DES VIOLENTS COMBATS ENTRE FARDC ET MILICIENS À L’AÉROPORT DE KANANGA

Écrit par AMK

Le gouvernement confirme qu’il y a eu de violents combats entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les miliciens du chef coutumier Kamwina Nsapu autour de l’aéroport de Kananga dans la province de Kasaï Central. « Nous avons le contrôle de la situation. L’aéroport est depuis cet après-midi (Ndlr : vendredi) sous le contrôle de nos forces armées. Il y avait de violents combats », a déclaré Lambert Mende, contacté hier vendredi dans la soirée par l’Agence Reuters.

Sans dresser un quelconque bilan, le ministre de la Communication et Médias a néanmoins confirmé qu’il y a eu morts d’hommes. « Nous n’avons vraiment pas de bilan de morts à donner en ce moment. Il y a eu effectivement de morts », a dit Lambert Mende à Reuters. Pour le porte-parole du gouvernement, ces miliciens sont bel et bien des adeptes du chef coutumier Kamwina Nsapu, tué en août dernier. « D’après le rapport que nous avons, ces miliciens voulaient venger leur chef Kamwina Nsapu tué », reconnait le ministre.

En effet, de violents combats ont opposé hier matin les Forces armées de la République démocratique du Congo et la milice de Kamwina Nsapu autour de l’aéroport de Kananga.  Selon des témoins, les combats d’hier vendredi ont fait 7 morts parmi les miliciens qui sont armés de « bâtons » magiques. « Un ami vient de l’aéroport. Il m’a dit avoir vu 7 corps de miliciens. Entre 8h et 13h00, il y a eu d’intenses combats en armes légères et lourdes autour de l’aéroport de Kananga. Aujourd’hui, nous n’avons pas travaillé, les enfants ne sont pas allés à l’école », a confié hier vendredi un habitant de Kananga.

« Je viens d’être au deuil de Nathalie Bira, l’hôtesse de la compagnie aérienne Congo Airways qui a été tuée ce matin par les miliciens à l’aéroport de Kananga. Les miliciens ont fait irruption dans la salle de l’aéroport où elle était et un d’entre eux l’a battu avec son bâton sur la tête. On l’a acheminée à l’hôpital général de Kananga où elle a succombé », a confié Killy, un autre habitant de Kananga.

Ces affrontements ont commencé le jeudi 22 septembre alors que les miliciens du chef coutumier Kamwina Nsapu ont tenté de faire une incursion dans la ville de Kananga. 12 morts, dont 3 élèves et 9 miliciens, ont été enregistrés le jeudi 22 septembre, selon la Radio Okapi.

Une rumeur qui se confirme

Tout est parti d’une rumeur faisant état d’une incursion des miliciens de feu le chef coutumier Kamwina Nsapu dans la ville. Ce qui a provoqué, aux premières heures du jeudi 22 septembre, un vent de panique dans la population de Kananga, allant jusqu’à causer la mort de deux jeunes, tous des écoliers.

De sources locales citées par Radio Okapi rapportent qu’aux environs de 9 heures, les habitants de la ville de Kananga ont commencé à courir dans tous les sens, redoutant l’entrée imminente de la milice de feu le chef coutumier  Kamwina Nsapu à Kananga. Des sources locales font état de plusieurs blessés. Mais aucun nombre précis n’a pas été révélé.

A la suite de ce mouvement de panique, les écoles, boutiques et marchés ont fermé leurs portes. Contactées par Radio Okapi, des sources policières rapportent qu’un homme d’une trentaine d’années, portant un turban rouge sur la tête, identifié comme un milicien de Kamwina Nsapu, a été interpelé au niveau du marché Salongo. Une altercation s’en est suivie, conduisant les policiers à tirer des coups de feu en l’air. Ces coups de feu auraient créé la psychose dans la ville, occasionnant des scènes de panique.

La principale revendication des miliciens serait le contrôle de leurs terres. Dans leurs chants, selon la Radio Okapi, ces miliciens scandaient un slogan en Tshiluba, une des langues nationales de la RDC qui dit exactement ceci : « Buloba ebu buikala buenu » [en français : que cette terre soit la vôtre, sinon…].

Le chef traditionnel Kamwina Nsapu a été tué en août 2016, avec une dizaine de ses adeptes, par la police congolaise alors qu’il tentait de résister à une interpellation de la police, selon la version du gouvernement. Des ONG de droits de l’Homme ont toujours réclamé une enquête sur les circonstances de sa mort.

 

Leave a comment

Your email address will not be published.


*