Dialogue : Le Palu « exclut les arrangements » contraires à la loi

Dialogue : Le Palu « exclut les arrangements » contraires à la loi

A la clôture de l’année jubilaire du Parti lumumbiste unifié (Palu), son secrétaire général déclare accepter le principe d’un dialogue politique. Toutefois, « fidèle à sa philosophie et au peuple, le Palu exclut d’ores et déjà, les arrangements particuliers qui piétineraient la loi et les intérêts du peuple ». Au décryptage, il revient que le Palu participerait au dialogue, s’il est convoqué et ne cautionnerait pas un quelconque tripatouillage de la Constitution de la République. Pour Antoine Gizenga, ce dialogue doit mettre d’un côté les lumumbistes, les socialistes et de l’autre les mobutistes, les libéraux. Un dialogue sous ce format « serait un dialogue de vérité, de réconciliation et bien dés problèmes seraient réglés de manière durable », indique le chef du Palu. Il doit également visé « l’écartement de tous les obstacles sur le chemin des élections auxquelles le Palu entend se présenter à tous les niveaux », précise le SG du Palu. A. Gizenga a ainsi indiqué l’ordre du jour, le format voire les contours du débat lors du dialogue national projeté parle chef de l’Etat. Les ateliers du Palu, qui ont constitué un moment particulier pour scruter l’avenir ont marqué de manière particulière les manifestations du jubilé d’or du parti de Gizenga.
Lors de cette matinée en couleur et en chaleur, l’ancien Premier ministre Muzito, sanctionné par la direction du parti, avait eu droit à un accueil enthousiaste et spontané de la base du Palu. La surprise était visible auprès de certains cadres de ce parti de constater cette symbiose entre l’élu de Kikwit et les cadres de base!

Mesdames, Messieurs;

Militantes, Militants; Distingués invites;
En ce jour solennel de clôture de l’an née jubilaire du cinquantenaire qui coïncide avec le 51ème anniversaire du Parti lumumbiste unifié -PALU-, je voudrais tout d’abord vous adresser mes salutations patriotiques les plus chaleureuses et vous remercier d’avoir accepté de vous associer à nous à cette occasion.

Nous sommes très sensibles à cette marque d’amitié, de sympathie et de fraternité politique.

Le 22 août de chaque année, les militantes et militants du Parti Lumumbiste unifié se souviennent de l’histoire de notre parti et de sa lutte pour la légitimité du pouvoir, la démocratie pluraliste, l’unité et l’indépendance du Congo.

Mais, le 22 août de cette année est particulier. Nous clôturons notre année jubilaire commencée le 22 août 2014 et fêtons en même temps 51 ans d’existence du PALU.

L’année jubilaire du cinquantenaire de notre parti nous a donné l’occasion de faire une rétrospective politique, économique et sociale de notre pays.

Pour cela, la Direction du parti avait alors conçu et organisé les ateliers politiques, les premiers du genre au Congo, qui se sont tenus du mois d’octobre au mois de décembre 2014.
L’objectif de ce type d’université politique était de faire réfléchir tous les Congolais sur ce que nous avons fait de nos 54 ans d’indépendance, et de nous engager tous dans la voie de la concorde, de la discipline, de l’ordre et de la stabilité.

Qu’est-ce que le peuple congolais a retenu des différents exposés donnés au cours de ces ateliers?
Les dirigeants congolais, a avoué l’un des orateurs, ont organisé «la logique du chaos», en d’autres termes, la logique de la crise permanente née de l’irrespect de la volonté populaire et de la loi fondamentale de 1960.

Pour tenter de juguler cette crise, les Congolais se sont rencontrés à la Conférence de Tananarive, à la Conférence de Coquilathville, à la Conférence de Kitona, au Conclave de Lovanium, à la Conférence de Luluabourg, à la Conférence nationale souveraine, au Conclave du Palais de la Nation, à la Conférence de Lusaka, à la Conférence de Gaborone, à la Conférence d’Addis-Abeba, à la Conférence de Bruxelles, au Dialogue intercongolais de Sun-City et aux Concertations nationales de Kinshasa.

Pourquoi ce long chemin politique n’a-t-il pas assuré à notre pays l’ordre, la discipline et la stabilité indispensables à son développement et au bien-être du peuple?

La réponse est simple : les antagoniste étaient engagés dans une course au pouvoir pour le pouvoir et placés sous une trop forte influence étrangère. Dans une telle ambiance, marquée généralement par l’indétermination idéologique des adversaires, le dialogue pouvait-il apporter une réponse durable aux problèmes congolais?

Pour dialoguer, il faut être à deux.
La minorité est plurielle ainsi que la majorité elle-même. Or, il y a deux tendances politiques majeures au Congo à savoir, d’un côté, la tendance lumumbiste ou socialiste, et, de l’autre, la tendance mobutiste ou libérale.

L’histoire de notre pays est marquée fortement l’antagonisme de ces deux groupes. C’est pourquoi, le vrai dialogue réunira un jour les dirigeants de ces deux groupe afin qu’ils s’engagent à :
• Elaborer des lois impersonnelles;
• Les respecter;
• Signer un pacte d’entente politique nationale par lequel la Gauche, et la Droite, s’engageraient l’une envers l’autre, à respecter les opinions politiques pendant l’exercice du pouvoir par la famille politique qui aurait remporté la victoire aux élections et à critiquer très démocratiquement, de manière constructive, la gestion de la chose publique par les gestionnaires de la République, sans recourir à la violence d’aucune sorte.
Un tel pacte de non agression politique garantirait la survie de la nation et la sécurité collective et individuelle.
Ainsi, compte tenu de la fragilité de la situation de notre pays et des convoitises étrangères dont il est l’objet, au lieu du multipartisme illimité (44 partis entre 1960-1965 et 477 partis politiques suggéré, dans l’intérêt supérieur de la nation, que les dirigeants congolais se regroupent en deux grandes formations politiques, l’une de Gauche (lumumbiste, socialiste) et l’autre de Droite (mobutiste, libérale).
Cette idée du bipartisme, je l’avais conseillé à Monsieur Joseph Mobutu, peu après qu’il m’ait libéré de la prison, Il la consacre effectivement dans la constitution du 24 juin 1967, mais la peur que son parti, le MPR se trouvât face au PALU aux élections, le poussa à la mettre aussitôt en veilleuse au profit du parti unique.
Un dialogue mettant donc face-à- face ces deux tendances serait un dialogue de vérité, de réconciliation et bien des problèmes seraient réglés de manière durable.

C’est pourquoi, le PALU; fidèle à ses engagements, accepte le rendez-vous du dialogue pris par le chef de l’Etat, Monsieur Joseph Kabila Kabange avec l’opposition en vue de contribuer à l’écartement de tous les obstacles sur le chemin des élections auxquelles le PALU entend se présenter à tous les niveaux.

Mais fidèle aussi à sa philosophie et au peuple, le PALU exclut d’ores et déjà, les arrangements particuliers qui piétineraient la loi et les intérêts du peuple.

Comme je viens de le dire, les élections font peur à une certaine classe politiquez celle-ci multiplie les prétextes pour les repousser et les éloigner sans cesse. Ces manœuvres criminelles sont commandées par la logique du chaos parce que certains politiciens se nourrissent de la crise et de la souffrance du peuple.
Fart de cette expérience et des leçons de l’histoire, je renouvelle ici, mon appel à l’ensemble du peuple congolais et à toutes les forces politiques et sociales de Gauche, de rejoindre le PALU pour affronter ensemble les échéances électorales programmées par la CENI. Car, la démocratie s’exerce par le moyen des élections qui donnent au peuple souverain l’occasion de s’exprimer pacifiquement.
Un mot sur les recommandations issues des ateliers politiques du PALU vous sera livré tout à l’heure. Que le peuple congolais, instruit et informé par le PLAU, s’en souvienne le jour dû il sera appelé à décider, par les urnes, de notre avenir commun.

Je remercie et félicite tous les participants aux ateliers du cinquantenaire, l’ensemble du peuple congolais et particulièrement les milliers de nos militants, pour la confiance qu’ils nous ont toujours témoignée.

Vive le Congo, vive le PALU, Le peuple vaincra!

Antoine GIZENGA
Secrétaire général Chef du parti

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