Les Congolais s’opposent à l’extension du mandat de Kabila, selon un sondage

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Pour la première fois, un sondage représentatif sur l’ensemble du territoire congolais teste les intentions de vote en cas d’élection présidentielle et place le président Joseph Kabila à la troisième place, loin derrière Etienne Tshisekedi et surtout Moïse Katumbi qui recueille les faveurs des Congolais.

Les sondages ne sont pas légions en République démocratique du Congo (RDC). La pratique est peu répandue et les instituts de sondage pas toujours très transparents. C’est pour cette raison que l’enquête lancée par le Bureau d’Etudes, de Recherches et Consulting International (BERCI), un des rares instituts sérieux, et le Groupe d’étude sur le Congo (GEC) de l’Université de New York, dont les rapports très documentés font références, constitue un petit événement dans le microcosme politique kinois, commente Courrier international. Car l’étude porte sur la crise pré-électorale profonde que traverse le pays alors que le mandat du président Joseph Kabila arrive à son terme le 19 décembre 2016.

Les Congolais s’opposent massivement au changement de la Constitution pour permettre au président Joseph Kabila de briguer un troisième mandat, a conclu un sondage réalisé par le Groupe de recherche sur le Congo a Université de New York, en collaboration avec l’institut de sondage congolais, BERCI. Le sondage a échantillonné 7.545 répondants dans 26 provinces du Congo dans les entretiens en face-à-face entre Mai et Septembre 2016, rapporte Reuters. Selon les résultats du sondage, plus de 81% des sondés se sont opposés à toute forme de modification de la Constitution. 74% ont dit que le président Kabila devait quitter ses fonctions au terme de son mandat en décembre 2016.

Selon les éléments recueillis dans le sondage, si l’élection présidentielle avait lieu aujourd’hui, 33 pour cent ont dit qu’ils voteraient pour l’ancien gouverneur de l’ex-province du Katanga, Moïse Katumbi, 18 pour cent pour le chef de l’opposition, Etienne Tshisekedi, et 7,8 pour cent polir le président Kabila. Kabila a enregistré un taux d’approbation de 44 pour cent. Katumbi et Tshisekedi ont reçu 85,8 et 65,3 pour cent respectivement évaluations, indique Reuters, citant une copie du rapport du sondage dont il a eu accès.

Les résultats, basés sur le statut socio-économique, le sexe et la religion, ont montré une baisse marquée du soutien à Kabila, qui a officiellement remporté 48,9 pour cent des voix en 2011, conséquence d’un manque de développement économique et le manque de sécurité.

Katumbi, le multimillionnaire ancien gouverneur de la région de cuivre-minière du Congo, a déclaré sa candidature à la présidence en mai, mais a ensuite été condamné par contumace à trois ans de prison pour fraude immobilière.

Etienne Tshisekedi, 83 ans, président du plus grand parti d’opposition de la RDC, à la tête d’une grande coalition de l‘Opposition, a terminé deuxième derrière le chef de l’Etat Kabila à l’élection présidentielle de 2011.

Plus de 48 pour cent des répondants ont dit qu’ils participeraient à des manifestations si les élections ont été truquées ou retardées, rappelle Reuters.

KABILA S’ACCROCHE

Par manque de moyens financiers, mais surtout de volonté politique, l’élection présidentielle, prévue en novembre 2016, ne pourra pas avoir lieu. L’opposition accuse le président de vouloir retarder sciemment le scrutin pour se maintenir au pouvoir au-delà des délais légaux.

Un dialogue national, dont la majeure partie de l’opposition a boycotté le forum, a débouché sur un fragile compromis: le président Kabila reste au pouvoir jusqu’à l’organisation du nouveau scrutin fin avril 2018. Un report inacceptable et trop long pour les opposants Etienne Tshisekedi et Moïse Katumbi, qui souhaitent voir l’actuel chef de l’Etat quitter son poste fin décembre, alors que Vital Kamerhe, seul opposant à avoir signer l’accord politique, estime que le dialogue a au moins permis de fixer une échéance.

Dans l‘impasse, la stabilité de la RDC se trouve menacée. Des violentes manifestations en janvier 2015 et septembre 2016 ont fait au moins une centaine de morts dans une répression policière toujours plus violente. De nombreux opposants politiques et militants pro-démocratie croupissent en prison et des médias proches de l’opposition sont régulièrement fermés par les autorités.

Dans ce contexte de crise, qu’en pensent les Con9olais? Un sondage représentatif réalisé à l’échelle nationale entre mai et septembre 2016 sur un panel de 7.545 personnes dans toutes les provinces de la RDC nous apporte des enseignements intéressants sur les Congolais et la classe politique congolaise.

Il faut dire que la RDC n’a pas connu une transition pacifique du pouvoir depuis l’indépendance en 1960.

Par LP

 

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