Maîtriser l’histoire et/ou    »se retrouver  »

Au  »Rassemblement » et à  »la MP », ceux et celles d’entre nous qui veulent  »se retrouver » se corrompent mutuellement à  »huis clos », s’empoignent quant les comptes ne sont pas bons pour tout le monde, réorganisent  »le jeu clientéliste » autour des plus offrants avant d’apparaître  »au grand jour » et de clamer tout haut leur capacité de lutter pour la cause du peuple. Tel est le fond du spectacle de mauvais goût que  »le fameux Rassemblement » et  la  »MP » nous offrent actuellement. L’hypocrisie est tellement bien huilée que les uns font comme s’ils n’avaient rien à voir avec les autres. Ils font comme si ce qui se passe était lié aux questions de politique interne du groupe en face. Cela n’est pas vrai. Dans un camp comme dans un autre, l’argent et le clientélisme-débauchage sont au cœur  de ces luttes fratricides.Ces luttes durent et détournent l’attention de nos populations des questions essentielles.

Ce temps de pourrissement que le Congo-Kinshasa connaît depuis bientôt deux décennies est en train de promouvoir  »un paradigme » auquel les jeunes générations congolaises devraient être très attentives. Des jérémiades déresponsabilisantes  sur ce qui se passent chez nous ne serviront à rien si, dans l’entre-temps, un effort n’est pas déployé par les jeunes  pour se réapproprier leur histoire.
Il y a un ensembles d’idées-force dominé (paradigme) ayant guidé la pratique politicarde de plusieurs compatriotes. Ces idées  soutiennent que se laisser corrompre dans un premier temps, entrer dans  »les institutions » dans un deuxième temps, cela permet d’infléchir le système néocolonial du pays de l’intérieur. Ces compatriotes savent qui peut les corrompre et comment ils peuvent faire pour  »se retrouver » ; c’est-à-dire avoir accès aux biens matériels leur garantissant une certaine  »sécurité ». Contrairement aux apparences, souvent, ces compatriotes ne font pas peur aux  »sous-traitants » des  »négrières des temps modernes ». Attirés par l’argent facile, ils n’ont aucune énergie morale et éthique pouvant leur permettre de changer le sous-système néocolonial du Congo-Kinshasa de l’intérieur. La preuve est là : bientôt deux décennies depuis  »la guerre dite de libération » menée par l’AFDL et le Congo-Kinshasa est au fond d’un gouffre sans fond.
Ces compatriotes ont une bonne réserve de fanatiques. Ceux-ci peuvent s’en prendre à  »leurs adversaires politiques » et détruire leurs biens s’il leur arrive de remettre en question leur  »paradigme ». Souvent, ces fanatiques ramassent  »les miettes » tombant des tables de  »leurs présos corrompus ». Jusqu’à présent,  »notre jeune démocratie » n’a pas  de tribunaux pouvant lutter contre ce fléau.  Si ces tribunaux existaient, les derniers cas de  »Panama Papers » ou des  »révélations de Bloomberg »(https://www.bloomberg.com/news/features/2016-12-15/with-his-family-fortune-at-stake-congo-president-kabila-digs-in) auraient que  »certaines autorités morales » se retrouvent à Makala et/ou soient bannies de la scène politique du Congo-Kinshasa.
Malheureusement, au pays de Lumumba, c’est  le monde à l’envers. Ces  »autorités réellement amorales »  constituent encore des recours pour mettre fin à  la crise anthropologique dont souffre le Congo-Kinshasa. C’ est le monde à l’envers. Et il arrive à plusieurs d’entre nous d’être étonnés que cette  »amoralité » soit l’un des véritables freins à l’avancement du pays.
Ceux et celles d’entre nous qui veulent  »se retrouver » se corrompent mutuellement à  »huis clos », s’empoignent quant les comptes ne sont pas bons pour tout le monde, réorganisent  »le jeu clientéliste » autour des plus offrants avant d’apparaître  »au grand jour » et de clamer tout haut leur capacité de lutter pour la cause du peuple. Tel est le fond du spectacle de mauvais goût que  »le fameux Rassemblement » et  la  »MP » nous offrent actuellement. L’hypocrisie est tellement bien huilée que les uns font comme s’ils n’avaient rien à voir avec les autres. Ils font comme si ce qui se passe était lié aux questions de politique interne du groupe en face. Cela n’est pas vrai. Dans un camp comme dans un autre, l’argent et le clientélisme-débauchage sont au cœur  de ces luttes fratricides.
Ces luttes durent et détournent l’attention de nos populations des questions essentielles. Elles posent, elles aussi, en filigrane, certaines questions essentielles. Il s’agit entre autre de la gestion du Congo-Kinshasa comme une néocolonie où l’argent, les forces brassées et mixées de la mort ainsi que la police politique sont confisqués par une infime minorité des sous-traitants des  nègres de service au grand dam des majorités populaires. La question de la justice sociale inexistante est cruciale ; tout comme celle du financement des partis politiques. Sur ces questions, dans  »notre jeune démocratie », il n’y a pas de débat sérieux. Les compatriotes essayant de les aborder sont accusés pour atteinte  »à la dignité des autorités amorales ».
Les jeunes générations tenant à participer à l’avènement d’un Congo-Kinshasa où le bonheur collectif devrait être partagé pourraient, dès aujourd’hui, inscrire à leurs programmes politiques ces questions essentielles : justice sociale, sécurité sociale, contrôle des mandants, financement étatique des partis politiques, participation des masses populaires aux débats, délibérations et discussions engageant le devenir collectif. Il est curieux que dans  »notre jeune démocratie », un débat sur notre crise anthropologique soit menée par  »une minorité sans mandat populaire » et que nous puissions croire naïvement qu’il en sortira quelque chose de bon pour le plus grand nombre.
Les jeunes générations devraient s’adonner à un travail de l’intelligence politique et historique, tout en ayant un minimum de connaissance générale en économie, en géographie, en géopolitique, en géostratégie, etc.
La guerre menée contre l’intelligence au Congo-Kinshasa est aussi atroce que celles menées contre nos populations pour les exterminer, les déposséder de leurs terres et balkaniser le pays.
Les jeunes générations devront lire et relire leurs aînés  qui se sont risqués sur cette voie du travail de l’intelligence. Les récentes références aident à comprendre l’atrocité de la guerre contre  »la matière grise ». L’exemple de Mgr Munzihirwa est plus qu’éloquent.  »Il savait ». Oui,  »il savait qui faisait quoi avec qui et comment » (Lire sa lettre au président américain Jimmy Carter dans C. ONANA, Ces tueurs tutsi. Au cœur  de la tragédie congolaise, Paris, Duboiris, p. 109-113)Il posait des questions dérangeantes. Son assassinat comme celui de Lumumba a créé  »une désorientation existentielle » parmi les intellectuels et les religieux congolais. Ceci est très important à savoir. Après l’assassinat  de Mgr Munzihirwa, aborder les questions liées aux acteurs pléniers du  »génocide congolais » dans certains milieux intellectuels et religieux congolais devient tabou. L’un de ceux qui ont osé faire comme lui, à l’Est du pays, le Père Vincent Machozi, fut sauvagement assassiné. Cet assassinat a, encore une fois, accentué  »la désorientation existentielle »  au point que  »sa prophétie », bien que se réalisant, ne semble pas être suffisamment étudiée et approfondie dans certains milieux intellectuels et religieux congolais.
Le père Machozi disait : »On comprend ainsi le grave danger de toute rallonge au pouvoir d’alias « Joseph Kabila ». Les congolais dignes de ce nom doivent refuser toute forme de transition. En effet, au vu de ce qui passe au Kivu-Ituri, toute transition au-delà de décembre 2016, donnerait du temps et des moyens au gouvernement congolais qui est, de toute évidence, complice de l’occupation rwandaise du Kivu-Ituri en cours. »
Rompre avec  »cette désorientation existentielle » nous exige beaucoup de courage, beaucoup d’audace et un sens suffisamment élevé du don de soi. Nous réorienter en nous appuyant sur nos prophètes d’hier et d’aujourd’hui pourrait nous permettre d’avoir une approche historique avertie de la politique congolais (et de ses enjeux mondiaux) et de travailler à la fin de la néocolonisation de notre pays en jetant les bases d’une économie éthique (et solidaire) de façon que tout le monde puisse  »se retrouver ». Il y a encore du chemin à faire. Les jeunes générations n’ont pas de temps à perdre.

Babanya Kabudi
Génération Lumumba

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