Condamné dans une affaire de spoliation, Katumbi dénonce un «grossier montage»

Moise Katumbi, gouverneur de la province du Katanga le 29/6/2011, lors de l’ouverture du complexe omnisport Joseph Kabila Kabange à Lubumbashi. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Moise Katumbi, ancien gouverneur de la province du Katanga le 29/6/2011 à Lubumbashi. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

« Déjà mis en cause dans une affaire de mercenaires imaginaires, j’ai été condamné dans une affaire immobilière inventée de toutes pièces. Ce procès repose sur un grossier montage dont l’objectif est de tenter d’empêcher ma candidature à la présidentielle et nuire à ma réputation », a déclaré le 30 juin Moïse Katumbi dans un message publié à l’occasion de la célébration de l’indépendance de la RDC.

L’opposant dénonce une « instrumentalisation » de la justice.

« L’accusation, les charges retenues, le déroulé et la durée du procès illustrent encore une fois la triste et inacceptable instrumentalisation de notre justice », a-t-il dénoncé.

L’ancien gouverneur du Katanga a été condamné le mercredi 22 juin à trois ans de prison dans une affaire de spoliation immobilière. Un ressortissant grec l’a accusé de faux et usage de faux pour l’acquisition d’un immeuble qui devait lui revenir en héritage.

Dans son message, M. Katumbi, déjà poursuivi dans le cadre d’une affaire de recrutement de mercenaires, indique que malgré ces affaires, son combat va se poursuivre.

« Ma détermination à poursuivre le combat pour le respect de la Constitution, la réalisation de l’alternance démocratique, l’instauration de l’Etat de droit, l’amélioration de nos conditions de vie et la préservation de la paix reste totale. Nous ne reculerons devant aucun obstacle. Ni les condamnations, ni le harcèlement auquel je suis soumis, ni les violences physiques ne pourront altérer notre détermination », a-t-il insisté.

Par ailleurs, il s’est dit étonné que le président Kabila soit indifférent face à « la crise politique, économique et sociale » dans laquelle le « pays reste plongé ».

«  Lors de son discours à la nation du 29 juin 2016, le président Kabila avait le devoir d’apporter des réponses claires aux questions politiques, économiques et sociales les plus urgentes et qui affectent l’ensemble de la population (…). Il avait l’opportunité d’ouvrir une nouvelle ère de notre pays en apportant notamment des garanties concrètes à l’organisation de l’élection présidentielle en 2016, conformément à notre constitution. Cette opportunité ratée et le flou entretenu par ce discours risquent au contraire d’enfoncer notre pays dans une crise plus grave », regrette l’opposant congolais.

« De la distraction »

Interrogé sur les reproches de Moïse Katumbi à la justice, le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, a demandé à l’ancien gouverneur de s’adresser aux institutions judiciaires congolaises.

Pour lui, les déclarations de M. Katumbi sont une « pure distraction ».

« Ce monsieur veut peut-être s’agiter dans les médias pour faire oublier ses ennuis qui sont nombreux avec la justice de son pays. Nous n’allons pas polémiquer avec lui. Nous pensons simplement qu’il s’attaque aux institutions de la République notamment le président pour distraire l’opinion publique et faire oublier ses ennuis avec la justice. S’il a des revendications ou des justifications à donner, c’est devant ses juges qu’il doit le faire et non dans les médias ou sur les réseaux sociaux. C’est de la pure distraction », a déclaré Lambert Mende.

Moïse Katumbi, ancien gouverneur du Katanga et cadre du parti présidentiel, a quitté la majorité en septembre 2015 et rejoint l’opposition. Il a récemment sa candidature à la prochaine élection présidentielle.

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