LA GESTION DE LA PRIMATURE BLOQUE LA SIGNATURE DE L’ACCORD POLITIQUE

Écrit par Médard Muyaya

 La plénière prévue hier à la cité de l’UA a été reportée à une date ultérieure. Raison, finaliser d’ultimes négociations. Entretemps, les violons ne semblent pas s’accorder sur l’animateur de la Primature pendant la transition.

Techniquement parlant, les travaux du dialogue politique national, qui se tient à la cité de l’Union africaine, ont touché presqu’à la fin. L’heure est à la signature de l’accord entre parties prenantes à ces assises.

Mais pour n’avoir pas trouvé un consensus sur certains points essentiels notamment la date de la tenue de l’élection présidentielle dans un délai qui ne s’écarte pas totalement de la Constitution, la plénière prévue hier vendredi 23 septembre 2016 a été reportée à plus tard. Du coup, les négociations continuent, a indiqué Edem Kodjo, le facilitateur.

Se confiant à la presse sur  la non-participation des membres de l’opposition à la séance plénière d’hier, Vital Kamerhe, co-modérateur du dialogue a indiqué que « Nous estimons que nous sommes arrivés à une phase des travaux où certaines options doivent être levées. Nous devons tous nous mettre d’accord vu le temps du dépassement des mandats ». Il estime qu’il s’agit d’un temps nécessaire pour l’organisation des élections et non pour donner l’impression que « nous sommes en train de donner un autre mandat ou de prolonger un nouveau mandat ».

Ne pas remettre en cause l’alternance

Préoccupé, Vital Kamerhe soutient  que « Nous devons nous mettre d’accord sur le fait que le principe de l’alternance politique ne doit pas être remise en cause. Nous devons être sûrs que techniquement et politiquement, la période que nous allons choisir doit correspondre aux attentes du peuple congolais ».Et de poursuivre : « Nous voulons, nous, régler nos problèmes par la voie pacifique. Nous avons la feuille de route de ceux qui sont dehors et à l’interne. Nous avons nos lignes rouges que nous nous sommes fixées et qu’on ne peut pas dépasser ».

Vital Kamerhe est d’avis qu’il n’y a pas d’alternative au dialogue. Toutefois, il insiste sur le fait que le dialogue ne devrait pas non plus être un lieu de compromission mais , au contraire, un lieu de compromis pour l’intérêt général du peuple congolais.

Dans la foulée, Vital Kamerhe a indiqué que la reprise des travaux du dialogue dépendra du temps que prendront les consultations. « Nous l’avons dit dans notre communiqué que le calendrier électoral doit faire partie intégrante de l’accord que nous allons signer et qui va préciser la date de la convocation du scrutin présidentiel combiné avec d’autres scrutins et la date de passation des pouvoirs. Il est clair que nous ne sommes pas venus ici pour modifier la Constitution. L’actuel président ne sera pas candidat à sa propre succession. C’est ça la Constitution », a-t-il rappelé.

En marge des raisons de report avancées par les membres du bureau de la facilitation, il nous revient que les vraies raisons seraient la bataille rangée des postes politiques au sein de la Majorité présidentielle. Les caciques du pouvoir veulent s’accrocher à leurs postes sans un esprit de  partage. La MP voudrait gérer la présidence de la République ainsi que la primature pendant la transition.

Pourtant, selon un cadre de la MP qui a requis l’anonymat, le dialogue ouvre la perspective de la transition et qu’il s’agit d’un moment propice pour créer des conditions favorables de collaboration mais aussi pour donner des garanties aux membres de l’opposition sur le partage des postes tant au niveau du gouvernement que du parlement en passant par l’administration publique.

Pour ce cadre de la Majorité, vouloir s’accrocher au pouvoir est une bonne chose mais ne pas envisager les adaptations de partage est suicidaire. « La gestion du pouvoir pendant la période du glissement est consensuel et collégial. Ce n’est plus le pouvoir de la MP. Car le dialogue va constituer sa propre majorité et que les résolutions du dialogue devront être validées par l’Assemblée nationale », a-t-il fait remarquer.

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