L’UDPS réclame la présidence du conseil des sages du rassemblement et le leadership du conseil national de suivi de l’accord du 31 décembre (CNSA).

Le secrétaire général de l’union pour la démocratie et le progrès social Jean Marc Kabund a soulevé cette revendication dans la réunion du rassemblement du mardi 21 février.

Peter Kazadi conseiller juridique d’Etienne Tshisekedi a revelé à ACTUALITE.CD les raisons de cette position au cours d’une interview accordée.

Pourquoi l’UDPS exige-t-elle le CNSA et la présidence au sein du Rassemblement ?

Tout simplement parce que nous pensons que c’est un droit acquis pour nous. C’est le président de l’UDPS qui a occupé les deux fonctions. Il est normal qu’après sa mort un autre membre du parti puisse le remplacer. Mais le Rassemblement n’est pas seulement formé de l’UDPS, il y a d’autres regroupements politiques… Bien sûr que oui. Mais c’est le même Rassemblement qui avait consenti que le président de l’UDPS soit son président. C’est aussi le même qui avait consenti que le président de l’UDPS conduise le CNSA. Donc nous ne voyons pas d’inconvénients que l’UDPS soit reconduite dans ces attributions-là. Ce n’est pas parce que son président est décédé que l’UDPS a cessé d’exister.

Mais l’attribution de ces postes à Tshisekedi c’était par rapport à sa personne, non pas par rapport à l’UDPS ?

C’est dangereux lorsque vous aimez le fruit sans aimer l’arbre qui a produit le fruit. Tshisekedi a créé l’UDPS et des millions de Congolais y ont adhéré pour l’emmener plus haut. On ne peut pas voir quelqu’un plus haut sans voir l’ascenseur qui l’a emmené à ce niveau-là. On ne peut refuser à l’UDPS les fonctions qu’a assumé son fondateur.

Cela ne fera pas grincer les dents au sein du Rassemblement ?

Le débat est démocratique. Les amis ont exprimé leurs ambitions de vouloir occuper ces postes. L’UDPS également a le droit des présenter ses ambitions. Mais au bout de compte, nous allons trouver un compromis.

Serez-vous prêts à faire des concessions à ce sujet ?

Nous avons nos positions que nous avons exprimé lors de la réunion. Nous sommes convaincus qu’il y aura toujours une solution.

Qu’est-ce qui est négociable et qu’est-ce qui ne l’est pas pour vous ?

Il faut faire la différence entre le leadership et le fait d’occuper les fonctions au sein du Rassemblement. Il est difficile aujourd’hui d’arracher le leadership de l’UDPS au sein du Rassemblement pour le confier à un autre parti. Je crois que les amis doivent tenir compte de cela. Mais je suis sûr que nous allons trouver une solution dans le but de préserver l’unité du Rassemblement.

Donc c’est la présidence du Rassemblement qui n’est pas négociable ?

En fait chacun peut exprimer ses ambitions tout en sachant qu’il y a certains points qu’il ne faut pas franchir.

Vous êtes donc prêts à lâcher le CNSA ?

Je n’ai pas dit ça. Le parti va se décider. Mais pour le moment nous avons nos positions qui ont été exprimées lors de la réunion.

Qu’est-ce que vous proposez aux autres membres du Rassemblement ?

Nous proposons que nous restions unis pour mener le combat que le président nous a laissé.

Vous avez donc la Primature et ces revendications ?

Nous sommes un parti démocratique. Nous ne voulons pas imposer des avis à nos amis. Ils reconnaissent le combat de l’UDPS. Nous sommes reconnaissants au soutien qu’ils nous apportent.

Interview réalisée par Stanys Bujakera T