Une foule énorme, venue de différentes communes de la capitale a répondu présente à l’appel de l’opposition congolaise pour accueillir le président de l’Union pour la Démocratie et le Progrès social (Udps), Etienne Tshisekedi Wa Mulumba.

A cette occasion la circonscription de la Tshangu a connu un engouement indescriptible. La marée humaine s’est déplacée jusqu’aux quartiers Debonhomme, Limete, Salongo, etc.

Après plus de 8 heures de vol, Etienne Tshisekedi était obligé de communier avec sa base malgré l’affluence. Tout le monde cherchait à voir et à saluer le leader de l’opposition.

Banderoles, badges, calicots, drapelets et porte-clés avec l’effigie de Tshisekedi étaient visibles. Outre les drapeaux de l’Udps, d’autres partis politiques ont également affiché leurs couleurs. Pour tout dire, c’était à une véritable démonstration de force de l’opposition qu’on a eu droit hier.

Le déplacement massif de la population peut être interprété comme traduisant la volonté du peuple pour le changement. Ceux des leaders politiques interviewés sur place étaient tous unanimes eux aussi pour le changement, passage obligé pour soulager les souffrances du peuple.

Bon nombre d’entre eux ont soutenu que ledit changement ne serait possible qu’avec l’alternance au pouvoir. Raison pour laquelle, ils ont patienté pendant plus de 10h pour voir le président Etienne Tshisekedi, l’homme sur qui repose les espoirs du peuple congolais.

Arrivé au niveau de l’arrêt Debonhomme à 18h51′, le Sphnix de Limete qui, dans sa voiture, ne pouvait plus saluer ses partisans comme il l’a fait tout au long de son parcours de l’aéroport de N’djili au quartier 1, a vu son véhicule bloqué pendant plus de cinq minutes par une foule en délire qui voulait le voir en personne et l’ovationner. Il était alors obligé de se soumettre sous la pression du public.

Quelques réactions

»A l’allure où vont les choses dans notre pays, personne ne peut tenir un discours franc à part Etienne Tshisekedi. Dans sa philosophie politique, la corruption n’a jamais eu de place », a déclaré l’un de ses partisans trouvé sur le lieu.

Interrogée sur le sens de sa présence à la manifestation, une vieille maman fatiguée s’est exprimée avec son cœur: « nous en avons marre de la faim. Nous voulons que nos enfants travaillent pour nous prendre en charge. Malheureusement leurs diplômes chôment à la maison. Sans boulot, ils ne seraient pas en mesure de nous aider ».

Pour un autre homme avoisinant la quarantaine, il regrette son mode de vie qui ne correspond en rien avec les études faites, avant de déplorer: « je suis licencié en Sciences Sociales et Administratives à l’Unikin depuis 2013, mais je travaille comme portier dans un centre hospitalier du quartier. Ce n’est pas norma! Il n’y a pas de classe moyenne en RDC; seulement deux classes sociales : les pauvres et les riches. La Rd Congo est le seul pays au monde où même les pains sont achetés à crédit. C’est également le seul pays au monde où Dieu a placé toutes sortes de richesses. Un paradoxe ».

Signalons que les langues se sont déliées et tout le monde a voulu s’exprimer devant notre micro. Ainsi, un jeune garçon a également martelé en déclarant: « c’est pour le changement de notre vie sociale que nous sommes venus accueillir Etienne Tshisekedi. Nous réclamons la création des emplois pour devenir utiles à notre société. Or, actuellement pour avoir un emploi, il faut avoir un parapluie et nos diplômes ne comptent pas « .

En outre, une jeune dame nous a raconté sa triste histoire en ces termes : « Depuis 2009, j’étais obligée d’interrompre mes études en première licence en Droit Economique faute des moyens financiers. Je me suis donnée à la débrouillardise. J’ai refusé de préparer la nourriture parce que je ne pouvais pas rater ce rendez-vous. Ce que nous déplorons est qu’il n’y a plus de différence entre un chômeur et un travailleur. Que les congolais rentrent dans leurs droits étant donné que les travailleurs ne sont pas rémunérés comme il se doit ».

Par Tantia Sakata