Villes et campagnes mortes : La détermination à défendre la Constitution jusqu’au bout démontrée

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Bravant la colère mal contenue des dirigeants, la population de Beni est descendue quant à elle dans la rue brandissant des cartons jaunes en guise d’avertissement au régime politique en place au pays

Toujours à l’écoute des leaders des forces politiques et sociales acquises au changement auxquels elles s’identifient, les masses populaires des villes et campagnes de la République démocratique du Congo ont largement suivi l’appel à l’emmurement lancé dans leur direction par le Rassemblement desdites forces les invitant à méditer profondément sur le carton jaune symbolique avertissant pour la énième fois Joseph Kabila de l’arrivée à terme de son mandat à la tête de ce pays !

En effet, malgré la campagne de dissuasion massivement orchestrée la veille par les canaux habituels de propagande politique de la Majorité présidentielle qui couvrent l’ensemble du territoire de la République, les populations de la ville de Kinshasa et de régions de l’arrière-pays ne se sont pas déplacées en masse le mercredi 19 octobre pour vaquer à leurs occupations habituelles !

Comme d’habitude en pareilles circonstances à Kinshasa, les moyens de transport en commun, exceptés les bus vides de la Transco (Entreprise publique subventionnée) étaient plutôt rares sur les voies publiques ; les commerces étaient fermés, y compris les marchés et quelques alimentations qui avaient commencé à accueillir timidement leurs premiers clients en fin d’après-midi !

Des cartons jaunes exhibés à Beni

Les réseaux sociaux qui commentent depuis mercerdi l’événement indiquent, photos à l’appui, que les provinces s’étaient particulièrement distinguées par des exhibitions publiques hautes en couleurs comme au Nord-Kivu et plus particulièrement dans le territoire martyr de Beni où la population a marché, carton jaune en main.

Lesquels des Etats représentés ont le courage d’affirmer au lendemain de villes et campagnes mortes de mercredi dernier que l’accord ayant sanctionné la veille le dialogue de la Cité de l’Union Africaine exprime la volonté de l’immense majorité de Congolais dont les leaders n’ont pas pris part à ce forum dit de compromission et non de compromis ? Pourquoi l’appel de la Majorité Présidentielle invitant les Congolais à rejeter le mot d’ordre du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement n’a-t-il pas été suivi alors que celle-ci a le droit de vie et de mort sur l’ensemble des citoyens en RDC ?

Pourquoi les Etats du reste du monde qui encouragent les tenants actuels de l’imperium dans ce pays tardent-ils à persuader ces derniers de cesser de gouverner leur peuple par défi alors que la loi de grands nombres qui sert de ressort à la démocratie plaide clairement au profit du  » Rassemblement  » qui représente l’opinion de la majorité sociologique en RDC ? Pourquoi le mutisme de la communauté internationale sur cette question fondamentale reste entier au moment de l’application en force de l’accord ayant couronné le conciliabule de la Cité de l’Union africaine à Kinshasa ?

Oui. Les villes et campagnes de la RDC sont restées réellement mortes le mercredi, appuyées par le  » carton jaune  » destiné au Président sortant de la RDC en la personne de Joseph Kabila. Ce succès éclatant est attribué à la détermination du peuple congolais à défendre sa Constitution jusqu’au bout et ce, malgré et contre tout ! La prochaine conférence internationale des Chefs d’Etat à Luanda sur la crise persistante en RDC ne pourrait-elle pas se servir des images illustrant ce succès pour décourager les montages grotesques dont veut se servir encore une fois la Majorité présidentielle pour escamoter la vérité sur son poids sociologique et politique réel dans ce pays ?

Chapeau bas donc au peuple congolais qui n’est plus dupe. Chapeau bas au Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement pour son initiative combien louable et, enfin, chapeau bas à la communauté internationale pour sa disponibilité à aider au triomphe de la démocratie en RDC.

Par Bamporiki Chamira

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