Audit du Fichier électoral de la Ceni : Samy Badibanga salue la « prise en compte de l’analyse biométrique des différentes bases de données »

Audit du Fichier électoral de la Ceni : Samy Badibanga salue la « prise en compte de l’analyse biométrique des différentes bases de données »

Le député national Samy Badibanga, président du Groupe parlementaire UDPS et Alliés et délégué de l’Opposition parlementaire en qualité d’observateur auprès de la Mission internationale d’Audit du Fichier électoral de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) de la République Démocratique du Congo, salue la « prise en compte de l’analyse biométrique des différentes bases de données ».

« Nous avions particulièrement des préoccupations qui ont été prises en compte notamment, l’analyse biométrique des différentes bases des données. Cela a été pris en compte », s’est-il réjoui samedi 01 août 2015 à Kinshasa, lors de la présentation du rapport d’étape par la Mission internationale d’Audit du Fichier électoral en RDC.

Il a également cité « la question des nouveaux majeurs, la question des personnes qui sont décédées et notamment le changement d’adresse qui, forcément, nous amènent vers une mise à jour et vers une révision de ce fichier électoral ».

« Nous n’avons pas l’habitude de le dire. Nous voulons féliciter, pour la première fois, la Ceni pour le travail abattu mais aussi pour son esprit de collaboration », a reconnu Samy Badibanga (tenant le micro, photo).

Toutefois, méfiant, il a averti : « A ce stade, nous ne pouvons pas parler de satisfaction ou pas, l’audit se poursuit, nous allons attendre jusqu’à la fin des travaux. Nous attendons et nous allons procéder à cette poursuite des travaux au mois de septembre et jusqu’à la fin ».

Pour rappel, le président du Groupe parlementaire UDPS et Alliés a suspendu sa participation aux travaux le lundi 27 juillet 2015 pour n’avoir pas eu gain de cause à la demande qu’il a faite à la Ceni de « disponibiliser la base de données du fichier 2010 non dédoublonné, la base de données du fichier 2011 dédoublonné, la base de données de AFIS ZTES et la base de données du fichier 2015 dit stabilisé ».

« En l’absence de tous ces éléments, il est difficile de faire une étude comparative des chiffres, encore moins de réaliser un croisement des données », a-t-il argué.

En réponse à cette requête, « la Ceni n’a présenté que le fichier 2015 et quelques données de 2010 à la séance du lundi 27 juillet, les données des sociétés ZETES et Hologramme n’ont pas été disponibilisées », a déploré Samy Badibanga, avant d’annoncer la suspension de sa participation aux travaux.

C’est donc à la suite d’un long entretien, le jeudi 30 juillet 2015, que le général SiakaToumani Sangaré, expert malien des questions électorales qui conduit la délégation de l’OIF au sein du Comité ad-hoc d’audit du fichier électoral, accompagné de toute son équipe, a convaincu Samy Badibanga à accepter de siéger à la dernière réunion du Comité, le samedi 01 août 2015.

La Majorité « curieusement, le même point de vue avec l’Opposition »

« « Curieusement, nous avons le même point de vue avec l’opposition, ce qui n’arrive pas très souvent », s’est étonné le député national François Nzekuye Kaburabuza, délégué du Partis du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD, Majorité présidentielle).

Mais, a-t-il relevé, « la question majeure de ce fichier électoral, c’est l’enregistrement de nouveaux majeurs et, cette question mérite absolument que la classe politique se réunisse et c’est cela aussi le sens du dialogue national voulu par le Président de la République pour que des questions de ce genre soient traitées politiquement de manière à ce que l’on puisse prendre une option ».

« Parce que, a-t-il précisé, l’enregistrement des nouveaux majeurs entraîne un cout et entraine du temps, il faut qu’on puisse se mettre d’accord si cet enregistrement des nouveaux majeurs peut nous prendre beaucoup de temps, qu’on tire des conséquences éventuelles sur la prolongation de délai de convocation des électeurs aux différents scrutins ».

Dans son entendement, « c’est une question extrêmement majeure qui exige que nous puissions dialoguer et donner à la Ceni les directives qui s’imposent quant à cette question parce que la Ceni ne peut pas décider seule par rapport à cette préoccupation ».

Il a noté qu’« il y a eu la préoccupation effectivement des personnes à radier », la Ceni les a rassurés « déjà qu’il y a un certain nombre qui sont radiées ». Cependant, « nous devons nous dire que nous sommes satisfait quant au travail que la Ceni est en train d’abattre de fiabilisation du fichier électoral et de la cartographie qui permet aujourd’hui que les électeurs puissent voter le plus prêt de leurs lieux de résidence, ce qui n’était pas le cas en 2011 », a applaudi François Nzekuye.

« Donc nous sommes partiellement satisfaits parce que le travail lui-même est partiel. Donc, nous attendons la suite des travaux au mois de septembre pour donner un point de vue définitif. Mais nous croyons qu’il est de plus en plus crédible et nous croyons que le cas de doublons qui persiste et qui représente 1% du nombre d’enrôlés pourra être expliqué de manière à ce qu’on puisse les élaguer du fichier électoral pour avoir un fichier propre, consensuel, acceptable par toute la classe politique congolaise », a-t-il conclu.

Sangaré salue le travail en amont de la Ceni

Le rapport d’étape présenté le samedi 01 août 2015 par la Mission internationale d’Audit du Fichier électoral en RDC « reflète bel et bien les attentes de toutes les sensibilités politico-sociales du pays », ont conclu les observateurs associés à l’audit au terme de deux semaines de travaux techniques, d’analyses et de vérification des données individuelles des listes électorales congolaises.

Le chef de Mission internationale d’Audit du Fichier électoral de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), le général malien Siaka Sangaré, a affirmé que sa mission a « travaillé en toute indépendance, en toute transparence, en toute responsabilité et dans un environnement de totale liberté d’action ».

Lors de la présentation du « rapport d’étape » de la Mission internationale d’Audit du Fichier électoral, il a salué l’esprit d’ouverture et de collaboration ainsi que la marque de confiance de la Ceni » qu’il a remercié très sincèrement « pour les conditions qu’elle nous a offertes pour nous permettre de travailler en toute transparence et en toute indépendance ».

« L’expérience de l’Institution de gestion des élections de la RDC est un modèle incomparable en Afrique, étant donné son niveau professionnel et ses atouts techniques disponibles », a-t-il admiré.

Le général malien Siaka Sangaré a, par ailleurs, salué « l’engagement de la classe politique congolaise aussi bien de la Majorité que de l’Opposition qui se sont donnés la peine de suivre le processus d’audit du Fichier électoral et de participer en formulant des proposition concrètes pour l’amélioration de la qualité du fichier électoral ».

« Je voudrais ici aussi saluer le sens élevé de responsabilité des représentants de la classe politique et de la société civile qui nous ont accompagnés du début jusqu’au moment où nous avons suspendu la séance parce que les opérations ne sont pas terminées. Elles reprendront au mois de septembre », a-t-il annoncé sans en donner « une date précise à ce stade ».

Parce que, s’est-il justifié, « conformément au calendrier que nous avons élaboré et sur tout conformément aux termes de référence que nous avons établis et au code de conduite auquel nous avons tous adhéré, nous avons franchis une étape importante, unique étape qui a porté sur l’analyse des dispositions légales et constitutionnelles qui régissent en fait le fichier électoral, l’inscription des électeurs ».

« Quelques anomalies, quelques faiblesses » dans le Fichier électoral

La Mission internationale d’Audit du Fichier électoral de l’OIF en RDC a fait « une analyse de la démographie de la RDC par rapport à la population électorale, une analyse des différentes bases des données qui ont été mises en sa disposition dans toutes leurs dimensions : technique, politique, territoriale, administrative. Mais, nous n’avons pas terminé ».

« Nous avons effectué cette analyse au regard des normes internationales, au regard des critères de fiabilité en toile d’une liste ou d’un fichier électoral », a expliqué le général Sangaré.

La Mission a aussi « relevé quelques anomalies, quelques faiblesses » et pour lesquelles elle a fait « des recommandations à l’endroit des autorités congolaises mais également à l’endroit de la Ceni ».

« Nous avons relevé, au titre des anomalies, quelques doublons mais de niveau très faible il faut le reconnaitre en quantité minime mais, ce n’est pas en fait le nombre qui importe, c’est la nature et surtout les causes qui nous amènent à ces doublons qu’il faut analyser et qu’il faut rechercher et pour lesquelles il faut des solutions. Nous avons effectivement relevé quelques électeurs sans photos, quelques électeurs sans empreinte digitale mais ils ne sont pas nombreux », a révélé le général Siaka Sangaré.

La démarche consiste donc à « les identifier davantage, les écarter et de permettre à ceux-ci de pouvoir remplir des conditions, de recueillir et de fournir leurs empreintes digitales pour qu’ils puissent être régulièrement inscrits sur les listes électorales ».

« Ensuite, nous avons relevé quelques petites difficultés, nous avons vu qu’il y a, à peu près quelques électeurs qui sont en voie d’être affecter à des sites de vote, ce qui nécessite un travail très musclé mais qui n’est pas encore terminé. Ceci dit, nous avons reconnu, il faut le dire, le travail qui a été effectué par la Ceni dans le cadre de ce qu’il appelé la Fiabilisation et la Stabilisation de la Cartographie », a ajouté l’expert de l’OIF.

En tout état de cause, a-t-il reconnu, « si les anomalies ont été limitées, c’est sincèrement dû en grande partie au travail abattu par la Ceni ».

« Les travaux doivent reprendre au mois de septembre. Et, cette fois-ci, nous allons encore conduire les investigations sur une analyse des différentes bases. Il y a aujourd’hui 3 ou 4 bases qui ont été utilisées depuis 2006 jusque maintenant, il faut approfondir l’analyse, il faut aller au test biométrique, il faut faire en sorte que nous puissions identifier toutes les faiblesses de ce fichier là en vue de pouvoir apporter la solution », a insisté le général Sangaré.

Après avoir remercié « l’ensemble de membres du comité ad-hoc pour leur contribution positive, pour leur assiduité et pour leur sens élevé de responsabilité », il a dit nourrir « vraiment un réel espoir qu’au terme de cette mission d’audit, la RDC va disposer d’un fichier électoral ».

« En la date d’aujourd’hui, je ne peux pas dire que le fichier est bon tant que nous n’avons pas terminé les opérations d’audit. C’est au terme des opérations d’audit que nous pourrons donner un jugement définitif mais, ce que nous sommes en train de faire est très important. Et si nous continuons ainsi, je suis convaincu que la RDC sera doté d’un fichier électoral fiable pour aller jusqu’aux prochaines élections», a-t-il conclu.

La Ceni « reste ouverte à toute collaboration dans la cadre de l’audit »

« C’est donc ici le moment pour nous de féliciter le professionnalisme, le courage et la détermination qui ont caractérisé tous les Experts membres de la Mission internationale d’Audit du Fichier électoral envoyés par l’OIF, pour la dextérité avec laquelle ils ont mené ce travail à la plus grande satisfaction de notre institution », s’est réjoui le vice-président de la Ceni, André Mpungwe Songo, dans son allocution de clôture des travaux.

Il a salué la participation des différents observateurs provenant des grandes sensibilités politico-sociales de la Nation congolaise « pour leur engagement et leur décision de suivre pas à pas le déroulement de cet audit longtemps réclamé ».

« Notre reconnaissance s’adresse également à tous les pays membres de la Francophonie pour la confiance faite à la Ceni et à ses animateurs en envoyant ici à Kinshasa les meilleurs de ses experts en la matière. Nous devons vous rassurer qu’ils ont convaincu. Le travail ainsi réalisé dans les deux semaines nous réconforte en ce sens qu’il vient jeter les bases d’un suivi d’audit avec davantage de précision », a-t-il souligné.

Il a assuré que « la Ceni reste ouverte à toutes les préoccupations » et se laisse à la disposition de la Mission « pour toute contribution à la poursuite de ce processus jusqu’à son terme ».

Ont également pris part aux travaux, l’Opposition extra-parlementaire, la Société civile représentée par la Commission africaine pour la supervision des élections (CASE), des Indépendants représentés par le président du Réseau d’études électorales appliquées (REA) et la Monusco.

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