Affaire Diongo : l’asadho s’en remet à Kabila

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L’Ong de défense des droits de l’homme en appelle à l’intervention du chef de l’Etat pour faire libérer l’élu de la Lukunga, et les membres de son parti, condamné et ou poursuivis en violation, selon elle, des principes constitutionnels garantissant un procès juste et équitable.

Le président national de l’Association africaine de défense des Droits de l’Homme, (ASADHO), Jean Claude Katende, et la Fondation Bill Clinton pour la Paix, FBCP, sollicitent l’intervention personnelle du président de la République, Joseph Kabila, pour la libération du député Franck Diongo Shamba. Pas seulement. L’Ong et son partenaire plaident également pour les membres de son parti, le MLP, arrêtés en même temps que leur leader. Ils l’ont dit hier mercredi 18 janvier lors d’une conférence de presse à Kinshasa.

Le président de l’ASADHO a rappelé qu’en date du 28 décembre 2016, la Cour Suprême de Justice a condamné le député national Franck Diongo Shamba, un des leaders de l’opposition politique, à 5 ans de servitude pénale principale, aux motifs qu’il aurait séquestré trois éléments de la Garde Républicaine dans sa résidence.
Selon Jean-Claude Katende, Franck Diongo a été arrêté le 19 décembre dernier, « torturé et enlevé de sa résidence à Kinshasa, avec plus d’une cinquantaine des membres de son parti et sympathisants ».
Toujours selon Jean-Claude Katende, les membres du MLP auraient été « sérieusement torturés » au point que certains parmi eux auraient « des bras cassés et paralysés, des mains brûlées à l’aide de l’acide sulfurique », alors que d’autres auraient « des traces de fils de fer qui ont été utilisés pour les ligoter ou de plaies sur les bras, dents et mâchoires cassés, sans accès à des soins médicaux adéquats. »
A l’occasion, Katende a aussi mis en exergue les mauvais traitements qu’aurait subis le président du MLP durant son arrestation. « En date du 20 décembre 2016, raconte-t-il, Diongo est arraché de force de la salle des urgences de l’hôpital Ngaliema par la police, malgré son état de santé précaire et l’interdiction formelle de ses médecins, pour aller comparaître devant la Cour Suprême. »
Contre toute attente, a-t-il déploré, « la Cour Suprême de Justice va condamner le Député Franck Diongo, assis sur une chaise roulante et sous perfusion de 10h00 à 23h50, à la peine de 5 ans de servitude pénale principale, en violant, selon l’ASADHO, de plusieurs normes nationales et internationale relatives aux droits de l’Homme ». Il rappelle par exemple que « le droit international Humanitaire dispose qu’on ne peut pas priver un être humain de son droit aux aliments et aux soins appropriés ».
C’est compte tenu de ce que Jean-Claude Katende présente comme étant abus, qu’il sollicite l’intervention du chef de l’Etat pour faire libérer le député Franck Diongo et les membres de son parti.
Il demande à la CENCO « d’inscrire sur la liste des personnalités emblématiques devant bénéficier des mesures de décrispation, le Député Franck Diongo et les membres de son parti ». Katende exhorte aussi la communauté Internationale de « veiller à ce que le pouvoir en place puisse mettre fin à tout acte de nature à porter atteinte aux droits des opposants et des acteurs de la société civile, accentuer la pression sur le Gouvernement de Kinshasa pour que le Député national Franck Diongo et les membres de son parti soient libérés ». Il voudrait aussi que le Secrétaire Général de l’Union Interparlementaire « conduise une enquête en RDC sur le cas du Député Franck Diongo et exige sa libération. »
Didier KEBONGO

 

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