Les Congolais de Belgique rendent hommage à Mulopwé Kalonji Ditunga

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Le fondateur de l’Etat autonome du Sud-Kasaï était non seulement une personnalité politique, mais aussi un homme d’affaires et chef coutumier.

La journée d’hommage à Mulopwé Kalonji Ditunga a eu lieu le samedi 9 avril 2016 en la Basilique de Koekelberg dans la capitale belge à l’ouest de la ville de Bruxelles. Le programme mis en place par le comité d’organisation dénommé «Mémoire du Kasayi» a débuté par une messe solennelle dite en mémoire du défunt, décédé l’année dernière au cours du même mois dans son village de Katende à Bakwa Tshimuna, province du Kasaï Oriental.

Cette messe a été concélébrée dans la Crypte de la Basilique par trois prêtres originaires du Kasaï : les abbés Marcel Badinga, Raphaël Dila et le célébrant principal abbé Théodore Tshilumba, qui a conduit ce moment de prière et de recueillement devant plus d’une centaine d’invités dont les membres de la famille directe de Mulopwé Albert Kalonji Ditunga venus du Grand-Duché de Luxembourg et du Royaume de Belgique. Cette célébration eucharistique a été dite concomitamment en français et en Tshiluba, tandis que la chorale du groupe musical «Sangalayi» l’accompagnait avec des chants en Tshiluba et Kisongye. Au nom de la famille, l‘ingénieur Kalonji, fils de Mulopwé a dit un mot en remerciant les organisateurs pour cette bonne initiative.

Peu après, les invités ont été dirigés par le protocole vers la salle Vita n° 5 dans le sous-sol de la Basilique afin de suivre la suite du programme qui prévoyait un tas d’activités. Il s’est agi notamment d’une auto-présentation vidéo-phonique de Mulopwé à travers une interview-fleuve qui résumait pratiquement toute sa carrière politique. Celle-ci était entrecoupée des intermèdes musicaux, ainsi que du folklore kasaïen. Les participants ont pu admirer un Mulopwé ferme et posé qui explique, arguments à l’appui, les causes de l’échec de la décolonisation, les ratés des premières années de l’indépendance du Congo, sa carrière de chef d’entreprise tout au long du régime Mobutu et sa tentative ratée d’offrir ses bons offices à Laurent-Désiré Kabila. Elle se termine par des conseils qu’il dispense aux générations futures et au peuple congolais.

A travers ce document sonore, le public a découvert un Kalonji Albert qui affiche sa maîtrise des questions politiques, non sans laisser transparaître ses vrais traits de caractère et sa personnalité très forte, laquelle lui a attiré autant d’inimitiés que de méfiance des milieux qui cherchaient à contrôler les dirigeants de notre pays.

UN MONUMENT DE L’INDÉPENDANCE CONGOLAISE

Celle-ci avait été précédée par un mot de bienvenue prononcé par le professeur Mufuta Kabemba, président du Comité d’organisation, de l’association «Mémoire du Kasayi», suivi d’une explication en Tshiluba, lue par le membre du comité Tshimanga Katalayi, un amoureux attitré de cette langue. Une courte cérémonie traditionnelle d’intronisation symbolique a clôturé la première partie de l’hommage.

Peu après, ce fut le moment des témoignages. Premier à prendre la parole, M. Ntumba Omer évoqué sa rencontre avec Mulopwé à Kananga lorsqu’il organisa pour lui une réunion avec les militants du parti d’opposition Union pour la Démocratie et le Progrès Social, Fédération du Kasaï Occidental. Il a été suivi par Jean-Marie Mukanya qui a fréquenté Mulopwé à titre personnel et qui tenait à relever les traits caractéristiques du défunt. Le témoignage le plus frappant, est celui de M. Luakabuanga Mukungishi, gouverneur honoraire du Kasaï Occidental, contemporain, collègue et ami de Mulopwe. Sa fille Luakabuanga Bitshifualua qui l’a lu en son nom avait tenu à insister sur le rôle que son père a joué dans la réconciliation de deux peuples frères qui se sont affrontés la veille de l’indépendance.

L’artiste-peintre Kabengibabu Ngandu Muela a été le dernier à témoigner. Il est revenu sur les conditions dans lesquelles il a connu Albert Kalonji peu avant l’indépendance à Luluabourg, ainsi que la fidélité dans sa relation avec l’intéressé jusqu’au dernier jour de sa vie. Etreint par l’émotion, il a dû stopper son récit.

L’autre témoignage qui était vivement attendu est celui de M. Jonas Mukamba Kadiata Nzemba qui œuvra à l’époque en qualité de directeur de Cabinet de Mulopwé dans les années 60-61. Mais ce dernier a fait parvenir au Comité de la «Mémoire du Kasayi» ses regrets pou son empêchement, du fait qu’il devrait être présent lors de l’inhumation de l’un des nôtres décédé il y a peu, le regretté Aubert-Kizito Ntita Mukendi dont le corps a été inhumé le même samedi à Kinshasa.

La cérémonie qui a été clôturée par le dernier speech de Joseph Ilunga, faisant office de secrétaire du comité de «Mémoire du Kasayi» était conduite par de bout en bout par M. Bruno Kasonga Ndunga Mule qui avait la charge de maître de cérémonie. C’est vers 20h00’ que les participants qui ne cachaient pas leur satisfaction se sont séparés en espérant se revoir lors d’une semblable prochaine occasion. Ce sera une manière de respecter la recommandation faite par notre aîné Norbert Katanga Beya qui avait insisté sur le principe selon lequel «un peuple grandit en honorant les meilleurs des siens». Donc, le rendez-vous est pris selon le vœu du Président du Comité Mufuta Kabemba de nous retrouver pour honorer encore un des nôtres qui mériterait cet honneur.

Par Donatien NGANDU MUPOMPA

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