Au terme d’une Résolution votée hier au Parlement européen : Enfin l’UE sanctionne des proches de J. Kabila !

President Kabila looks on during signature ceremonies.

Outre le refus des visas et le gel des avoirs décidés à l’endroit de ces personnalités, le président congolais appelé à  faire une déclaration dans laquelle il renonce clairement à un autre mandat

Le parlement Européen a voté hier jeudi 1er décembre 2016 une Résolution ouvrant la voie à des sanctions ciblées contre certaines personnalités civiles et militaires de la République Démocratique du Congo accusées d’être responsables de la répression violente des manifestations publiques, et de l’impasse politique empêchant l’alternance en RDC.

Il s’agit, entre autres, du directeur de l’ANR Kalev Mutond, du général Ilunga Kampete, commandant en chef de la Garde républicaine ; du général Gabriel Amisi alias Tango four, commandant de la 3ème zone de défense du pays comprenant les provinces de Kinshasa, ex-Bandundu, ex-Equateur et Kongo Central, du général Célestin Kanyama, commissaire de la police/ville de Kinshasa, ainsi que du général John Numbi, ancien numéro 1 de la Police, suspect N° 1 dans l’assassinat du défenseur des droits de l’homme Floribert Chebeya et de son chauffeur Fidèle Bazana.

Ces sanctions ciblées approuvées par le parlement européen consistent entre autres dans le refus de visas et le gel des avoirs de ces personnalités considérées comme très proches de l’actuel chef de l’Etat congolais Joseph Kabila.

Ces sanctions interviennent alors qu’une vive tension est observée à travers la RDC à l’approche de l’expiration du second et dernier mandat de Joseph Kabila à la tête du pays, soit le 19 décembre 2016, à minuit.

Tout cela dans un contexte politique fait de dérives totalitaires dans le chef du régime au pouvoir, comme en témoignent de nombreuses arrestations arbitraires des opposants et des activistes des mouvements citoyens (Lucha, Filimbi,…), leur détention en des lieux tenus secrets, la coupure du signal de RFI.

Des dérives qui portent dangereusement atteinte à la démocratie, à la liberté d’expression et d’opinions, des valeurs auxquelles la communauté internationale, notamment l’Union Européenne, attache une importance particulière.

Pour éviter que la RDC bascule dans le chaos le 19 décembre prochain, le parlement européen invite les acteurs politiques congolais à un dialogue pacifique, constructif et véritablement inclusif tout en encourageant les efforts dans ce sens par la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO).

La résolution du Parlement européen, à son paragraphe 6, souligne par ailleurs la nécessité d’une période de transition en République démocratique du Congo. Période au cours de laquelle la présidence devra être exercée par un conseil de transition.

Une orientation qui semble rejoindre la proposition faite par le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement dirigées par l’opposant historique Etienne Tshisekedi wa Mulumba qui avait suggéré la mise sur pied d’un régime spécial en RDC après le 19 décembre 2016 pour gérer de manière consensuelle la transition et organiser les élections dans un délai raisonnable.

Bien que le chef de l’Etat actuel soit pour l’instant épargné par les sanctions adoptées par le Parlement européen, l’étau est visiblement entrain de se resserrer autour de lui, pour l’amener à respecter la Constitution qui lui interdit de briguer un troisième mandat à la tête du pays.

C’est sans doute la raison pour laquelle le haut représentant de l’UE pour la politique extérieure et la défense commune, M. Féderico Mogerini, chef de la diplomatie européenne, a même demandé hier jeudi que l’actuel chef de l’Etat congolais s’engage, par une déclaration, pour indiquer qu’il ne briguera pas un autre mandat.

Le Parlement européen abritera le 12 décembre un autre débat important sur la République démocratique du Congo.
Ces pressions exercées par l’UE sur les dirigeants actuels de la RDC suffiront-elles pour les ramener à la raison et au bon sens ? Attendons voir.

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