Les élections de 2016 au Congo-Kinshasa n’auront pas lieu

CENI

Il n’y aura pas d’argent pour organiser les élections législatives et présidentielles de 2016. Ce faux argument sera utilisé au moment opportun  pour créer le ‘’glissement du pouvoir-os de la kabilie’’.  Encore une fois, les Congolais(es) n’ayant pas compris que dans un monde dominé par la pensée politico-économique néolibérale les élections sont des pièges-à-cons risquent d’être surpris. Et pourtant, le problème se trouve ailleurs : ‘’les maîtres du monde’’ se rendent de plus en plus  compte que le peuple congolais est trop politisé. Sa fibre patriotique et ‘’nationaliste’’ a résisté à la dictature de Mobutu et à la guerre raciste qu’ils lui ont imposée par des proxys interposés. Ils auraient estimé que ‘’le raïs’’ peut encore les aider en tuant avant, pendant et après la date prévue pour ces élections pièges-à-cons.

 De plus en plus, nous recevons des informations sur les élections législatives et présidentielles de 2016. En principe, elles n’auront pas lieu. La raison officiellement avancée est le manque d’argent. Mais au cœur  de  ‘’la kabilie’’, les élections demeurent, depuis le mois d’août 2014, à l’issue de la rencontre de Kingakati, ‘’une question de survie’’. Il y a plus.

Il semble que les  Congolais(es) sont un peuple très politisé.  La dictature subie pendant plus de trois décennies, l’occupation  et la mise en tutelle de leur pays  n’ont pas réussi à casser leur ‘’fibre patriotique et nationaliste’’. Voilà ce qui fait peur à ceux qui ont orchestré  la guerre raciste contre les Bantous dans la région des Grands Lacs africains depuis les années 1990.

A leur avis, il  faudrait que ‘’leurs nègres de service’’ prennent encore le temps de casser toute volonté d’indépendance et de souveraineté chez  ces frères et sœurs  de Lumumba têtus.

Depuis que certains Congolais naïfs ont cru en ‘’la révolution de la modernité’’, ‘’le raïs’’ estime qu’il peut les conquérir facilement. Il raconte à qui veut l’entendre que les élections coûtent très cher. Pour lui, mieux vaut consacrer l’argent imparti aux élections aux programmes de développement du pays. (Tous ceux qui essaient de le convaincre du contraire deviennent ses ennemis ou sont carrément trucidés. Katumba Mwanke en aurait au pour son compte. )

Apparemment, cet argument tient la route pour les esprits faibles. Ils ne lui poseront pas la question du genre : ‘’Comment toi qui dis que la Constitution est notre Bible estimes au même moment qu’il est possible de te passer de ce que disent les textes constitutionnels au sujet  de ton mandat ? » D’ailleurs, qui oserait lui poser cette question ? Il sait qu’il est exempté de toute reddition de comptes.

Approfondissons la question. Remettre les élections de 2016 aux calendes grecques est un signe qui ne mentira pas. Cela va révéler  la nature profonde des élections organisées au Congo-Kinshasa depuis 2006 : des pièges-à-cons. Nous ne le dirons jamais assez. Les élections organisées avec le soutien des mondialistes permettent à ces derniers d’identifier leurs nègres de service et  d’en faire un bon usage pour l’expansion de la pensée néolibérale dominante. Souvent, ces nègres de service ne discutent pas  leurs programmes de gouvernement  avec leurs populations. Ils n’en font pas l’objet de débat. Pourquoi ? La raison est simple : souvent, ils n’en ont pas. Ils naviguent à vue ou essayent de mettre en pratique ce que leurs parrains leur dictent.

Il peut se faire qu’ils puissent en avoir. A ce moment-là, ils les présenteront en un langage  incompréhensible par les populations. Ou ils feront tout simplement des promesses farfelues à ces populations tout en sachant  qu’au cours de leur mandat  au service des ‘’maîtres du monde’’, ils n’auront pas de reddition de comptes à faire.

Depuis  que ‘’les nouveaux cercles du pouvoir’’ ont neutralisé le suffrage universel à travers plusieurs pays du monde, les élections ne servent à rien quand elles ne sont pas prises en charge par des politiciens décidés, comme Alexis Tsipras, à rendre leur dignité à leurs peuples en défendant un programme de gouvernement consensuel.

Au sujet du Congo-Kinshasa, si ‘’les maîtres du monde’’ décident que ‘’Joseph Kabila’’ reste calife à la place du calife, ça serait parce qu’ils savent qu’il tue facilement. Il pourra, en tuant  les Congolais(es) manifestant  leur désapprobation de son maintien au ‘’pouvoir-os’’, contribuer à semer la peur et neutraliser ‘’la fibre patriotique et nationaliste’’ de ce peuple très politisé.

Il y a un autre élément à prendre en compte : ‘’la stabilité’’ de la région des Grands Lacs.

Si ‘’les maîtres du monde’’ décident que ‘’le Jean Schramme’’ de l’Ouganda et ‘’ le Bob Denard du Rwanda’’ restent en place après leurs mandats constitutionnels, ils feront tout pour que ‘’leur Cheval de Troie’’ au Congo-Kinshasa aille au-delà de 2016. Leur survie politique et économique dépend, dans une large mesure, du ‘’raïs’’.

Que faire ? Construire une force supra-partisane capable de permettre à notre peuple de  se déterminer et de jouer le rôle  qui est le sien par rapport à l’Afrique dans les cinquante ans à venir. C’est de cette force que naîtra un nouveau leadership collectif débarrassé des pesanteurs politiques et sociologiques de la pensée néolibérale et terroriste dominante.

Sur cette lancée, tenant compte que  Joseph Kabila, porté par ses parrains,  est en train de s’inscrire dans la logique de l’affrontement, les Congolais et les Congolaises ayant suffisamment de voyance doivent procéder rue par rue, quartier par quartier, ville par ville, province par province  à la mobilisation générale des populations congolaises et les prévenir contre la stratégie du chaos.  Celle-ci a pour objectif d’injecter davantage de peur et de soumission dans les cœurs  et dans les esprits des Congolais(es). C’est une entreprise mortifère.

Si plusieurs Congolais(es) ont oublié que l’Afrique a la forme d’un revolver dont la gâchette se trouvent au Congo-Kinshasa (Frantz Fanon), ‘’les maîtres du monde’’, eux, ne l’ont pas oublié. Ils  lui refusent son indépendance et sa souveraineté réelle avec  la complicité  de ses filles et fils cupides  et larbins.

La diaspora congolaise a la lourde tâche de rester éveillée pour mener un travail en synergie avec les élites organiques et structurantes déjà engagées dans l’éveil de la conscience collective pour un autre Congo. C’est-à-dire un Congo-Kinshasa débarrassé de l’occupation et de la tutelle actuelle. ‘’La lutta continua…’’ Elle est âpre. Elle va encore prendre du temps.

Mbelu Babanya Kabudi

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