà du mandat lui prescrit par la Constitution.

Pour eux, il est resté insensible aux sonnettes d’alarme lui envoyées au travers de déclarations, communiqués, messages, prises de position et conseils avisés de la Dynamique de l’opposition, de la Cenco, de la société civile, de la diaspora congolaise, ainsi que des partenaires internationaux sur l’importance du respect de la Constitution de la République, comme gage de paix et de stabilité.

Par Julie Muadi