L’appel de Lokondo au chef de l’Etat : « l’intérêt général au-dessus des considérations partisanes »

Écrit par Pitshou Mulumba

Président de l’Union congolaise pour la liberté (UCL), parti membre de la Majorité présidentielle, Henri-Thomas Lokondo estime, face à la crise politique actuelle, que le président de la République a l’obligation constitutionnelle de se détacher de toute considération qui va à l’encontre de l’intérêt supérieur de la nation.

Au cours d’un point de presse animé jeudi 30 mars à Kinshasa, le député national MP Henri-Thomas Lokondo est revenu sur la fin de la médiation des évêques de la Cenco autour des pourparlers directs majorité-Opposition. « Je félicite les évêques pour le travail de haute facture morale et intellectuelle qu’ils ont abattu dans un contexte politique qui était difficile pour eux. Et j’ai été content que le chef de l’Etat ait reconnu la brillance du rapport qu’ils lui ont présenté et qu’il a évalué à 98% », a déclaré le député Lokondo.

Selon lui, les 2% qui restent, constituent d’ailleurs les points d’achoppement qui risquent de rendre nuls tous les efforts de bons offices des évêques. Ils sont laissés au président de la République. Il s’agit de la modalité de la nomination du Premier ministre et la désignation du président du Conseil national de suivi de l’Accord.

« J’ai la conviction que le chef de l’Etat avait suivi le déroulement de ces travaux de bout en bout. Il a également entendu plusieurs sons de cloche dans la stratification sociopolitique de notre pays. Conformément à l’article 69 de la Constitution, le président de la République comme institution, est mis devant son âme et sa propre conscience. Il est face à l’histoire, face à la nation et même face à l’opinion internationale », a-t-il fait valoir Henri-Thomas Lokondo.

Plus d’institutions légitimes

De l’annonce de la prochaine adresse du chef de l’Etat à la nation via les deux Chambres du Parlement réunies en Congrès, Henri-Thomas Lokondo estime qu’il s’agira d’un message particulier. « Ce n’est pas un discours sur l’état de la nation qu’il prononce une fois l’an mais un message, j’imagine bien, qui aura trait avec la situation politique de l’heure. C’est un discours qui le mettra au rendez-vous avec l’histoire politique de notre pays. Et donc, à mon avis, le président de la République a l’obligation constitutionnelle de se détacher de toute considération qui va à l’encontre de l’intérêt supérieur de la nation. Il n’a qu’à voir le peuple, ce qui est juste pour lui et qu’il répond à sa volonté profonde actuelle », a-t-il souligné.

S’agissant du débat sur la légitimité ou l’illégitimité des institutions, l’élu de Mbandaka s’est exprimé clairement en ces termes : « Dans le contexte actuel de notre pays, nous n’avons plus de légitimité, car l’article 5 de la Constitution limite notre légitimité par le fait du mandat qu’il nous donne à travers les élections qu’il prévoit ». Et de poursuivre : « Partout au monde la légitimité n’a jamais été illimitée… Encore que chez nous, nous avons la légalité pleine dans le cadre du principe universel de la continuité de l’action de l’Etat. Tous les actes que nous posons sont valables tant sur le plan constitutionnel que légal ».

Par ailleurs, Henri-Thomas Lokondo voit dans l’Opposition comme dans la Majorité, beaucoup de personnes ayant perdu le sens de la mesure. « L’opportunisme l’a emporté au mépris de la morale et de l’éthique », a-t-il renchéri. C’était en réponse à une question sur la brouille qui semblait emporter le Rassemblement avec des conséquences sur l’application de l’Accord de la Saint-Sylvestre.

Leave a comment

Your email address will not be published.


*