CDH: Ida Sawyer croise le fer avec le duo Thambwe-Mushebekwa. Voici ses 4 raisons pour une enquête internationale indépendante en RDC

Ida Saywer, Directrice Afrique Centrale de Human Right Watch, a plaidé, mardi 20 à Genève devant le Conseil des Nations-Unies aux Droits de l’homme (CDH), pour qu’une enquête internationale indépendante soit diligentée urgemment sur les violences dans le Kasaï.
Ses raisons, étayées devant le Conseil, les voici.
1. Faillite du gouvernement:
« Le gouvernement congolais a failli à ses obligations d’enquêter sur les abus présumés commis dans les Kasaï », affirme-t-elle
2. Le gouvernement veut cacher ses crimes:
« Si le gouvernement congolais n’a rien à cacher, il ne devrait pas s’opposer à une telle enquête », dit-elle
3. Une justice aux ordres, pas indépendante:
 « Le gouvernement congolais a un lourd bilan en matière d’ingérence dans les affaires judiciaires politiquement sensibles et le système judiciaire s’est jusqu’à présent montré incapable d’effectuer des enquêtes crédibles sur les allégations de crimes », déclare-t-elle
4. Pour que justice soit rendue aux victimes:
 » Le Conseil devra d’urgence organiser une enquête internationale indépendante afin d’aider pour que justice soit rendue. Marie (fillette de 5 ans rescapée, NDLR) et les autres victimes de violences dans les Kasaï comptent sur cela », a-t-elle conclu.
Hier lundi 19 juin à Genève, le gouvernement congolais a redit, par la bouche du ministre de la Justice Alexis Thambwe Mwamba, son opposition à une enquête internationale indépendante.
La RDC n’est pas un État néant, avait soutenu le ministre.
Cependant, le gouvernement s’est dit favorable à un appui de la communauté internationale mais en gardant la direction de l’enquête.
La décision du Conseil des Droits de l’homme devra intervenir le vendredi.
L’institution joue sa crédibilité, elle qui est critiquée pour son inaction notamment par Washington qui veut lui couper les vivres pour son inutilité supposée.
Pour rappel, le bilan humain et matériel de la crise dans le Kasaï déclenchée en août 2016 suite à la politisation de l’investiture de feu chef Kamwina Nsapu est lourd:
  1. Plus de 3000 morts,
  2.1,3 millions des déplacés,
  3. 600 écoles détruites,
  4. 1,5 millions d’enfants affectés
  5. Plus de 42 fosses communes
      découvertes,
 6. Assassinat de deux experts de l’ONU
    et de leurs accompagnateurs,
7. Report de l’enrôlement,
8. Report du baccalauréat appelé
     Examens d’État.
L’avenir du régime Kabila se joue en grande partie avec la gestion de cette grave crise.
Le gouvernement l’a compris et à envoyé 2 de ses ministres à Genève: le ministre d’État en charge de la Justice Alexis Thambwe Mwamba et le ministre des Droits humains Marie Ange Mushebekwa.
Le gouvernement a aussi produit un document sur la crise au Kasaï intitulé Livre Blanc. Il a aussi établi une feuille de route pour montrer comment il compte s’y prendre pour arrêter les violations massives des Droits humains dans le Kasaï.
Sera-t-il entendu?
Israël Mutala

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