Jacques Djoli : « Pour être facilitateur, il faut bénéficier de la confiance de la Majorité et de l’Opposition »

Jacques Djoli. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo
Jacques Djoli. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Jacques Djoli. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

L’actualité politique en RDC reste dominée par la confirmation de l’ancien Premier ministre togolais, Edem Kodjo en qualité de facilitateur du dialogue politique national. Cette nomination de l’Union africaine vient de susciter un tollé au sein de la classe politique congolaise. Des points de vue sont divergents sur la question. Dans le camp de la Majorité présidentielle, le moment est venu de convoquer ce forum national de dernière chance comme l’avait souhaité le président de la République. Tandis que du côté de l’Opposition par contre, un autre son de cloche se fait entendre, notamment celui conviant les uns et les autres à protéger la jeune Constitution qui n’a que 10 ans d’existence. C’est à ce titre que le sénateur Jacques Djoli, cadre du MLC et premier vice-président honoraire de la CENI, est monté au créneau pour fustiger la nomination de Edem Kodjo qui risque de placer la RDC sur la voie de l’apocalypse.

Pour Jacques Djoli, être facilitateur ou médiateur, il faut bénéficier d’un minimum de confiance des parties prenantes, soit la Majorité et l’Opposition. «Or, l’Opposition n’accepte pas Edem Kodjo, encore moins ce dialogue. Je crois que Edem Kodjo aurait adopté l’attitude de Saidi Djinnit de se retirer ou de renoncer. Apparemment, il s’y accroche. Même ce qui s’est passé au siège de l‘Union africaine où il voulait se faire recevoir frauduleusement par la Dynamique de l’Opposition, ce n’est pas décent», a déploré Jacques Djoli.

S’inscrire dans la logique de la R.2277

En tout état de cause, Jacques Djoli estime que si M. Edem Kodjo veut s’attirer un minimum de compassion et de sympathie du peuple congolais, il devra s’inscrire dans la logique de la résolution 2277 du Conseil de sécurité des Nations unies qui ne conçoit un dialogue que comme un cadre de concertation entre parties prenantes pour l’organisation des élections ,présidentielle et législatives dans le délai constitutionnel. « Sinon, M. Kodjo deviendra un élément de complication et non de facilitation. Une élection est une consultation entre l’opposition politique et la Majorité. Si la Majorité peut continuer dans son irresponsabilité, notamment celle d’organiser les élections, d’asphyxier le processus électoral, pour demeurer au pouvoir en violations de la Constitution, elle assumera cette responsabilité devant l7ifstoire », a-t-il martelé.

Toutefois, Jacques Djoli avertit l’ancien Premier ministre togolais qui doit faire œuvre utile en évitant de se comporter comme il l’avait fait dans le cadre de l’Union africaine en violant de manière irresponsable le dossier du Sahara Occidental (Polisario).

D’aucuns se demandent si l’arbitrage de la communauté internationale face à l’imbroglio qui règne en RDC va permettre à la RDC de décanter la crise politique qui prévaut au pays. A l’allure ou vont les choses, un chaos se profile à l’horizon. Le processus électoral est engagé sur un cul de sac. La meilleure façon pour éviter le pire c’est de se conformer aux prescrits de la loi fondamentale, l’âme même d’un peuple, socle qui garantit l’instauration d’un Etat de droit.

Par MEDARD MUYAYA

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