Violences au Kasaï : « La solution ne doit pas être que coutumière, mais aussi économique, politique et sociale» (Lubaya)

Claudel Lubaya, élu de Kananga, appelle à la cessation des affrontements entre la milice Kamwina Nsapu et les forces de défense et de sécurité. Dans une interview accordée…

Claudel Lubaya, élu de Kananga, appelle à la cessation des affrontements entre la milice Kamwina Nsapu et les forces de défense et de sécurité.

Dans une interview accordée à ACTUALITE.CD ce 31 mars, le président de l’UDAO estime que la solution à cette crise doit être globale et non coutumière seulement.

Vous êtes inquiet de ce qui se passe actuellement au Kasaï ?

Aujourd’hui la ville de Kananga est une ville martyre. Une ville dont la population est traumatisée depuis quelques temps, mais particulièrement depuis 72heures parce qu’il se passe des faits inacceptables de la part des forces régulières de notre armée nationale qui commettent des viols, vols, règlements de comptes contre les jeunes de 10 à 30 ans, mais aussi contre les vieillards. J’élève la voix pour condamner cette situation et exiger que ça cesse.

Avez-vous de preuves de ce que vous dites ?

Aujourd’hui on n’est plus au niveau des preuves parce que les deuils sont dans toutes les familles. La commission diocésaine Justice et Paix et le nonce apostoliques ont dénoncé cela.

Vous avez été en contact avec des personnes sur place ?

Je suis en contact avec l’ensemble de la province du Kasaï. Le gouvernement de la République a mandat d’assurer la sécurité des personnes et de leurs biens et non pas de les tuer ou de les violer. Le gouvernement a connu des problèmes de violence dans le Katanga. Nous savons comment Gédéon a été remercié. Je ne dis pas qu’il faille encourager l’impunité en donnant une prime à certains individus. Mais la voie qui a été suivie au Katanga pouvait également être privilégiée au Kasaï plutôt que d’organiser une expédition punitive contre une population. Le problème n’est pas que coutumier, il est global, en même temps coutumier, économique et social et politique. Il doit être traité de façon globale. Aujourd’hui avec la misère et le chômage causés par la crise généralisée, la disparition de diamant et la mauvaise gouvernance, ces jeunes gens sont  livrés à eux-mêmes et à la merci de n’importe quel illuminé qui peut les manipuler pour commettre des violences. Autant je condamne les comportements de ces jeunes, autant je désapprouve que le gouvernement de la République puisse organiser des règlements de comptes contre ces jeunes alors que nous sommes dans un pays appelé généralement « République Démocratique ».

La solution passe par quoi ?

La solution passe par un règlement global. Il faut résoudre le problème coutumier tout en regardant le volet économique, social et politique. Le gouvernement ne doit pas considérer les déplacements qu’effectuent le ministre de l’Intérieur et les autres vont résoudre le problème. Ce problème doit être traité avec la même attention que ce qui a été fait du côté du Katanga.

Interview réalisée par Stanys Bujakera

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