Des attaques menées par des membres présumés de Bundu dia Kongo à Kinshasa

 
Police congolaise, déployée à Kinshasa.
© Naashon Zalk/Bloomberg via Getty Images
 Par RFI

La prison centrale de Kinshasa a été la cible d’une attaque ce lundi dans la matinée. Plusieurs autres sites de la capitale de la République démocratique du Congo ont également été le théâtre d’affrontements entre les forces de l’ordre et des assaillants identifiés par plusieurs sources comme membres de la secte Bundu dia Kongo. Douze personnes ont été tuées, selon la police.

Un major et un capitaine de la police nationale ont été tués lors des différentes attaques intervenues ce lundi matin en plusieurs endroits de la ville de Kinshasa, selon les informations de RFI. Un premier bilan, livré ce lundi à 13h20 T.U. par la police fait état de douze personnes tuées.

« Il a malheureusement été déploré à ce stade quelques pertes en vies humaines, au total douze personne fauchées par des balles perdues, dont quatre assaillants à Sainte Thérèse, deux au marché de la Liberté sur le Bd Lumumba, un à Matete et cinq autres à Selembao », précise le communiqué de presse signé du colonel Pierrot-Rombaut Mwanamputu Empung, porte-parole de la police nationale congolaise.

Les assaillants avaient des armes blanches et des armes de calibre 12, selon la police, qui précise qu’un officier de police a été « assassiné » et un autre est actuellement « dans un état de santé critique » après avoir été lynché. Un troisième policier a été touché par balles.

« La situation est sous contrôle », affirme le porte-parole de la police, dans ce communiqué diffusé peu avant 14h T.U.

L’ultimatun du chef de la secte Bundu dia Kongo

Les assaillants sont identifiés par les autorités congolaises comme étant des « Bundu dia Mayala », du nom de la branche politique du mouvement sectaire Bundu dia Kongo. Une information qui confirme celle donnée plus tôt dans la matinée à RFI par des sources sécuritaires.

Dans une vidéo postée le 26 juin sur les réseaux sociaux, Muanda Nsemi, le leader de la secte politico-religieuse Bundu Dia Kongo – arrêté en mars dernier et qui a pris la fuite lors de l’évasion massive de la prison de Makala, le 17 mai – était apparu dans son traditionnel habit jaune, rouge et bleu pour lancer un ultimatum « à tous les Rwandais présents sur le territoire congolais ».

« Ils doivent être rentrés dans leur pays avant le 7 aout 2017 » avait-il déclaré. Dans le cas contraire, il menaçait d’« appliquer la loi divine qui dit « œil pour œil dent pour dent » ». Muanda Nsemi met en doute la nationalité du chef de l’État Joseph Kabila et l’accuse d’avoir organisé la « colonisation » du Congo par le Rwanda.

Plusieurs sites ciblés dans la capitale

En file indienne, bandeaux rouges autour de la tête, machettes en main, ces assaillants ont visé la prison centrale de Makala, la résidence du ministre de la Défense à Binza Pigeon, ainsi que le siège du parquet de Ndjili. Ils se sont également manifestés à Masina.

Selon des témoins, ils scandaient des slogans hostiles au pouvoir, certains exhibant des calicots de même nature. Les forces de l’ordre et de sécurité sont intervenues face aux assaillants. Il y a eu affrontement entre les deux groupes. A la prison centrale de Makala, la sécurité a été renforcée par des unités de l’armée. A la mi-journée, la tension était encore perceptible en certains endroits de la ville.

Le communiqué de presse de la police de Kinshasa sur les attaques de ce 7 août 2017. © DR / Capture d’écran

Attaque lancée dans la matinée

« Depuis environ une heure, ça tire autour de la prison de Makala, il n’y a plus de circulation, les avenues sont vides ici à Selembao (quartier où est située la prison, NDLR) », déclarait ce lundi matin (9h T.U.) à l’Agence France-Presse Emmanuel Cole, un militant des droits des prisonniers. Un autre témoin a évoqué ces tirs, et affirmé que le quartier a été bouclé et le marché fermé.

En fin de matinée, les autorités ne donnaient toujours que peu d’information. « Il se passe quelque chose du côté de Selembao. Nous cherchons à comprendre ce qui se passe exactement », a simplement déclaré le porte-parole de la police, le colonel Pierrot-Rombaut Mwanamputu.

La prison de Makala – un établissement surpeuplé prévu pour 1 500 détenus qui en accueille quatre fois plus – a été le théâtre d’une série d’attaques et d’évasions, ces derniers mois. En mai, plus de 4 600 détenus se sont évadés lors d’une précédente attaque.

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