BOUCLAGE À MAKALA NGUNZA : PLUS D’UNE DIZAINE DES JEUNES DU QUARTIER INTERPELLÉS PAR LA POLICE MILITAIRE

Écrit par Jay KUMWAF

Plus d’une dizaine des jeunes habitant le quartier Makala Ngunza  ont été interpellés mercredi 21 septembre, à l’issue d’un bouclage ‘’sélectif’’ par des éléments des Forces armées (FARDC) et de la Police militaire, a constaté un reporter de la Rédaction.

Cinq à six véhicules militaires  étaient postés au niveau de l’arrêt de bus  Ngunza, pour cueillir le butin du bouclage. Ces jeunes gens, transférés, en marge de deux journées de violences meurtrières, vers le camp Kokolo.

Devant une foule compacte  des parents venus réclamer leurs enfants innocents, un agent de la Police militaire a rejeté le chiffre avancé de 50 morts relayés par les radios périphériques et autres médias.

« Il y a eu plus 200 personnes qui ont été tuées à Lemba comme à  Matete», a-t-il lâché, ajoutant  que « pour la Police militaire, l’ennemi, c’est tout ce qui bouge, sur qui nous tirons à balles réelles sans autre forme de procès. Nous sommes différents du corps de la police, qui est chargée de la protection de la population. Les manifestants peuvent  faire des revendications sans violences dans les rues… ».

« Nous n’admettons pas le désordre généralisé. Vous devez rééduquer  vos  enfants, qui manifestent  avec des troubles.  Nous ne supportons pas des casses à Kinshasa »,  a réagi un magistrat militaire en tenue à la tête  de ces éléments armés en service commandé.

Mme Cathérine Biangani, visiblement en larmes   derrière le bureau du Sous – Commissariat de la police Ngunza, a tenté d’obtenir sans succès  auprès des autorités militaires dépêchées pour le bouclage, la libération spontanée de ses trois enfants  innocents Josué Kavita (Kavita),  Diambila Toko (receveur du bus) et Nicolas Nzuzi, embarqués de manière arbitraire dans l’un de cinq véhicules, vers une destination  inconnue.

Selon des sources indépendantes,  des hommes en uniforme  ont été dépêchées à Makala Ngunza pour rechercher un élément de la Garde républicaine, qui aurait été enlevé par des jeunes manifestants en colère lors de  la journée de violences meurtrières de mardi à Kinshasa.

Une personne tuée  au quartier Kimbangu II

Liziba, non autrement  identifié,  a été tué  mardi 20 septembre, en guise de réponses  au report de l’élection présidentielle sollicitée à la Cour constitutionnelle par la Commission électorale nationale indépendante (CENI),  a indiqué un témoin au moment de faits, arrêté et puis relâché au niveau du quartier I à N’Djili.

Une jeep, bondée des militaires,  a poursuivi la victime, l’a percutée et marché sur elle, avant de rendre son âme sur l’avenue Bambili, au quartier Kimbangu II dans la commune de Kalamu.

Mercredi 21 septembre, plusieurs passagers ont pris acte de la mort  brutale de Liziba , au regard de l’impact du sang versé et visible ce matin sur le sol de l’avenue Bambili.

Au numéro 21 de la rue Toyokana, le quartier Yolo – Sud  a vécu des scènes dramatiques occasionnées par la disparition tragique d’une jeune fille de 14 ans, Thérèse  Tshibola dans la commune de Kalamu.

Alors qu’elle jouait au jeu de dame avec ses deux autres sœurs, Thérèse  Tshibola  a reçu sur le visage  la déflagration d’un engin létal  tiré par un élément de la Garde républicaine en tenue neuve de la police.

Elle est décédée sur une chaise en plastique de couleur bleue, où était dispersé le sang.

Les deux petites sœurs de la défunte en sont sorties  avec de graves blessures et tachetées  de fumée noire  au niveau de leurs bras et de leurs ventres.

En état de choc et en pleurs ininterrompus, elles sont admises  dans une formation médicale locale, où elles recevaient à peine des  soins de première main.

C’est à bord des motos réquisitionnées pour la circonstance que des éléments de la Garde républicaine ont engagé mardi une véritable chasse à l’homme contre  les jeunes manifestants, qui ont tenu à résister pour le non – respect de la convocation du scrutin présidentiel le 19 septembre par la CENI, aux quartiers Kimbangu II et Yolo – Sud, non loin de l’artère principale de l’avenue Mompono.

Au niveau de l’Avenue Force publique, un élève des Humanités  a été brulé vif à l’aide d’un pneu incrusté sur son coup, ont confié des témoins au moment des faits.

Honoré ‘’Dix Roues’’ tué au camp par le don d’Omer Egwake

L’ex célèbre brigand  de Yolo – Sud  Honoré dit ‘’Dix Roues’’ a été abattu, lundi 19 septembre en début de soirée,   d’une balle à la tête tirée par un policier, au moment où il est en train de se partager, avec un groupe de  8 personnes (les Kuluna), le don  de 100 USD reçu du ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat, Omer Egwake, en guise de la récompense, pur avoir réussi  à étouffer les actions de la manifestation anti-régime à Yolo – Sud.

C’est sur l’avenue Kimbongo au quartier Camp Pinzi que ‘’Dix Roues’’ a rendu son dernier souffle, laissant les traces d’une partie de son cerveau.

Le corps de  l’infortuné  a été déposé à même le sol  au Centre de santé  et de bien – être familial chez le Dr Makombo, situé sur le Boulevard Ezo dans la commune de  Kalamu.

« Le riche homme du Camp Pinzi dépense chaque jour 3 mille USD voire  800 mille  CDF pour soutenir les jeunes désœuvrés. Nous nous méfions de  ce don d’argent. La distribution de ces billets de banque offre une opportunité de sacrifices humains », a souligné une femme habitant le quartier, rencontrée au sortir de ce centre de santé.

En 2013, lors de l’opération ‘’Likofi’’, ‘’Dix Roues’’, arrêté avec son compagnon  Abara , avait lancé , devant le patron de la Police urbaine de Kinshasa, le général Célestin Kanyama une boutade , selon laquelle mandat ya l’Etat pe esilaka (il y a aussi la fin du mandat d’Etat).

Dimanche 18 septembre, l’Assemblée Chrétienne La Montagne de Riphidim , commandée par le pasteur Briyali, a organisé une grandiose  manifestation pour célébrer l’ordination sacerdotale  de son voisin Omer Egwake  reconnu désormais comme pasteur au sein de ce temple.

Arthur ‘ ‘’Ake’’ tué à Mombele

Arthur  ‘’Ake’’, l’un des membres influents  de l’UDPS a été tué d’une balle tirée par un policier dans la matinée chaude de lundi 19 septembre au quartier Mombele  dans la commune de Limete.

Ce célèbre  de l’UDPS a été arrêté à plusieurs reprises par la Police urbaine de Kinshasa.

Propriétaire d’un bar en face du centre de sante Sarah et domicilié sur 82, avenue  Mombele, il a pu rendre visite dans la matinée de lundi à sa charmante épouse,  souffrant de la crise nerveuse, au sortir de la prière matinale d’une Eglise locale.

Arthur « Ake » laisse une veuve et 7 orphelins au  quartier Mombele.

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