Immeuble « intelligent » : les ouvriers impayés en colère

Immeuble « intelligent » : les ouvriers impayés en colère

Ils réclament le paiement de leur prime de fin de travail, et en appellent à l’implication personnelle de Joseph Kabila ou de Matata Ponyo.

Agé de 3jours seulement, l’immeuble “ intelligent inauguré par Joseph Kabila lundi 20juillet dernier, vient de faire face à sa toute première manifestation de colère, au moment où tout le monde ne s’y attendait le moins.

En effet, hier mercredi 22 juillet 2015, très tôt dans la matinée, une centaine d’ouvriers congolais qui ont accompagné l’entreprise chinoise dans la construction du “ Smart building, ont pris d’assaut la Place Royale, sur le boulevard du 30 Juin, scandant des chansons hostiles au maître de l’ouvrage.

Pour cause, ils réclament le paiement de leur prime de fin de travail. Selon un manifestant, “ cet argent devrait être payé bien avant l’inauguration officielle de cette bâtisse, ce qui n’a pas été fait ».

Par la suite, on leur a promis de toucher cette enveloppe le jour même de la coupure du ruban symbolique par le chef de l’Etat. Cela n’a pas non plus eu lieu.

L’employeur s’est éclipsé juste après le départ des officiels, sans dire mot.

Constatant que la situation commence, peu à peu, à leur échapper, “ nous avons pris la décision de descendre dans la rue pour faire entendre notre voix ».

Bousculés et bastonnés par les éléments de la police déployés sur le lieu, ils sont décidés d’aller jusqu’au bout de leur logique et rentrer dans leurs droits. “ C’est notre sueur, ils doivent nous payer », a lâché un ouvrier, visiblement âgé de moins de 18 ans.

Cet “Androïde “ en ciment qui a englouti 41 millions $US, commentent de nombreux observateurs qui ont assisté à cette scène honteuse, a été donc construit par une entreprise dont les responsables ne sont pas « intelligents », au point de refuser de payer les ouvriers qui ont sacrifié des jours et nuits entiers à son érection ?

Ces travailleurs en appellent à l’implication personnelle du chef de l’Etat, ou de son premier ministre, pour que cette situation soit réglée immédiatement et sans conditions.

Ils pointent du doigt quelques autorités du pays, complices dans cette affaire qui frise l’escroquerie, et souhaitent qu’elles soient sanctionnées conformément à la loi.

Si une solution n’est pas trouvée, cela risque de ternir, davantage, l’image de la justice congolaise dont beaucoup de Congolais doutent de l’indépendance. Et automatiquement, cela incombera au régime en place, en cette période préélectorale, et à 16 mois de la fin du mandat de Joseph Kabila.

Par LEFILS MATADY

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