Au cours d’un point de presse tenu à Paris vendredi dernier, le ministre Français des affaires étrangères, Jean-Marc AYRAULT, a réaffirmé le soutien de la France au processus démocratique en cours en République Démocratique du Congo.

Pour le patron de la diplomatie française, l’accord signé le 31 décembre par la classe politique congolaise constitue le socle d’une transition politique et pacifique qui a pour objectif de permettre une alternance, le respect de la Constitution et l’organisation des élections présidentielles d’ici la fin de l’année 2017.

La France, attend donc recevoir des autorités congolaises des signes forts à travers la mise en œuvre de l’accord de la Saint-Sylvestre, la libération des prisonniers politiques ainsi que le retour des condamnés fictifs.

L’ancien Premier ministre Français qui répondait aux questions de la presse au sortir de l’audience qu’il avait accordée au président de la CENCO Monseigneur Marcel UTEMBI, a insisté sur le respect de la parole donnée et au respect de l’accord signé par toutes les parties en discussions sous l’égide de la conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO).

Ce respect, insiste Jean-Marc AYRAULT, passe inévitablement par la nomination d’un Premier ministre proposé au président KABILA par l’opposition tel que prévu dans l’accord.

Pour éviter toute polémique, le ministre Français des affaires étrangères a tenu à préciser que la position de son pays n’était pas de l’ingérence.

Plutôt, la France en soutenant le respect du droit en RD Congo fait preuve de solidarité avec un peuple qui a droit à la démocratie comme tous les peuples de la communauté internationale.

Il s’agit donc pour lui, d’une plaidoirie de son pays en faveur du peuple congolais car bien que la communauté internationale se soit exprimée par l’affirmation unanime du Conseil de sécurité de soutenir ce processus après avoir reçu la CENCO, un engagement concret est nécessaire pour que les congolais sachent qu’on ne les abandonne pas, qu’on les soutient et qu’on leur fait confiance.

Abordant la question sécuritaire dans le Kasaï, Jean-Marc AYRAULT estime que tout acte pouvant contribuer à adresser un message fort aux autorités congolaises sera posé comme ce fut le cas des sanctions ciblées prises dans le passé.

Au sujet de la MONUSCO et de sa participation au processus démocratique en cours, le diplomate Français tout en souhaitant la réaffirmation du mandat de la MONUSCO en appelle à l’élargissement de ce mandat non seulement à la protection des populations civiles mais aussi au processus électoral.

Saluant le courage et l’implication de la CENCO, Jean-Marc AYRAULT, a rappelé combien il était important que l’accord, comme cela est prévu, soit respecté. Car renchérit-il :

« si cet accord n’était pas respecté, la population risque d’être déçue ! ».

Et puisque la voie pacifique ainsi que celle du consensus doivent être privilégiées pour préserver le calme en RD Congo, les autorités encore en place doivent respecter et appliquer l’accord du 31 décembre par amour et respect pour leur peuple.