CPRK : les détenus politiques en danger !

Présenté comme fugitif, le chef politico-religieux de Bundu Dia Mayala n’a toujours pas fait signe de vie. Une disparition qui a de quoi inquiéter les autres prisonniers politiques encore en détention dans cette maison carcérale.

 Le chef politico spirituel de Bundu Dia Mayala « BDM », jadis dénommé « Bundu dia Kongo », BDK, le député Ne Muanda Nsemi, est compté parmi les évadés qui ont réussi à s’enfuir de cette prison centrale hautement sécurisée dans la nuit du 17 mai 2017. Evasion au cours de laquelle une cinquantaine de prisonniers, selon le ministre de la justice et garde des sceaux Alexis Tambwe Muamba, auraient réussi à s’enfuir et à disparaître dans la nature. Des sources concordantes font état d’au moins 4.000 détenus qui se seraient évadés.

Alors que le chef de BDK présenté comme fugitif ne fait pas toujours pas signe de vie, le bourgmestre de la commune de Selembao a encore amplifié le doute qui pèse sur cette version en affirmant, hier jeudi, que les forces de l’ordre ont réussi à retrouver 179 évadés !

Des sources non officielles indiquent que plus de 200 évadés auraient trouvé la mort à cette occasion.

Le problème est que le personnage emblématique, leader de la province du Kongo Central, le Député Ne Muanda Nsemi, personnalité politique qui a connu des déboires avec le pouvoir avant de se faire embastiller, sans procès, aurait fui malgré lui, à en croire la version officielle.

Néanmoins, cette évasion attribuée aux fidèles (Makesa) de ce mouvement politico-religieux est rejetée en bloc par le staff dudit mouvement qui affirme ne détenir aucune arme pour organiser une telle évasion avec morts d’hommes au CPRK. S’exprimant à ce propos par la voie des ondes, le Secrétaire Général de BDM n’a pas caché son inquiétude du fait du Silence observé par l’intéressé et même par des prétendus membres qui auraient accompagné lé prisonnier politique Ne Muanda Nsemi dans sa fuite. Afin de ne pas aller vite en besogne, le SG a préféré se donner encore quelques heures encore avant de tirer des conclusions idoines et au besoin saisir la justice.

Des contradictions graves!

Pour l’heure, il faut le dire, la fuite ou la disparition de Ne Muanda Nsemi suscite des commentaires en sens divers. Surtout que le gouvernement lui- même se contredit à d’autres sources officielles sur le nombre exact des morts et des évadés.

Alors que des enquêtes sont en cours, les sources officielles attribuent e scenario macabre à BDM. Cette accusation est rejetée par le SG de Bundu Dia Mayala, qui soutient haut et fort que son parti ne dispose pas d’armes à feu capables de désarmer tout un bataillon affecté à la garde au centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa et de passer avec succès à l’action. Surtout que des soldats de différentes unités étaient venus en renfort au bataillon en place à Makala.

L’on se demande dès lors si le scenario ne s’apparente pas au feuilleton Gédéon Kyungu dont l’auteur a été jugé, condamné puis relaxé jusqu’à lui dérouler plus tard le tapis rouge une fois rentré dans la capitale du cuivre.

D’autres langues craignent qu’il s’agisse d’une disparition forcée du détenu politique Ne Muanda Nsemi, dont les derniers propos avant son arrestation ont été qualifiés d’ «outrage au chef de l’Etat ».

Au sein de l’opinion, à Kinshasa, on continue à espérer que ce présumé fugitif fasse signe de vie, pour balayer les craintes qui pèseraient sur son sort.

Quoi que l’on puisse dire à ce propos, une chose est vraie: les autres prisonniers encore séquestrés à la prison centrale à cause de leur statut d’opposants (cas d’Eugène Diomi Ndongala et Me Jean-Claude Muyambo, pour ne citer que ceux-là) ou pour des implications dans des dossiers comme celui de l’assassinat de l’ancien Président Laurent-Désiré Kabila ont désormais toutes les raisons de se sentir en insécurité au CPRK. Sinon, toute la lumière devra être faite sur les circonstances réelles de l’évasion massive de détenus survenue au sein de cette prison centrale dans la nuit du 17 mai 2017 et sur la prétendue cavale de Ne Muanda Nsemi.

Par G.O.

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