RDC : l’ONU décide d’envoyer des experts internationaux pour enquêter dans le Kasaï

Un compromis a finalement été trouvé ce vendredi, lors de la 35e session du Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies, à Genève. La résolution adoptée prévoit d’envoyer une équipe d’experts internationaux et régionaux en RDC, mais pas sous couvert d’une enquête internationale indépendante.

Dans une résolution (voir ci-dessous) adoptée par consensus à l’unanimité sur proposition du groupe africain soutenant Kinshasa, vendredi 23 juin, le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a décidé d’envoyer en RDC « une équipe d’experts, incluant des experts de la région […] pour l’établissement de faits et de circonstances au sujet des allégations d’abus et de violations des droits de l’Homme et des lois internationales dans les provinces des Kasaï, en accord avec les pratiques et les standards internationaux et en assurant la protection de toutes les personnes coopérant avec l’équipe, mais aussi en coopération avec le gouvernement de la RDC, ce qui inclut la facilitation des visites et des accès au pays, aux sites et aux personnes concernées ».

Zeid Raad al-Hussein, le Haut commissaire aux droits de l’Homme de l’ONU, devra présenter un rapport dans un an, au 38e Conseil de l’institution genevoise. Selon lui, « la résolution réitère clairement l’importance d’assurer la protection de toutes les personnes qui collaborent avec l’équipe, ce qui souligne la nécessité que le groupe d’experts opère en totale indépendance. Nous comptons sur la pleine coopération des autorités, en particulier pour nous octroyer un accès illimité à tous les sites, dossiers, individus et lieux concernés ».

Plus de 3000 morts

Exit donc la proposition d’une enquête internationale en RDC, un projet de résolution que l’Union européenne avait finalement retiré jeudi 22 juin, à la veille du vote. Le projet de résolution de l’UE, soutenu par de nombreuses ONG et par le mouvement citoyen Lucha, proposait quant à lui d’envoyer une mission internationale indépendante, qui aurait permis d’établir les responsabilités individuelles des graves crimes commis.

Une telle commission aurait eu une portée plus forte et un mandat permettant de traduire des responsables devant la justice internationale, le cas échéant. En près d’un an, les violences dans le Kasaï ont fait plus de 3 300 personnes morts, selon l’Église catholique du Congo. Environ 1,3 million de personnes originaires de la région du Kasaï ont été déplacées par les violences, et 30 000 se sont réfugiées en Angola.

Résolution sur l’aide technique à la RDC concernant les événements dans le Kasaï by jeuneafrique on Scribd

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