Les limites intellectuelles de J.Kabila et l’extrémisme de son entourage – JB Kongolo

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 Les limites intellectuelles de Joseph Kabila et l’extrémisme de son entourage

Un cocktail dangereux pour la paix et la démocratie au Congo-Kinshasa

 Par Jean-Bosco Kongolo M.

Il nous a paru important de revisiter l’histoire et de rappeler au peuple Congolais qu’en 2001, lorsque Joseph Kabila succédait à Laurent-Désiré Kabila, tous les pouvoirs (exécutif et législatif) étaient, sur papier, concentrés entre les mains du Chef de l’État conformément au Décret-loi constitutionnel no 003 du 27 mai 1997 relatif à l’organisation et à l’exercice du pouvoir en République Démocratique du Congo.[1] Ce texte laconique de 15 articles, qui dévoile l’amateurisme et l’impréparation des dirigeants de l’AFDL, ne prévoyait rien en cas de vacance à la tête du pays. C’est dans cette confusion totale et à cause de l’hésitation des autorités militaires proches du Président assassiné, que les puissances extérieures, en exécution d’un complot savamment monté au mépris et à l’insu du peuple congolais, confièrent le pouvoir à un néophyte politique appelé Joseph Kabila. Au tour de celui-ci, commencèrent à s’agglutiner, jusqu’aujourd’hui, des opportunistes de tout bord qui avaient compris que ses limites intellectuelles étaient une aubaine pour reprendre le pouvoir ou pour s’y installer durablement grâce à la manipulation et aux flatteries[2]. Parmi ces opportunistes, se comptent des extrémistes qui, sans nullement lui être fidèles, n’entendent rien lâcher de leurs privilèges et sont à la base de la situation que traverse actuellement notre pays. Un proverbe Kanyok traduit parfaitement cette situation dans un proverbe dans ces termes « Keel kafuuhan, ni nyam, yibol »[3], en français « Non seulement le couteau n’est pas aiguisé mais la viande elle-même est pourrie» Pour signifier que tout espoir de pouvoir manger devient incertain. En effet, la démocratie tant attendue par le peuple congolais ne fait que s’éloigner et, à la place, c’est la démagogie, la misère et la violence qui lui sont servies au quotidien. Tel est l’objet de la présente analyse, consacrée à l’incapacité intellectuelle du Président de la République à exercer les fonctions qui lui ont été confiées dans une sorte de loterie.[4]

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Que peut-on attendre de Kabila, qu’il n’a pas pu faire en 15 ans de pouvoir?

Certains amis, s’ils ont bonne mémoire, se souviennent de nos doutes, de nos réserves et de nos inquiétudes quant à la capacité de Joseph Kabila à procurer aux Congolais la paix, la sécurité, la démocratie et le bien-être. Ce doute et ces inquiétudes étaient justifiés aussi bien par le mode de son accession au pouvoir que par la complexité de la fonction et des tâches présidentielles de plus en plus exigeantes dans le monde moderne, lui-même de plus en plus compétitif.

Pour un jeune adulte d’à peine 29 ans en 2001, arrivé à Kinshasa dans les conditions que tout le monde connaît, complètement déconnecté des réalités historico-politico-sociales du pays, dont la filiation à son prédécesseur pose encore problème et dont, surtout, le niveau d’instruction demeure un tabou bien gardé, les défis qui l’attendaient étaient énormes tant sur le plan intérieur qu’extérieur.[5]

Sur le plan interne

S’agissant de la fonction présidentielle proprement dite, le plus grand défi à relever consistait, selon notre avis, à se demander à la fois pourquoi les Zaïrois d’alors avaient massivement rejeté le régime décadent de Mobutu jusqu’à pactiser avec des envahisseurs déguisés en libérateurs (dont lui-même faisait partie) et qu’est-ce qu’ils pouvaient attendre d’un Président de la République dans le contexte démocratique de la Troisième République?[6] Cette simple question exige un niveau d’instruction et un jugement intellectuel suffisamment élevés, car la réponse lui aurait permis de rechercher une très large cohésion nationale en se mettant notamment à l’écoute des personnalités plus proches du peuple. Plutôt que d’agir ainsi, le « jeune » Président de la République, déjà contesté par la majorité de la population, n’a surtout songé qu’à la manière de faire sa carrière à la présidence. Pour cela et progressivement, il s’est entouré des faucons, vétérans et novices, qui, connaissant ses limites et sa soif du pouvoir pour le pouvoir, lui ont développé les vertus de la pérennité au pouvoir et lui ont appris à ignorer le peuple. Il suffit de jeter un coup d’œil sur ce qui lui reste de proches collaborateurs civils et militaires et d’entendre leurs déclarations, fortement médiatisées, pour comprendre que Joseph Kabila s’est non seulement entouré des gens qui n’ont ni intérêt ni le courage de lui dire la vérité mais surtout qui le manipulent pour l’éloigner des aspirations du peuple et de ses réalités sociales. N’a-t-il pas dit lui-même qu’il n’a pas encore trouvé quinze personnes compétentes sur qui compter? « Alors que l’ensemble de l’entretien apporte un tas de réponses sur la gestion des affaires publiques dans notre pays, Joseph Kabila a surpris tout le monde en avouant publiquement qu’il n’avait pas, à ses côtés, les hommes qu’il faut pour l’aider dans ses lourdes tâches d’homme d’État. L’homme seul? « Avez-vous les bonnes personnes pour vous épauler? » Telle était la question de New York Times. »[7]

Mais on peut aussi légitimement se demander s’il est intellectuellement en mesure de détecter ces bonnes personnes et de se débarrasser de flatteurs. Plutôt que de rassembler, J.Kabila n’a fait que diviser en ne s’entourant que des personnalités (politiques, militaires, judiciaires et des services de sécurité) majoritairement issues d’un même environnement territorial.

S’agissant de la sécurité et de l’intégrité du territoire national, les Congolais avaient naïvement cru qu’après les accords de Sun City et surtout après les élections de 2006, le Président de la République allait mettre tout en œuvre pour respecter la Constitution, bâtir une armée républicaine et pacifier le pays pour qu’enfin la population s’occupe des activités de développement. Curieusement, il n’a fait qu’adopter des attitudes complaisantes à l’égard de l’Ouganda et du Rwanda, considérés comme pays agresseurs, avec qui il n’a jamais osé suspendre les relations diplomatiques faisant accréditer les rumeurs selon lesquelles il rend régulièrement compte auprès de Kagame et Museveni de sa mission de laisser les faux rebelles piller allégrement les ressources naturelles et exterminer les populations autochtones de l’Est en vue de les remplacer par des Tutsi rwandais dans l’ultime but de balkaniser le Congo. Les preuves, c’est entre autres :

  • son indifférence incompréhensible face aux massacres des autochtones nande à Beni par des introuvables ADF/Nalu ;
  • le traitement privilégié accordé aux chefs rebelles Tutsi (Bosco Ntangada, Laurent Nkuda, Mutebusi, Makenga…) ou aux mouvements CNDP[8] et M23[9] comparativement à la tolérance zéro envers les populations civiles, les acteurs politiques et de l’opposition, le plus souvent malmenés pour des faits mineurs qui n’ont rien avoir avec les crimes de génocide et de crimes contre l’humanité perpétrés quotidiennement et en toute impunité;
  • son indifférence totale face à la pollution généralisée des terres, des eaux et à la déforestation massive, ce patrimoine collectif.

Autre attitude compromissoire et incompréhensible pour les Congolais, c’est le fait pour Joseph Kabila de n’affecter au front des combats à l’Est que des officiers et soldats issus des brassages et mixages[10], de surcroît soupçonnés d’être à la base de l’insécurité pendant que les vrais libérateurs sont soit rappelés ou assassinés dans des conditions  mystérieuses (colonel Mamadou Ndala, général Bahuma…).

S’agissant du bien-être de la population, lequel passe par la santé, l’eau potable, l’éducation des enfants, l’habitat, les voies de communication et l’électricité, les promesses de campagne de Joseph Kabila demeurent non tenues. Sans aucune explication, on est passé des « Cinq chantiers » à la « Révolution de la modernité », des termes et expressions creux que son entourage lui mettent sur papier et qu’il se plaît à réciter sans en mesurer les conséquences sur son image de Chef d’État.

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Un peu partout dans le pays, les voies de communication sont impraticables[11], des bâtiments de l’État inexistants ou en ruine, des hôpitaux insuffisants ou non équipés tandis que moins de 10% de la population a accès à l’eau potable et à l’électricité. Plus grave, même à Kinshasa, des résidences des ministres sont régulièrement éclairées grâce aux groupes électrogènes générant une pollution atmosphérique dont les conséquences sur la santé ne sont pas encore évaluées tandis que pour se rendre à la toilette, il faut que le domestique apprête pour Ministre ou son visiteur un sceau d’eau (nous savons de quoi nous parlons). L’exemple venant d’en haut, tous les collaborateurs se sont lancés en toute impunité dans une course effrénée de l’enrichissement illicite, à l’instar de sa famille biologique dont sa sœur Jaynet Kabila et son frère Zoé, brusquement comptés parmi les plus riches. Comme si ça ne suffisait pas que sa sœur jumelle soit citée dans l’affaire Panama Papers[12], c’est au tour de son jeune frère Zoé d’ouvrir un hôtel de luxe dans la province du Congo-Central : « Kabila a inauguré, samedi 23 juillet 2016 à Moanda (Kongo Central), l’hôtel «La Bevihor», appartenant au député Zoé Kabila et dirigé par Honoré Bouissou. Un hôtel 5 étoiles dans la cité côtière de Moanda, 59 chambres en forme de bungalow, une résidence de luxe, une salle de réception de 400 places, un restaurant pouvant accueillir 200 places, une piscine,  une plage privée. »[13]

S’agissant de l’État de droit et des libertés fondamentales, le règne de Joseph Kabila n’a rien à envier à celui du parti unique que les ex-Zaïrois croyaient avoir enterré. Bien au contraire, il est un véritable enfer pour la population en général et pour l’opposition et pour les activistes des droits de l’homme, en particulier. Déconnecté et limité intellectuellement, J.Kabila n’a pas su et n’a pas compris qu’il pouvait se faire adopter s’il avait laissé la justice évoluer en toute indépendance conformément aux nouveaux instruments légaux adoptés sous la Troisième République pour faire la différence avec le régime précédent. Obnubilé par le pouvoir qu’objectivement il ne méritait pas d’avoir, il s’est laissé rouler par des opportunistes habitués à fonctionner sans aucune obligation de rendre compte, sauf à lui-même. Ces hors-la-loi, qui contrôlent tous les rouages de la vie nationale, lui ont fait croire que pour être fort et craint, il faut avoir la mainmise sur la justice, l’armée, la police, les services de sécurité et les médias publics de sorte que rien ne puisse se faire à son insu et sans son accord. En réalité, sur terrain, les responsables de ces services excellent, par leur zèle, pour leurs intérêts faisant apparaître au grand jour son incapacité intellectuelle à être le garant du bon fonctionnement des institutions.

Nous en voulons pour preuves :

  • La prétendue lettre maladroitement rédigée par ses services et lue en son nom à la télévision à propos des récents évènements de Kinshasa, lettre dans laquelle le « Chef de l’État » n’exprime aucune compassion à l’égard des victimes fauchées par sa soldatesque infiltrée parmi les manifestants pour créer le désordre. Sous d’autres cieux, le président se serait adressé avec autorité et compassion directement à son peuple, utilisant les moyens modernes de télécommunication (Évidemment l’Ambassade du Congo à Washington n’est pas encore à l’heure de la «Révolution de la modernité !)                                                                -Les contradictions, sur le bilan des victimes, entre le Ministre de l’intérieur (17 morts) celui de l’information (4mort) le premier jour des manifestations.
  • Les contradictions du Ministre de l’Intérieur qualifiant les victimes de pilleurs et le bouclage des camps militaires pour y récupérer les armes et les butins des pillages. Est-il imaginable que les pilleurs, répondant aux ordres de l’opposition (selon ce ministre) accèdent en toute quiétude aux camps militaires pour y mettre à l’abri les biens qu’ils ont pillés?
  • Des grossiers montages des dossiers répressifs contre les opposants politiques et les activistes des droits de l’homme dans le seul but d’éliminer des adversaires potentiels ou d’imposer la pensée unique.
  • La libération de quelques prisonniers politiques alors que jusque récemment, le gouvernement affirmait qu’il n’en existait pas. Au même moment on continue d’en arrêter d’autres.
  • Le ridicule débauchage de certains politiciens pour fabriquer une majorité arithmétique au dialogue national dans le dessein d’obtenir un ralliement au projet de prolongation anticonstitutionnelle du mandat présidentiel.

Avec un front intérieur qui lui est déjà suffisamment hostile, Joseph Kabila n’a pas été en mesure de mettre au service de la nation et pour son image personnelle une diplomatie plus conciliante.

Sur le plan extérieur

Convaincu de son impopularité sur le plan interne, Joseph Kabila s’est tellement fié durant les premières années de son régime à ses parrains extérieurs qu’il ne s’est pas imaginé un seul instant que sur la scène internationale il n’y a pas d’amitié et que seuls les intérêts comptent. Il n’a pas surtout compris qu’avant lui, les mêmes puissances extérieures se sont débarrassées de Mobutu et de Laurent-Désiré Kabila de la manière que tout le monde connaît.

L’équation a été davantage compliquée pour lui qu’il s’est retrouvé tiraillé, d’un côté, par les parrains sous-régionaux(le Rwanda, l’Ouganda et la République Sud Africaine) et, de l’autre côté, par les grandes puissances (l’UE, la France, la Belgique, les États-Unis, la Grande Bretagne et la Chine).

Profondément embourbé dans les violations massives de la Constitution et des droits de l’homme et sous l’instigation de son entourage qui poursuit ses propres intérêts, Joseph Kabila n’a pas compris que le Congo n’est pas le Rwanda ni l’Ouganda. Prenant les Chefs d’État de ces pays pour ses modèles politiques, il s’est aliéné le reste de la Communauté internationale lui demandant d’humaniser tant soit peu son régime et de partir en douceur à la fin de son mandat. Dans une interview réalisée 2015 par El Jazzera, Herman Kohen avait déclaré ceci : « Je pense qu’un troisième mandat de Kabila sera un désastre. La sécurité intérieure va s’effondrer. Je crois que même sa propre garde présidentielle ne va pas l’accepter. Ils sont sous-payés. Donc, je ne le vois pas être en mesure de rester au pouvoir. La communauté internationale ne va pas tolérer cela. Les États-Unis ont nommé un envoyé spécial pour le Congo, le Rwanda et le Burundi, et c’est M. Perriello. Je lui ai parlé et il a dit que nous ne sommes pas prêts à tolérer la prolongation de son mandat au pouvoir. »[14]

Il doit y avoir des progrès d’ici la fin de cette année. Donc ce que vous allez voir sera une action combinée des États-Unis et l’Union européenne, en mettant les sanctions contre la famille présidentielle d’abord, puis son entourage.

Se comparant à Kagame qui, malgré sa dictature, développe visiblement son pays grâce notamment aux ressources pillées au Congo-Kinshasa, Joseph Kabila n’a pas compris qu’avec ces richesses, il pouvait être en mesure de renverser en sa faveur et en faveur du Congo les rapports sur le plan international. Pour cela, il lui aurait suffi :

  • de bâtir une armée républicaine, d’humaniser les services de sécurité;
  • de laisser la justice fonctionner en toute indépendance,
  • de combattre l’impunité et d’adopter des politiques sociales qui favorisent la distribution équitable d’énormes revenus provenant de l’exploitation des ressources naturelles pour qu’à l’intérieur la cohésion nationale soit automatique et que sur le plan international, le Congo-Kinshasa joue son rôle de locomotive du développement et de la croissance en Afrique en général et dans la Sous-région des Grands-Lacs, en particulier.

Malheureusement pour le Congo et les Congolais, Joseph Kabila est incapable de voir venir les signes de temps et, en bon dictateur, n’écoutant que des collabos radicaux, il s’imagine que ce qui est déjà arrivé aux autres (Idi Amin Dada, Bokassa, Samuel Doe, Laurent-Désiré Kabila, Blaise Compaoré) ne concerne que ceux-là. C’est ainsi qu’il laisse ses collabos flatteurs s’en prendre, sans aucune retenue diplomatique, à ses anciens mentors qui lui avaient permis de s’installer au pouvoir. « Lorsqu’un État [les États-Unis] déclare s’inquiéter d’une guerre civile en RDC, il est donc certain de la capacité de nuisance d’une partie des civils armés soit par lui même, soit par un circuit qu’il maîtrise pour déstabiliser les institutions de la République».

Dénonçant la décision américaine de geler les avoirs de deux généraux de l’armée congolaise, Atama Tabe a affirmé qu’elle n’inquiète ni l’armée ni les officiers sanctionnés, vu qu’ «ils ne disposent pas de grandes fortunes qui nécessitent leur placement dans des banques internationales.

Il a, par ailleurs, indiqué que « la réforme de l’armée congolaise se poursuivra, même sans l’appui des États-Unis, dont la contribution à ce secteur reste minime ». »[15] Ce genre de propos irresponsables ont été entendus dernièrement encore, de la part d’un autre ministre de Kabila, lorsque les États-Unis avaient pris les premières sanctions contre le général Kanyama : « Le gouvernement condamne l’idée même qu’un pays étranger, fut-il les USA, se permette de sanctionner un fonctionnaire congolais. C’est un acte inadmissible de substitution de souveraineté que nous n’approuvons pas. Nous le condamnons. Et l’ambassadeur Kikaya Bin Karubi, conseiller spécial du chef de l’État en matière de diplomatie est en route et va arriver dans quelques instants aux USA pour exprimer notre réprobation de ces pratiques. »[16]

Pour ceux qui observent de près et objectivement la situation qui règne actuellement au Congo-Kinshasa, l’ambiance est semblable à celle de fin de règne qu’on avait connue avant la chute du Maréchal Mobutu. Kabila a-t-il des moyens intellectuels nécessaires pour faire la différence? Il aurait intérêt à lire ou relire sur le site www.desc-wondo.org l’analyse intitulée : «Les 12 erreurs politiques du Président L.D. Kabila. Vers un deuxième échec des Progressistes congolais» de notre compatriote Sinaseli Tshibwabwa, analyste et observateur attentif de notre société, qui avait presque prédit la fin du règne de Mzee. Aujourd’hui, nous pouvons, avec assurance, dire que le cosmos nous révélera bientôt ses secrets.

Conclusion

Si ceux qui avaient placé Joseph Kabila au pouvoir en 2001 savaient au moins ce qu’ils attendaient de lui, les Congolais, eux, n’ont fait que se demander, au fil des ans, quel péché ils avaient commis pour mériter un tel Chef de l’État qui n’a pour préoccupation que son enrichissement et sa survie politique, sans aucune considération pour leur sécurité, pour leur bien être, pour l’intégrité de leur territoire, pour la démocratie et, bref, pour le développement du pays. Après 15 ans de règne, les uns et les autres sont en mesure de constater unanimement qu’il a manqué à Joseph Kabila les ressources intellectuelles nécessaires pour exercer avec compétence la fonction présidentielle d’un pays au cœur des intérêts géostratégiques uniques au monde. Afin d’éviter de tomber dans les mêmes erreurs, les puissances extérieures auraient tout intérêt à laisser les Congolais se choisir librement leurs futurs dirigeants parmi des têtes bien pensantes, qui ne font pas défaut, quitte à traiter avec des nouvelles autorités pour une coopération respectueuse des droits des Congolais.

Quant au peuple congolais, il doit une fois pour toutes tirer les leçons du passé pour savoir que la liberté s’arrache et que nul autre que lui-même ne viendra défendre ses intérêts, sinon la fameuse et nébuleuse communauté internationale serait déjà intervenue énergiquement pour faire cesser les massacres, les pillages et la dictature. « Tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions de la présente Constitution.

Toute tentative de renversement du régime constitutionnel constitue une infraction imprescriptible contre la nation et l’Etat.   Elle est punie conformément à la loi. » (Article 64 de la Constitution).

Par Jean-Bosco Kongolo M.

Juriste & Criminologue / Coordonnateur Adjoint de DESC
Jean-Bosco Kongolo est le Coordinateur adjoint de DESC, chargé des aspects juridiques et institutionnels. Juriste et criminologue de formation, M. Kongolo a été magistrat de cour d’Appel en RDC avant de démissionner volontairement, refusant de cautionner la corruption et les anti-valeurs qui rongent cette institution censée incarner l’Etat de droit en RDC.

Exclusivité DESC

Références

[1] Article 5
Le Président de la République exerce le pouvoir législatif par décrets-lois délibérés en Conseil des ministres.
Il est le Chef de l’Exécutif et des Forces armées. Il exerce le pouvoir réglementaire par décrets.
Il a le droit de battre monnaie et d’émettre du papier monnaie en exécution de la loi.
Article 8 : Le Gouvernement conduit la politique de la Nation telle que définie par le Président de la république. Il exécute les lois de la République et les décrets du Chef de l’État. Il négocie les accords internationaux sous l’autorité du Chef de l’Etat. Il dispose de l’administration et des forces armées.
Article 9 : Le Gouvernement se réunit en Conseil des ministres sous la présidence du Chef de l’Etat ou d’un de ses membres par délégation des pouvoirs.
Article 10 : Les ministres sont responsables de la gestion de leurs ministères devant le Président de la République. Ils statuent par voie d’arrêtés.

[2] JB Kongolo, 2014. La nuisance des flatteurs pour le Chef de l’État et pour la nation, In https://desc-wondo.org/fr/la-nuisance-des-flatteurs-pour-le-chef-de-letat-et-pour-la-nation-jb-kongolo/.

[3] Les Kanyok sont une ethnie parmi celles qui composent l’actuelle province de Lomami, EX-District de Kabinda.

[4] Les Kinois ironisent en disant « Chance eloko pamba » (Tout dépend de la chance et non des aptitudes).

[5] Congoindependant, 30 septembre 2016, L’avènement de « Joseph Kabila » à la tête du « Grand Congo » ressemblait à une « mauvaise blague » d’étudiants. Pour donner au nouveau président une certaine assise sociale, la machine de propagande occidentale a fonctionné à fond. Le quotidien bruxellois « Le Soir » en tête.
Dans son édition datée du 19 janvier 2001, « Le Soir » présentait le successeur de Mzee comme un « anglophone qui a longtemps vécu en Tanzanie et dont la mère est tutsie (…) ». Dans l’édition du weekend datée du 20 janvier 2001, le même quotidien enfonça le clou : « La nomination de Joseph Kabila a mécontenté de nombreux Congolais. (…). En outre, le fils du président défunt est à moitié tutsi. Ce qui n’améliore pas sa popularité à Kinshasa : de nombreux Kinois détestent les Tutsi, assimilés aux Rwandais, agresseurs honnis du Congo ». Six jours après soit le 26 janvier 2001, le même quotidien – apparemment recadré – sert à ses lecteurs congolais une version revue et corrigée. On apprend que la mère du nouveau chef de l’Etat s’appelle Sifa Mahanya, une Congolaise native de la province du Maniema.

[6] Idem, On oublie souvent que sans l’opposition radicale incarnée par de l’UDPS et ses alliés en 1996-1997, l’AFDL ne serait pas arrivée à Kinshasa. Les « soldats de LD Kabila» ont fait à l’époque une promenade de santé parce que la population avait rejeté le régime de Mobutu. Les soldats des FAZ ont rechigné à se battre faute de cause à défendre.

[7] Congo Liberté, 10 avril 2009, In http://congoliberte.canalblog.com/archives/2009/04/10/13336655.html.

[8] Le CNDP, en se muant en parti politique, avait même adhéré à la plate-forme Majorité présidentielle.

[9] Plusieurs dirigeants du M23 ont bénéficié, malgré leurs crimes, de l’amnistie accordée par J.Kabila

[10] Jean-Jacques Wondo, Les armées au Congo-Kinshasa, Radioscopie de la force publique aux FARDC, Éd. Monde Nouveau/Afrique Nouvelle, 2013 « La réforme des FARDC s’est engluée dans une spirale infernale marquée par des ruptures(actes d’indiscipline collective, désertions en masse, mutineries et rébellions) et des continuités (brassage, mixage, intégration et réintégration) comme si rien ne s’était passé auparavant. Le processus de brassage censé contribuer à la réunification de l’armée par la formation des 18 brigades intégrées, avec l’appui de la Communauté internationale a été, pour les experts en la matière un grand échec. », p.276

[11] Ndeko Éliezer, un journaliste indépendant, en a donné la preuve dans un reportage réalisé tout récemment à Muene-Ditu et ses environs.

[12] AFRIK.COM, 6avril 2016, Parmi les quelques 140 responsables politiques ou personnalités de premier plan, plusieurs responsables africains sont cités. Parmi eux, Jaynet Kabila, la sœur jumelle du Président de la RDC, Joseph Kabila, qui manifestement possède indirectement une partie du capital de la filiale congolaise de la société Vodacom, l’un des principaux opérateurs de téléphonie au Congo, ce qui lui aurait permis d’accumuler une fortune colossale, selon l’agence de presse Bloomberg. In http://www.afrik.com/rdc-scandale-des-panama-papers-le-clan-kabila-eclabousse.

[13] Politico.cd, 25 juillet 2016, In http://www.politico.cd/actualite/la-une/2016/07/25/rdc-joseph-kabila-a-inaugure-lhotel-de-zoe-kabila-a-muanda.html.

[14] Igihe.com, 29/09/2015, In http://fr.igihe.com/opinions-reactions/herman-cohen-sur-al-jazzera-kabila-doit-partir-en.html.

[15] AA, 29.09.2016, In http://aa.com.tr/fr/afrique/rdc-le-ministre-de-la-d%C3%A9fense-accuse-les-etats-unis-de-vouloir-armer-l-opposition-/655107.

[16] Politico.cd, 23 juin 2016, In http://www.politico.cd/actualite/la-une/2016/06/23/rdc-inadmissible-ridiculemende-reagit-aux-sanctions-prises-usa-contre-kanyama-interview.html.

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1 Comments

  1. L’incapacite de ce garcon, autrefois chauffeur de taxi, arrive a Kin en bottes de bouvier est averee. Son avenement au pouvoir est l’une de pires offenses que l’Occident a administrees a la RDC. Son accession au pouvoir en 2001, son imposition en 2006 par l’union europeenne avec deploiement d’une force militaire pendant les elections et la caution de sa fraude electorale de 2011 constituent des trahisons coupables. Lui trouver des excuses en pointant ses collaborateurs pour n’avoir pas utilise les ressources du pays pour le bien des Congolais ne s’explique pas au regard de son pouvoir sur eux. La reelle raison se trouve dans le mental du tutsi: celui-ci est toujours hautain,cynique, meprisant face au congolais et plus attache a sa mere patrie (Rwanda ou Burundi). Comme l’ususrpateur du nom Kabila est tutsi rwndais, son adn le predisposait a ce comportement. On ne peut s’etonner mais c’est le moment de capitaliser objectivement les circonstances favorables a sa chasse pour que pareille aventure ne se reproduise plus, en prenant soin d’obtenir de gre ou de force, le dedommagement pour toutes pertes subies. (NB clavier Anglophone).

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