Kasaï : alors que l’armée nie le « carnage », le BCNUDH recense 23 fosses communes

Le Bureau conjoint des Nations-Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) a indiqué ce vendredi 31 mars avoir déjà documenté 23 fosses communes dans les provinces du Kasaï où un conflit meurtrier oppose depuis plus de 6 mois la milice du chef KAMUINA NSAPU aux forces de l’ordre de la RD Congo.

Le Directeur de ce Bureau qui aide à promouvoir et à défendre les droits de l’homme en RDC, José-Maria ARANAZ, s’est dit très préoccupé par le niveau des chiffres croissant sur le nombre de fosses communes.

En 10 jours seulement, le nombre des fosses communes est passé de 7 à 23 dans différentes localités dont Nkoto, Kabeya Kamwanga, Nguema et Tshimbulu.
Ainsi le directeur du BCNUDH estime que l’enquête menée actuellement par les autorités congolaises nécessite l’implication de l’Union africaine et d’autres organisations internationales pour faire la lumière sur les tueries au Kasaï.
Jeudi 30 mars, la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), la nonciature apostolique et l’archevêque de Kananga déploraient une situation socio-sécuritaire et humanitaire qui s’empirait et se généralisait atrocement.

Dans leur communiqué, les prélats dénonçaient le « carnage » des forces loyalistes dans 3 de 5 Communes de la ville de Kananga dans la province du Kasaï.
Pour les princes de l’église, les autorités congolaises devaient tout faire pour mettre fin à ces atrocités, et la communauté internationale devait contribuer à la recherche d’une solution durable à cette tragédie.

Seulement, au lendemain de leur déclaration, le porte-parole des FARDC dans les provinces du Kasaï, Le Lieutenant Anthony MWALUSHAYI, a rejeté ces allégations des évêques faisant état de tueries des civils dans la ville de Kananga. Confirmant qu’il n’y a jusque-là pas de morts, le Lieutenant MWALUSHAYI a précisé que les militaires congolais sont des professionnels qui savent distinguer les miliciens KAMUINA NSAPU de civils.

Mais sur terrain, la situation s’empire. Ce vendredi matin, la cité de Luebo, chef-lieu du territoire portant le même nom a été envahie par des éléments supposés appartenir à la milice KAMWINA NSAPU. Une situation très préoccupante qui nécessite bien plus que des allégations de la part des autorités congolaises.

Berckmans KITUMU

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