Henri Mova s’en prend aux  »impérialistes »

« Kapingu nakusonga, wangata tuisu wantonuena ?» Proverbe Luba
‘Une statuette » taillée par un artiste peut-elle se révolter contre celui-ci, son créateur ? Peut-elle le toiser ? Si elle arrive à le faire, elle soulèverait certaines questions. Certaines compatriotes ayant suivi les propos tenus par Henri Mova hier, le 17 mai 2016, se posent mille et une questions. Les connaisseurs de l’histoire de l’ADFL-PPRD voudraient savoir ce qui ne va pas avec  »ses parrains » qualifiés d »’impérialistes ». Nous, nous soulevons un petit débat lié à notre relecture de l’histoire du Congo-Kinshasa depuis bientôt plus de deux décennies.
Monsieur le Professeur, qui a créé et financé l’AFDL, ce  »conglomérat d’aventuriers » au sein duquel vous avez évolué ? Ce sont  »les impérialistes » anglo-saxons et leurs multinationales par Kagame et Musaveni interposés comme proxys. Ce sont eux qui ont fabriqué  »le raïs » que vous voulez  »éterniser » au  »pouvoir-os ». Monsieur le Professeur, vous devez, en bon professeur, vérifier certaines informations à la source. Pour ne pas vous surcharger, nous vous en recommandons deux :
le documentaire de BBC intitulé  »Rwanda’s untold story » et le livre de Charles Onana intitulé  »Europe, crimes et censure au Congo. Les documents qui accusent ».
 »Le premier faux penalty » que votre  »autorité morale » a frauduleusement marqué fut financé en tout et pour tout par  »les impérialistes ». Le texte  »fondamental » organisant le faux processus politique du pays, la Constitution, a été, en partie, écrite par  »les experts des impérialistes ».
Les IFI qui ont soutenu ce faux processus politique sont aux mains des  »impérialistes » Voici une source. Elle en parle en long et en large : « https://www.les-crises.fr/confessions-dun-assassin-economique-par-john-perkins/ ». Ce sont elles qui ont dicté deux traités de néocolonisation du Congo-Kinshasa : le code minier et le cade forestier.
Monsieur le Professeur, ces  »impérialistes » ne sont-ils des chics types que quand, avec  »vos conglomérats d’aventuriers », ils organisent l’extermination des Congolais(es), le pillages des ressources du sol et du sous-sol congolais, quand ils vous soutiennent après  »vos faux penaltys » ?
Vous souvenez-vous de ce cri de cœur d’Arnaud Zijtman après la mascarade électorale de 2011 ?
Dans un article intitulé  »Il est minuit moins une à Kinshasa », il disait ceci : « Les mots manquent pour qualifier la gravité de la situation qui prévaut actuellement au Congo. La commission électorale congolaise s’apprête à annoncer la victoire du président sortant Joseph Kabila sur la base de résultats frauduleux rejetés par la majorité des Congolais, jetant ainsi les bases du conflit le plus meurtrier qui puisse advenir, celui qui oppose un appareil d’Etat à sa population. L’Occident, qui depuis dix ans dépense plus d’un million de dollars par jour pour la restauration de la paix et de l’Etat de droit au Congo, via la mission de maintien de la paix des Nations unies, s’apprête à valider ces résultats, signant ainsi l’échec de sa propre politique. » Faisant allusion au soutien français offert aux politiciens tunisiens honnis par leurs populations, il ajoutait : « On assiste à une situation semblable au Congo, où les ambassadeurs occidentaux soutiennent Kabila face à un Tshisekedi qu’ils jugent imprévisible. Un jugement qui rappelle celui que l’Occident proférait envers le Premier ministre congolais Patrice Lumumba au moment de l’indépendance du Congo. »
Monsieur le Professeur, quand vous évaluez dignement le parcours du Congo-Kinshasa depuis que l’AFDL,  »conglomérat d’aventuriers » a joué le rôle du Cheval de Troie pour que le loup s’introduise dans la bergerie, vous ne pouvez pas demander à la main qui vous a nourris et dictés la conduite à tenir : « Qui êtes-vous ? »
Monsieur le Professeur, vous avez parlé devant une jeunesse en grande partie desoeuvrée, abrutie et dégradée par plus de deux décennies d’oppression et de repression de  »la kabilie » ; une jeunesse en grande partie appauvrie anthropologiquement et prête à mourir pour son esclavage volontaire.
Pourriez-vous, demain, procéder, avec cette jeunesse à une lecture objective, ou plus ou moins objective de notre histoire collective de ces deux dernières décennies tout en lui laissant de l’espace pour un débat contradictoire ?
Ameutez les foules semble être plus facile que de se livrer à une relecture (critique) de cette histoire faite de mise sous tutelle, d’occupation et de balkanisation.
Monsieur le Professeur, nous sommes d’accord avec vous quand vous en appelez à un Congo souverain. Néanmoins, il y a eu  »un mensonge originaire » que le parti auquel vous avez appartenu a entretenu : il nous a fait croire que vous veniez nous libérer pendant que vous veniez faciliter notre recolonisation. Vous avez pactisé avec les forces de la mort pour exterminer les Congolais(es). Sans un minimum de justice transitionnelle, votre  »discours souverainiste » portera toujours la marque de ce  »mensonge originaire ».
Monsieur le Professeur, pourquoi voulez-vous que nous puissions vous croire aujourd’hui après ce  »mensonge d’hier » ? Pourquoi faites-vous semblant de ne pas voir que le Congo est mis sous tutelle et qu’il est sous occupation ? Peut-être parce que vous participez au et du système !
Et vous poussez nos jeunes à mourir pour la perpétuation du système de leur asservissement et de leur assujetissement ? Où est l’eau ? Où est le courant électrique ? Où sont les emplois ? Où est l’école ? Où est l’université pour ces jeunes appauvris intellectuellement, moralement, spirituellement et culturellement ? Ces jeunes à qui vous offrez depuis plus de deux décennies  »des miettes de pain et des jeux ? 
Monsieur le Professeur, je suis tenté de croire que vous n’êtes pas en conflit avec  »vos parrains ». Vous nous avez peut-être servi un discours qu’eux-mêmes ont préparé pour amuser la galerie.
Ils sont capables de souffler le chaud et le froid. Leur mode opératoire est connu chez les plus éveillés de vos compatriotes. Le contraire serait aussi possible…Mais cela m’étonnerait que vous ayez parlé de votre propre chef. Je peux me tromper.
Mbelu Babanya Kabudi

 

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