Le PNUD explique les obstacles à la construction de la nation

Le PNUD explique les obstacles à la construction de la nation

Dans l’ouvrage intitulé » Inégalités politiques, socioéconomiques et édification de la Nation/Etat en RDC «

L’ouvrage institué » Inégalités politiques, socioéconomiques et édification de la Nation/Etat en République Démocratique du Congo » publié par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) énumère les crises et conflits sociopolitiques parmi les 5 défis à relever en tant que mécanismes susceptibles d’influer négativement sur le processus d’édification de la nation, tandis que la paix et la sécurité constituent des atouts pour la construction, la croissance et le développement national.

Le même ouvrage retient l’absence d’un projet de construction de la nation car, cette construction doit être orientée par un ensemble d’objectifs ou des valeurs à atteindre, en termes de puissance, de positionnement géopolitique ou géostratégique, de prospérité ou de développement.

Une armée professionnelle et républicaine

Le 3ème défi est l’inexistence d’une armée professionnelle, forte et nationale, ne comprenant pas de milices tribales, mercenaires ou tous les autres éléments hétéroclites qui la rendre incapable de défendre la nation. Seule une armée professionnelle et républicaine est habilitée pour accompagner l’œuvre de la construction de la nation.

Comme 4ème obstacle, le PNUD cite la fragilité d’un Etat pouvant provenir de la pauvreté de cet Etat, au regard de la hauteur de son budget, de sa dépendance, de son déficit démocratique et de l’inefficacité de sa gouvernance politique, administrative ou diplomatique.

Enfin, l’instabilité institutionnelle ou constitutionnelle résultant à la fois de la modification de la Constitution ou d’une fréquence élevée des remaniements ministériels n’est pas à négliger dès lors que l’instabilité des institutions politiques est un facteur qui ne favorise pas la construction du leadership politique, en tant que l’un des atouts majeurs dans le processus de l’édification de la nation.

Instrumentalisation des élites gouvernantes

Sur le plan des contraintes externes, le PNUD cite des facteurs tels que l’instrumentalisation politique des élites gouvernantes moyennant tout un dispositif de légitimation, le recours à l’aide, au don et à l’expertise étrangère, le contrôle et la surveillance des rouages administratifs et étatiques, sans oublier diverses formes de violences directes ou indirectes.

Par rapport à ces paramètres, l’ouvrage explique que l’existence de la RD Congo en tant qu’Etat a toujours été, depuis les années 1960, à la fois un enjeu et un défi relativement à ses 3 dimensions qui viennent d’être rappelées, mais dont la plus importante reste la dimension institutionnelle ou politique car, les institutions de l’Etat ont toujours revêtu un caractère de morbidité, de fragilité et d’instabilité.

Trop de remaniements nuisent

Il fustige le taux de changement des équipes gouvernementales demeuré élevé dans la mesure où de 1960 à 1965, le nombre de premiers ministres s’élève à 5. De 1965 à 1997, 6 remaniements ont été effectués par an, dont 19 pour la seule période allant de 1990 à 1997 et 10 premiers ministres ; de 1997 à 2003, la RD Congo a connu 10 équipes gouvernementales.

Hormis ce taux, le 2ème indicateur de l’instabilité politique concerne le déséquilibre datant de la 2ème République, entre les 3 pouvoirs classiques (exécutif, législatif et judiciaire), lequel profite particulièrement à l’institution du président de la République.

Le 3ème indicateur est le mode de gouvernance qui révèle que l’ensemble des institutions politiques ont généralement souffert des déficits importants de capacités qui rendent difficile l’accomplissement de leurs fonctions.
Par ailleurs, 2ème composante de l’Etat, le territoire national congolais a été à plusieurs reprises victime de l’atteinte à sa souveraineté, à cause précisément de la faiblesse de l’entité étatique.

Une 1ère fois en 1960, la RD Congo a été le théâtre de la violence lors de la mutinerie des soldats congolais, quand la Belgique avait déployé les troupes métropolitaines à Léopoldville et à Matadi, puis à Elisabethville suite à la proclamation de la sécession katangaise et, enfin, à Stanley ville en 1964 à cause de l’éclatement de la rébellion.

Eveil du sentiment d’appartenance collectif

Plusieurs années plus tard, l’espace territorial national a connu encore divers assauts de ses frontières lancés par des puissances extérieures et 2 armées étrangères se sont même permis de s’affronter sur le sol congolais …

Le Congo continue de souffrir, sinon du tarissement, mais du moins de la faiblesse de son leadership…
Selon l’ouvrage, construire du point de vue économique, c’est assembler des éléments divers et différents dans un agencement et une fonctionnalisation qui crée une nouvelle unité.

Sur le plan socioculturel, construire une nation implique une interaction entre les paramètres objectifs et subjectifs. Ces derniers sont fondés sur l’existence du sentiment d’appartenance de chaque membre de la collectivité nationale, dont l’éveil procède par des actions sociales, comme la socialisation, l’intériorisation des valeurs et normes sociales, la commémoration des grands événements historiques…

Par Marcel Tshishiku

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