Pressions extérieures ou contrôle de l’espace politique congolais : savoir choisir

« Ils nous dominent plus par l’ignorance que par la force. »  S. BOLIVAR

Le temps  qui passe semble être devenu l’ennemi de plusieurs d’entre nous. Et c’est triste. Nous ne le dirons jamais assez : ceux qui nous mènent la guerre raciste depuis 1996  (et même un peu tôt) ne travaillent pas comme plusieurs d’entre nous. Ils établissent leurs stratégies de conquête et de puissance sur plusieurs années. Ils les consignent dans ‘’leurs livres blancs’’  pour y assurer le suivi. L’alternance politique dans leurs pays ne modifie rien à ces stratégies. Sur ce point, nous devrions apprendre d’eux à rester concentrer sur  des questions vitales concernant notre pays pendant longtemps.

Il est  interpellant que pour une question aussi claire constitutionnellement  que celle de ‘’l’alternance au pouvoir’’ au Congo-Kinshasa, il faille compter sur les conciliabules, les  dialogues, la mise sous tutelle et les pressions extérieures !  Les débats actuels sur cette question  oublient inconsciemment ou consciemment que le Congo-Kinshasa est un pays sous la tutelle de l’ONU depuis l’année 1999.  Les références à ce qui s’est passé une année avant sont vite  oubliées. L’inefficacité de l’ONU est à peine analysée en profondeur.  L’agencification  de la pléthore des ONG  et des partis politiques  a fini par se ranger dans les faits divers.  La concentration de l’attention de ces ONG et partis politiques sur un mercenaire utile aux intérêts des ‘’maîtres du monde’’ et de leurs clients  occupe le maximum de débats dits politiques au Congo-Kinshasa ‘’à démocratiser’’.

Est-ce parce que nous sommes majoritairement héritiers de la tradition orale que nous tombons si facilement dans l’amnésie collective ? Et que nous commençons à croire naïvement que ceux qui ont orchestré la guerre  raciste de prédation contre notre pays, qui tuent  ‘’le peuple noir’’ dans leurs pays, qui érigent des barrières à leurs frontières pour éviter que ‘’les intrus’’ s’y incrustent et soutiennent  ‘’la stratégie du chaos’’ déstabilisatrice de plusieurs pays à travers le monde, peuvent aussi être  ‘’les faiseurs de paix’’ sans renversement des rapports de force ? De qui tenons-nous, à travers le monde, cette approche de la réalité politique ? Souvent, là où ‘’la paix des esclaves volontaires’’ règne, les rapports de force n’ont pas été renversés par des masses populaires critiques fières de leur dignité humaine et de leur souveraineté. Est-ce à cela que nous aspirons comme peuple après avoir perdu, majoritairement, les grandes références à notre mémoire collective ?

Le temps  qui passe semble être devenu l’ennemi de plusieurs d’entre nous. Et c’est triste. Nous ne le dirons jamais assez : ceux qui nous mènent la guerre raciste depuis 1996  (et même un peu tôt) ne travaillent pas comme plusieurs d’entre nous. Ils établissent leurs stratégies de conquête et de puissance sur plusieurs années. Ils les consignent dans ‘’leurs livres blancs’’  pour y assurer le suivi. L’alternance politique dans leurs pays ne modifie rien à ces stratégies.

Sur ce point, nous devrions apprendre d’eux à rester concentrer sur  des questions vitales concernant notre pays pendant longtemps.

Le défilé de certains envoyés spéciaux de ces pays dont ‘’les livres blancs’’ contiennent des textes  prônant l’accès aux matières premières stratégiques congolaises et le refus de les laisser à la merci de leurs concurrents potentiels  est en train de semer de l’illusion dans plusieurs cœurs  et esprits congolais. Dommage ! Plusieurs d’entre nous se mettent à rêver d’un avenir merveilleusement démocratique après le mercenaire en poste à Kinshasa. Plusieurs d’entre nous ne jurent plus que par ‘’les pressions extérieures’’ exercées sur ‘’le Cheval de Troie ‘’ de Kigali en croyant  que ‘’les parrains’’ ont, finalement, cessé de traiter la démocratie et les droits de l’homme comme des idées illusoires ! Triste spectacle ! Non. Ces envoyés spéciaux n’ont rien à voir avec ‘’une alternative’’ en bonne et due forme au système mortifère qu’ils servent. Ils sont simplement des ‘’contrôleurs’’ de ‘’leurs gouverneurs’’ et mercenaires.

Réfléchir sur le Congo-Kinshasa en pensant à ce qui est arrivé aux Syriens, aux Grecs,  aux Italiens, aux Espagnols, aux Portugais et qui arrivera bientôt aux Français semble être un exercice difficile et compliqué pour plusieurs d’entre nous. Pourtant, c’est le même système qui nous gère en créant la guerre, le précariat, le chômage, la misère et les oppositions fantoches des pauvres contre d’autres pauvres.

Il peut changer de ‘’proxys’’, de ‘’nègres de service’’, de ‘’Chevaux de Troie’’,etc. Il ne changera jamais les principes gérant sa matrice organisationnelle –la concurrence et la compétitivité engendrant les inégalités et la mort- s’il n’y ait pas poussé par les peuples assoiffés de leur souveraineté et de leur dignité. Des peuples mis debout par des Fronts de libération nationale et de  Résistance fondés sur des valeurs de solidarité, de coopération et de complémentarité. L’avènement de ces Fronts constitue, à notre avis, la lutte qui vaut la peine d’être menée sur le court, moyen et long terme. Dieu merci ! Les Congolais(es) convaincu(es) de la noblesse de cette lutte y travaillent. Le dernier appel de la Conscience pour la Nation Congolaise abonde dans ce sens.

Les appels à la guerre tribale et ethnique entre Congolais(es), l’instrumentalisation de la lutte politique  au nom des intérêts égoïstes, la multiplication des ASBL désirant le maintien du Congo-Kinshasa sous la tutelle des mercenaires de l’ordre cannibale du monde, etc. ; tout cela fait le jeu des ‘’faiseurs des rois’’ et de la descente aux enfers du Congo-Kinshasa. Ces appels font le lit de ‘’la stratégie du chaos’’ déstabilisatrice des Etats ratés ou faillis.

Mbelu Babanya Kabudi

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