RDC: l’ONU recense 250 exécutions extrajudiciaires et assassinats ciblés aux Kasaï

HCR / Pulma Rulashe

Un rapport du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme publié vendredi 4 août à Genève révèle que 251 personnes ont été victimes d’exécutions extrajudiciaires et d’assassinats ciblés entre les mois de mars et juin derniers dans la région du Kasaï.Les informations contenues dans le rapport ont été recueillies par une équipe d’enquêteurs des droits de l’homme des Nations Unies qui ont mené des entretiens avec 96 personnes qui ont fui vers l’Angola voisin pour échapper aux violences dans le territoire de Kamonia au Kasaï.

Parmi les 251 victimes, les enquêteurs ont recensé notamment 62 enfants, dont 30 âgés de moins de 8 ans.

Le document indique que certaines attaques ont été menées sur la base de l’appartenance ethnique.

«Les personnes interrogées ont indiqué que les forces de l’ordre locales et d’autres agents de l’État ont activement fomenté, alimenté et parfois même dirigé les attaques sur la base de l’appartenance ethnique», indique le rapport.

Le document cite le cas d’une femme dont le bras avait été coupé. Elle raconte aux enquêteurs qu’elle a réussi à s’échapper, en se cachant plusieurs jours dans la forêt avant d’atteindre la frontière angolaise et d’être évacuée par les airs et transportée à l’hôpital.

Les enquêteurs de l’ONU notent que les combats ont commencé dans la région en août 2016 entre la milice Kamuina Nsapu et le gouvernement. Mais ils révèlent qu’une autre milice, appelée Bana Mura, avait été formée vers mars/avril 2017 par des personnes appartenant aux groupes ethniques Tshokwe, Pende et Tetela.

Cette milice «aurait été armée et soutenue par les chefs traditionnels locaux et des agents des forces de l’ordre, y compris de l’armée et la police, pour attaquer les communautés Luba et Lulua accusées de complicité avec les Kamuina Nsapu».

Selon le rapport, «Les Bana Mura aurait initié une campagne visant à éliminer l’ensemble de la population Luba et Lulua dans les villages pris d’assaut.»

Dans bon nombre des incidents signalés à l’équipe, rapporte les enquêteurs, des soldats des FARDC étaient à la tête des groupes de la milice Bana Mura lorsque les villages ont été assaillis.

Depuis l’année passée, les provinces du Kasaï connaissent des violences meurtrières qui ont poussé plus d’un million de personnes à fuir leurs localités. Selon l’église catholique, ces violences ont fait  plus de 3 000 morts.

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