RDC : Opportunisme et médiocrité dans la classe politique congolaise

Écrit par J. Kankwenda Mbaya

La sphère politique congolaise est un théâtre particulier. Comme dans une pièce de théâtre, où les acteurs sont appelés comédiens, même s’ils jouent une scène dramatique ou tragique, ceux de la scène politique congolaise semblent être des comédiens dans une tragicomédie politique.

Et ceci n’est ni diabolisant, ni péjoratif en ce qui concerne mon propos, et peut-être le langage un peu dur que je suis obligé d’utiliser par moment. C’est dans cet esprit que j’ai titré cet article « opportunisme et médiocrité dans la classe politique et non de la classe politique congolaise.

Il y a eu beaucoup d’écrits sur la politique au Congo, productions aussi bien des zairo- congolais que des étrangers. Personne n’a épuisé le sujet et ne pouvait le faire, vu la dynamique spatiale et temporelle de la réalité politique de ce pays. Les congolais auront à y revenir souvent et ils le doivent.

On observe, on regarde parfois sans observer, on agit ou garde silence, on se plaint ou applaudit, et la vie du pays continue. On entend certains crier, et d’autres manifester pour ou contre, et aussi on apprend que certains se sont fait emprisonner. Et chacun continue sa vie de congolais et à la congolaise.

Après un silence sur ces questions, il me semble que je dois partager quelques opinions et réflexions sur la réalité de cette scène politique. Il s’agit ici d’ajouter ma voix à celles de ceux qui m’ont précédé sur ce terrain.

Je voudrais aujourd’hui exclure de mon propos les faits de l’actualité brulante : les élections, le soi-disant dialogue politique, le découpage administratif des provinces et la mise en place de leurs institutions dans le cadre de la plantation du décor en cours, la constitution et la constitutionnalité des décisions et leur opportunité. Je pourrais y revenir à d’autres occasions.

Mon examen de l’arène politique va porter sur ces deux catégories d’opérateurs : les partis politiques, leurs caractéristiques intrinsèques, et ce qu’ils peuvent présenter comme potentiels d’espoir face aux enjeux actuels et émergents de la construction d’une nation-état solide en RDC d’une part, et de l’autre, les opérateurs individuels qui sont les acteurs politiques ou politiciens, qui jouent la tragicomédie sur la scène politique de ce pays, avant de terminer par une conclusion.

Les partis politiques

La République démocratique du Condo (RDC) compte quelques quatre cents partis politiques. Le nombre exact de ceux reconnus par le Ministère concerné n’est connu que de ce dernier. Ils sont tous des partis, unions, mouvements, associations, fronts, rassemblements, congrès, etc. suivis du qualificatif ou du nom qui caractérisent ceux qui veulent lutter ensemble sous cette appellation.

Il y a déjà eu beaucoup d’écrits – analyses ou réflexions – sur les partis politiques en RDC, soulignant notamment leur cacophonie et leur activisme essentiellement électoraliste. Je ne vais donc pas me remettre à le répéter. Je voudrais enrichir cette perspective, et ajouter ma voix à celles des autres, en relevant ce qui me parait important aussi dans cette perspective.

La prolifération des partis politiques avec leur litanie de noms est en elle-même un signe révélateur de certaines caractéristiques. Il n’y a pas quatre cents idéologies politiques pour diriger la RDC ou un autre pays, et l’amener à son devenir rêvé.

La lecture de la majorité des textes fondateurs et des programmes des partis, montre qu’ils sont pratiquement tous dans le même moule de pensée politique. Il n’y a pas de différences fondamentales de vision, de projet de société ou de programmes politiques.

C’est la même idéologie politique à quelques exceptions près. Le langage et la différence d’accent sur un terme ou un autre ne fait pas la différence en termes de nature de l’idéologie et/ou du projet politique. Alors pourquoi ne se rassemblent-ils pas en de gros ensembles politiques à la hauteur de ce grand pays, et de sa vocation dans ce continent et sur l’échiquier mondial ?

La réponse est simple. Dans beaucoup de cas, la majorité de ces organisations ne sont pas des partis politiques au sens d’organisations structurées, rassemblant des combattants sinon des croyants pour un idéal partagé, et porté par les différents niveaux de l’organisation et de la société, avançant courageusement sur le chemin du statu quo ou du changement, sous la direction d’un leadership collectif qui en est le porte flambeau. Ce n’est pas le cas dans la majorité des cas en RDC.

En second lieu, les partis politiques dans ce pays prêchent tous la lutte pour la démocratie, l’État de droit et du respect des droits humains. Même ceux qui sont au pouvoir et du pouvoir revendiquent aussi leur qualité de démocrates et de porteurs d’un État de droit et de respect des droits humains dans leur discours et leurs documents officiels, alors que la réalité quotidienne dise et démontre le contraire. C’est le langage, et il est plus de mode que de réalité.

C’est pour la consommation du peuple et d’autres partenaires. Beaucoup sont plutôt des partis qui ne connaissent pas du tout la démocratie dans leurs structures et leurs pratiques internes. Il n’existe pas d’organes délibérants dont les décisions s’imposent aux dirigeants.
Là où parfois ces organes existent, et sauf exceptions qui se comptent sur les bouts de doigts, c’est rare qu’ils se réunissent régulièrement et statuent sur les problèmes réels de la vie du pays ou de la nation, et des stratégies de leur parti, sinon pour légitimer ce que la direction a décidé ou veut décider.

Partis politiques ou écuries politiques ?

Il devient donc difficile de penser que ces partis politiques puissent pratiquer et veiller à l’institutionnalisation des valeurs démocratiques dans le pays s’ils sont au pouvoir. Ils sont presque tous des partis de leurs présidents fondateurs, qui dans leur gestion, les ont transformés en propriété quasi personnelle. Il y en a qui du fait de cette situation, fonctionnent comme des principautés.

Si la principauté commence à ce niveau, elle va continuer lors de la conquête du pouvoir national, et de la gouvernance du pays. On dénonce avec raison l’existence de la « kabilie », mais des « kabilies » d’autres noms s’annoncent déjà.

En troisième lieu, et dans leur majorité, les prétendus partis politiques fonctionnent plutôt comme des ÉCURIES au service des ambitions politiques personnelles de leur chef ou de leur fondateur, devenu par la force des choses leur propriétaire.

C’est lui ou elle qui finance le parti pour l’essentiel, avec parfois l’appui de certains partenaires, ou le positionnement dans des créneaux de gouvernance économique qui donne des opportunités de prédation, surtout pour ceux qui participent aux rouages de gouvernance politique et économico-financiers.

C’est pour le chef ou la cheffe un investissement dont il ou elle attend le retour une fois au pouvoir, ou pour ne pas trop attendre cette lointaine et hypothétique conquête du pouvoir, durant les opportunités de négociations des gouvernements d’union nationale ou de transition.

Il ne s’agit donc pas de groupes de personnes qui partagent la même vision et la même idéologie politique pour réaliser cette vision qu’ils ont de leur pays et de son devenir, qui se réunissent, et fondent leur parti comme instrument de changement souhaité.

Ce sont plutôt des personnes réunies par le fondateur, qui croient en lui ou en ses possibilités politiques et financières, et lui promettent leur allégeance. À ce titre ledit chef peut se permettre de maintenir ou exclure qui lui plaît ou ne lui plaît pas pour une raison ou une autre.

Cette nature profonde d’écurie politique explique énormément de choses : les efforts de pré-positionnement pour être à la table de négociation et de partage, les compromissions, le jeu de galerie qui fait qu’on est au pouvoir et on se présente au peuple comme membre de l’opposition, la formation des plateformes politiques d’opportunité sinon opportunistes, l’existence des partis dits alimentaires, etc.

En quatrième lieu, et notamment du fait de leur nature « écuriale », les partis politiques en RDC, surtout ceux se réclamant de l’opposition, ne sont pas porteurs de l’alternative.

Ils ont beau dénoncer le manque de démocratie, la violation des droits humains, la corruption, la prédation des ressources et du patrimoine du pays, la misère du peuple, l’Instrumentalisation de la Justice par l’Exécutif, etc., mais ils ne sont pas porteurs d’une vision alternative. On peut penser que j’exagère. Non, et je m’explique.

Au-delà des discours et slogans lancés en particulier dans la perspective électorale, les partis politiques ne présentent pas leur vision du Congo de demain qu’ils veulent construire s’ils sont au pouvoir.

Cette vision doit être articulée dans la nature des transformations structurelles qu’elle implique pour sa construction, et dans les modes de gouvernance qu’elle exige, et que ledit parti entend mettre en œuvre.

Régulièrement, le parti qui est porteur de l’alternative doit présenter la traduction sectorielle de cette vision en programme politique sectoriel ou transversal : présenter ce qu’il entend faire s’il est au pouvoir ou dans la coalition au pouvoir pour le développement de l’éducation à la différence de ce qui se passe actuellement.

Le faire demain pour la santé, le surlendemain pour la croissance inclusive et la création d’emplois, pour le développement de l’agriculture, l’industrialisation de la RDC, la lutte contre la pauvreté et les inégalités, le secteur privé national, etc.

Le discours qu’on entend des partis qui se réclament d’opposition, et répété à longueur de journées est pour l’essentiel, celui du combat pour l’alternance. Il se cramponne aux faits du jour en réaction aux initiatives du pouvoir, dans la perspective électoraliste.

Il n’est pas porteur d’une alternative démontrée, à l’exception de quelques rares partis très  minoritaires. La lutte politique est une lutte de remplacement des acteurs, et non véritablement des politiques.

Cette situation fait qu’en l’absence de portage de l’alternative crédible, crier dans l’arène politique est devenu une manière de se faire remarquer, de faire la politique en RDC, même si cela nuit à sa dignité et à sa droiture politique.

Enfin et en cinquième lieu, les partis politiques en RDC sont caractérisés aussi par leurs faibles capacités d’assise sociale et de mobilisation de la base. Avec quelques quatre cents partis, cela fait un éparpillement qui, face à l’indifférence des masses désabusées, restreint les assises sociales des partis.

En effet, vu que pour la majorité d’entre eux, ils sont des partis  de leurs présidents fondateurs, ils trouvent leur première base sociale dans le fief ethnique ou régional de ces derniers.

Des fois, si le chef fondateur n’a pas cette base, le parti n’a pratiquement pas d’ancrage dans le pays. Leur seconde implantation est la capitale Kinshasa, histoire de montrer la vocation nationale de l’organisation. Ailleurs dans le pays cela devient une galère, et quelques propagandistes apparaissent principalement à l’occasion des campagnes électorales.

Par ailleurs, étant donné que très peu d’entre eux sont des partis des gens qui croient réellement en un idéal partagé du devenir du pays, l’adhésion ne se fait pas sur base d’idéologie et de programme politique, mais principalement sur base d’allégeance personnelle au chef fondateur.

Les bases politiques de la majorité des partis sont donc réduites, plus réduites que la présence au parlement et les affichages verbaux dans la théâtralisation des arènes politiques ne le laissent croire. Et ceci est valable même pour le parti au pouvoir, en dépit de son contrôle des moyens financiers et de coercition.

Par ailleurs, une chose est d’avoir une base sociale fut-elle ethno-régionale, autre chose est de pouvoir la mobiliser pour une cause juste dans la lutte politique.

La faiblesse des bases idéologiques dans la nature et le fonctionnement des partis, fait que leur capacité de mobilisation dépend de leur maîtrise de l’un ou de la combinaison des instruments suivants : le fusil ou la force, la finance, l’appui extérieur et le peuple ou la rue.

La force, la finance et l’appui extérieur

Les capacités de mobilisation du parti au pouvoir et de l’agglutination des autres partis qui se sont arrimés à son navire, sont fondées sur l’usage de la force et la finance principalement. Les autres partis cherchent à asseoir leurs capacités de mobilisation sur le peuple et surtout sur l’appui extérieur.

D’où, en l’absence des potentialités de mobilisation politique de la base sociale sur des bases d’idéologiques et programme politique, cette forte croyance dans les arènes politiques de la RDC, pouvoir et opposition confondus, que le pouvoir se cherche et s’obtient de l’extérieur, avec l’appui des puissances étrangères.

L’histoire de la RDC ayant montré que certains chefs ont été fabriqués de l’extérieur. Le peuple n’est plus l’acteur de l’histoire et le souverain primaire, sauf dans des incantations politiques habituelles.

Conscient de cet état de choses, le peuple, ou certaines de ses fractions se passent parfois des partis politiques, et agissent, prenant le dessus que les partis cherchent à récupérer politiquement, comme cela s’est montré au cours des derniers événements.

Même dans la Diaspora, ceux qui rêvent et ambitionnent des carrières politiques au pays, ne s’adressent pas au peuple, ne se constituent pas une base au pays, mais commencent par des discours et des contacts d’allégeance auprès de certains rouages politiques et financiers des pays étrangers, que l’on croit être faiseurs de rois.

Et cela apparaît particulièrement aux approches des échéances électorales et/ou des négociations pour le positionnement autour de la mangeoire. Le silence est quasi total avant ces échéances. L’activisme affiché directement ou indirectement est donc opportuniste.

Ce tableau n’est pas élogieux et il peut paraître pessimiste à certains compatriotes. Mais je le revendique et le considère comme une image réaliste d’une dimension importante de la vie politique dans ce pays. Notre avenir en dépend.

Devant un tel tableau, on a raison et le droit de se poser la question de savoir, à quoi ressemble la classe politique congolaise, et ce que le peuple peut en attendre devant les enjeux actuels et émergents du devenir de la RDC.

Les acteurs et décideurs politiques « troubadourdisent » l’arène politique

L’arène politique congolaise ressemble à un théâtre, sinon à une conglomération de théâtres dont les acteurs et comédiens (ce terme semble convenir) sont des oiseaux particuliers.

Je vais peut-être paraître dur avec cette catégorie de compatriotes, mais je demande que l’on comprenne la profondeur de ma frustration et de ma déception. Ceci est d’autant plus vrai que le tableau en face de nous, ne présage pas grand-chose de porteur pour l’avenir et le devenir heureux de notre nation-état, ni en elle-même, ni sur l’échiquier continental et  mondial.

La classe politique appelée à conduire le pays dans la construction de son devenir rêvé, doit être faite d’hommes et de femmes porteurs de « l’âme de cette nation-état ». Cela va à l’encontre de la « troubadourdisation » de l’arène politique que l’on vit aujourd’hui.Il faut crier fort et le répéter bruyamment au pouvoir ou dans l’opposition, pour s’afficher comme homme ou femme politique. C’est devenu la manière de faire la politique au Congo.

C’est sans doute conscient de cet état de choses, que feu le Président Laurent Kabila avait dit de l’équipe qui l’avait amené au pouvoir en 1997, qu’il s’agissait d’un conglomérat d’aventuriers et d’opportunistes. Malheureusement, il semble que cela est encore une réalité vivante dans ce pays.

Le régime au pouvoir actuellement au Congo est connu comme kabiliste. Et cela est vrai, car c’est M. Joseph Kabila qui est au pouvoir. Le régime a su à son tour, et suivant en cela l’exemple antérieur, se faire arrimer aussi son conglomérat.

Des mobutistes de tout bord et même des griots de Mobutu ont changé casaque pour devenir kabilistes, directement ou après une transition via le MLC dans ses diverses dénominations, le RCD, et autres partis du genre. Des transfuges à la recherche des opportunités de prédation dans le partage du pouvoir les ont aussi rejoints.

Une confrérie s’est ainsi constituée. Ceux qui n’ont pas réussi à  en faire partie ou en ont été éjectés pour une raison ou une autre, s’ils ne gravitent pas autour, à la recherche de leur réintégration, se sont constitués en partis politiques qui se disent d’opposition. On devient ainsi opposant parce qu’on a été éjecté de la mangeoire. En fait, le régime est plutôt kabilo-mobutiste.

Avec cette coalition, et les mobutistes ne peuvent pas dire qu’ils sont dans l’opposition, on a évolué à l’image de ce qu’un proverbe africain dit : « émigrer de la maison de la morve pour entrer dans celle du crachat ».

Il y en a qui disent, « on n’est pas sorti de l’auberge ». Ceci illustre non pas seulement la pratique de « transhumance politique » ancrée chez les acteurs de cette scène, mais aussi de ce que j’ai appelé ailleurs : les togopos, c’est-à-dire les tout-pour-le-gouvernement-au-pouvoir.

Ils sont avec tout celui qui détient le pouvoir. Ils se disent qu’à son ombre et dans ses rouages il y a à manger et à boire. On est ou reste autour de la mangeoire, et il y a les jouissances du pouvoir. Quand la saison sèche arrive, l’herbe fraiche manque, l’eau se fait rare, on entre en phase de transhumance politique.

Les facilités de corruption, de détournement, et de prédation institutionnalisés et les opportunités de se constituer des fortunes à l’ombre d’un pouvoir prédateur et  corrompu sont tellement élevées dans l’arène politique congolaise, que les vautours internes et externes se font politiciens, amis et frères des politiciens de la haute hiérarchie, gestionnaires de leurs biens ou leurs partenaires, griots pour chanter leurs louanges, etc., histoire d’être ou de rester dans la confrérie autour de la mangeoire.

Il m’a été rapporté que, lors des consultations pour le soi-disant dialogue politique, nombre d’acteurs reçus par le président Kabila ont saisi cette opportunité surtout pour demander comme à d’autres audiences, que le chef de l’État leur donne l’argent.

Évidemment, ils savent qu’il le fait souvent. Et ceci concerne même certains de ceux connus comme intransigeants et intègres. Leurs déclarations intempestives et leur affichage dans l’opposition sont souvent un stratagème soit seul, pour avoir les dividendes de ce bruit, soit avec le pouvoir qui les nourrit.

La corruption politique est comme une règle devenue institutionnalisée dans l’arène et les us politique. On comprend ce que certains appellent misère ou degré zéro de la politique en RDC.

Les acteurs politiques sont donc caractérisés par les traits suivants : corruptibilité, malléabilité, médiocrité, absence de vision et du sens de l’histoire, absence ou faiblesse de l’engagement patriotique dans le sens porteur de l’histoire pour le pays, absence ou faiblesse du portage politique de l’âme de la nation congolaise, absence ou faiblesse de la détermination à défendre la nation et monter des stratégies conséquentes comme base de mobilisation des forces du peuple.

Que mes compatriotes me comprennent bien. Je ne suis pas en train de diaboliser et d’insulter les politiciens qui occupent la scène politique et crient dans cette scène de théâtre. Je note et partage ma vue sur leurs caractéristiques.

Mieux vaut d’ailleurs que ceci soit fait par un Congolais plutôt que par un étranger, même si l’on sait que certains l’ont souvent entendu dans les rouages des ambassades et laboratoires stratégiques des puissances étrangères.

En ce qui me concerne, je reconnais et salue l’existence et l’action politique de certains vrais patriotes qui, au sein de leurs partis, ou dans des cercles proches, sont porteurs de vraies valeurs de construction du Congo de demain. Autour d’eux et avec eux, il faudra construire le renouveau politique et la refondation de la nation-état en RDC, en commençant par la classe des acteurs politiques.

Naissance de la Conscience Nationale Congolaise et son appel patriotique

Les tâches devant nous sont immenses. Elles ne peuvent être laissées à un parti politique qui, même s’il peut et veut le faire, aura des problèmes à embarquer les autres, compte tenu des pesanteurs actuelles de la scène politique congolaise. La pratique du leadership personnel par opposition au leadership collectif fera que les autres partis vont résister à le suivre.

Par ailleurs, ces énormes tâches ne peuvent être laissées à une fraction ou des fractions d’une élite éparpillée, divisée entre le « griotisme » du pouvoir, le bruit cacophonique des oppositions, l’inconscience politique ou l’inactivisme attentiste d’une nomination attendue ou recherchée dans les coulisses du pouvoir actuel ou futur.

La conjugaison de ces éléments a conduit nombre de compatriotes, à fonder le mouvement de la Conscience Nationale Congolaise ou CNC. Comme son nom l’indique, il s’agit d’un mouvement de conscience. Il n’est pas un nième parti politique qui en ajoute dans la cacophonie.

La CNC se veut un mouvement de réveil des consciences qui s’en dorment, somnolent ou sont égarées, par rapport à la juste cause de la construction du Congo de demain dans une vision à articuler, et dont le peuple rêve, et par rapport au sens de responsabilité politique, économique, sociale et culturelle que cela implique de la part des fils et filles de ce pays, et en particulier de ses acteurs et décideurs politiques.

Cela se fait avec un référentiel contextualisé en ce qui concerne l’idéal de la souveraineté nationale, de la démocratie, de la conscience collective de l’identité de la nation, du sens d’appartenance et de fierté nationales, des modes de coopération et de partenariat interne et externe, dans le cheminement de la construction de cette vision du Congo de demain.

Pour cette tâche gigantesque, la CNC veut mobiliser les citoyens congolais, hommes et femmes, individuellement et de manière associative, les associations de la société civile et les partis politiques, déterminés et disposés à être acteurs du mouvement de réveil de conscience, sans se laisser instrumentaliser par ces derniers.

Elle lance un appel patriotique aux différentes forces de la nation, qu’elles soient politiques, économiques, sociales, culturelles, religieuses, modernes et traditionnelles, pour le réveil de cette conscience congolaise, et la construction responsable du Congo de demain, refondé sur cette base, et avec des acteurs qui soient réellement porteurs de l’âme de cette nation-état.

Des débats devraient s’ouvrir dans l’ensemble du pays, dans toutes les arènes politiques, économiques, sociales, culturelles, professionnelles, universitaires, résidentielles et récréatives. La coordination provisoire du mouvement de réveil de la conscience congolaise reste disponible à cet effet pour avancer dans cette direction.

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