« J. Kabila a raté sa sortie honorable du pouvoir. Il n’a pas su saisir la balle au bond, comprendre l’histoire et sortir la tête haute « , Paul Nsapu (entretien)

7sur7

Paul Nsapu a accordé une longue interview à7SUR7.CD dans laquelle il s’est exprimé sur la crise politique, sécuritaire et humanitaire que traverse la RDC.
Pour le secrétaire général de la FIDH pour l’Afrique, le responsable de cette situation c’est le président Kabila qui a violé la Constitution et même l’Accord de la Saint-Sylvestre.
D’après lui, ça ne sert à rien de dialoguer avec Joseph Kabila.
Le seul dialogue qu’il envisage avec le président Kabila, c’est lui lire ses droits lorsqu’il sera déféré devant les cours et tribunaux pour répondre de ses crimes.
 
7/7: Paul Nsapu comment vous décririez-vous? Activiste des droits de l’homme, redresseur des torts, pourfendeurs des dictateurs, ou instrument aux mains des néo-colonialistes, d’après vos adversaires?
Je suis simplement un défenseur des droits de l’homme de surcroît lanceur d’alerte, ayant appris dès mon jeune âge à Mikalayi Saint-Josep et au petit séminaire de Kabwe au Kasaï, à repousser et combattre l’injustice.
J’ai horreur des dictateurs à quelque niveau qu’il soit, je le dénonce et le combat automatiquement.
Je ne suis pas à la solde des néocolonialistes car je considère que nos pourfendeurs ont cet argument facile alors qu’ils sont jugés au sommet de l’État et ils font souffrir leurs administrés.
2. A quoi est due la floraison des mouvements citoyens en Afrique en général et en RDC en particulier?
Comme vous le savez, la population de la planète qui, selon les prévisions des Nations unies, passera bientôt de 7,5 à 9,8 milliards d’individu. Cette situation démographique connaît une croissance galopante en Afrique, où la population qui est considérablement jeune, n’est pas prise en charge par les dirigeants, à cause de la mauvaise gouvernance et les politiques de développement inadéquates appliquées depuis plusieurs  années après les indépendances d’un bon nombre des pays du continent.
C’est ainsi que dans bon nombre de ces pays africains,  une bonne catégorie sociale oubliée, des laissés-pour-compte, constituée essentiellement des jeunes et des femmes, se lancent dans des revendications démocratiques.
C’est le cas notamment au Sénégal, au Burkina Faso, dans la plupart des pays un peu partout, et la RDC n’y échappe pas.
Nous avons vu que dans des situations fermées, il y a des mouvements citoyens qui se mettent debout, et en RDC, bous avons les Filimbi, les Lucha, les Compte à Rebours, et tant d’autres puisque la liste n’est pas exhaustive.
Aujourd’hui, c’est pratiquement le renouvellement des acteurs qui sont essentiellement jeunes, des acteurs au front de toutes ces lignes de combat contre l’injustice, contre la dictature, contre l’arbitraire, et bien sûr avec les organisations classiques ou traditionnelles qui sont restées fidèles à la ligne de leur combat.
 3. Récemment à Paris votre Organisation la FIDH a abrité une sorte de conclave des mouvements citoyens de la RDC qui a abouti au Manifeste du citoyen, un document qui exige le départ de Kabila en décembre 2017. 
Pourquoi avoir abrité ces travaux? 
La FIDH n’a pas abrité les assises de la rencontre de Paris, mais elle a tout simplement accordé sur demande des organisateurs de cette rencontre, que la conférence de presse qui a sanctionné ses assises importantes des acteurs congolais de la société civile, soit donnée dans les locaux de la FIDH qui considère que son soutien à des actions pacifiques non violentes pour des personnes qui veulent le changement démocratique chez elles, qui veulent la justice, son appui est sans réserve pour ce faire.

Et à quoi sert le Manifeste?
 
Le Manifeste  »Esili, Inahicha, Kwajiki, Imeni », c’est un manifeste d’un citoyen congolais, une sorte de catéchisme pour ce congolais qui a gardé longtemps courbé son front, et qui aujourd’hui, face au danger qui guette la République démocratique du Congo, et à la suite de l’appel lancé par les évêques catholiques de ce pays,  »Le pays va mal, Debout Congolais, Décembre 2017 approche », ces acteurs qui se sont retrouvés à Paris ont élaboré ce manifeste, ce document qui doit être mis à la disposition de la population.
 4. A-t-ton tiré les leçons de l’échec du Front citoyen ?
Oui, nous avons tiré beaucoup des leçons. D’abord, je dois souligner que c’était dans la vague de la volonté manifeste des congolais de se mettre ensemble pour lutter contre la dictature ancrée en RDC. Et dans cette vague, il y a eu le Rassemblement de l’opposition, la Dynamique de l’opposition que nous connaissons tous.
Mais avant, il y a eu la tentative du Front citoyen à la suite des travaux de l’île de Gorée où il y a eu les acteurs de la société civile qui ont pignon sur rue ainsi que les partis politiques de l’opposition qui se sont retrouvés et ont créé ce mouvement citoyen. Dont la supervision a été placée entre les mains du noyau dur de la société civile c’est-à-dire, les mouvements citoyens ainsi que les Organisations de défense des droits de l’homme.
Souvenez-vous que le coordonnateur du Front citoyen, Mr. Floribert Anzuluni n’est autre que le n°1 un du mouvement citoyen Filimbi. Et son adjoint sur terrain, était Jean-Claude Katende, responsable de l’ASADHO et d’autres acteurs qui occupent des cellules stratégiques importantes animées par les activistes et responsables des mouvements citoyens.
Malheureusement, nous avons constaté que la composante opposition politique n’a pas joué franc jeu. Les politiciens ont vite étaient rattrapés par leurs égo.
Ils ont éclaté la composante en plusieurs groupuscules et chacun voulait tirer la couverture de son côté. Mais le noyau dur a quand même résisté ! Animé par la société civile, il y a eu des actions amorcées au niveau du mouvement citoyen.
Il y a eu l’immobilisme du côté des acteurs politiques ou bien des actions propres à eux ! il y a eu même des tentatives de récupération par une salle campagne menée contre le Front citoyen comme si ces acteurs politiques voulaient se placer au-dessus de ce rassemblement des congolais.
Mais nous avons aussi un bilan à présenter aux congolais au niveau du Front citoyen puisqu’avec son noyau qui supervisait, qui continuait à travailler, il y a eu des actions palpables. Nous avons été partout au monde avec ce noyau. A New York, Washington, Bruxelles, un peu partout.
Nous y avons été pour influencer les décisions des acteurs internationaux et les résultats sont tels que les deux dernières résolutions du Conseil de sécurité sur la situation dans notre pays, sur le renouvellement du mandat de la Monusco l’ont été grâce à notre travail de pression sur place à New York et ailleurs.
Mêmement pour  la dernière résolution, nous avons insisté pour que les thèmes que nous voulions apparaissent dans ce texte concernant la RDC. Nous avons également acquis que les sanctions ciblées soient une réalité et nous avons été partout pour ça !
Partout dans les capitales des pays qui ont un mot à dire et qui suivent la situation en RDC. Nous avons obtenu les sanctions américaines et les sanctions de l’Union européenne.
Voilà ce travail était fait au nom de nos organisations, au nom également du Front citoyen mais dans sa branche société civile.
Et voilà les leçons ont été tirées et les résultats obtenus.
Et à la rencontre de Paris, nous nous sommes d’abord retrouvés, et là j’insiste, retrouvés entre acteurs non-étatiques des mouvements citoyens, des organisations des droits de l’homme qui ont pignon sur rue en RDC, que tout le monde connait : les mouvements citoyens, l’église catholique avec ce qu’elle a comme Commission Justice et Paix, le CALCC (Laïcs catholiques, ndlr) ainsi que les autres associations de défense des droits humains, les journalistes, etc.
Évidemment, c’était une rencontre destinée aux acteurs qui sont sur terrain puisqu’ils ne peuvent pas facilement organisés des telles assises sans que les services de sécurité congolais qui protègent la dictature en place ne viennent les déranger comme on en voit chaque jour. Et nous nous sommes enfermés dans un lieu sécurisé dans la banlieue de Paris pour réfléchir sur la situation dans notre pays et produire ce Manifeste.
Il n’a jamais été question de la présence des acteurs politiques. Les politiciens de l’opposition, comme Félix Tshisekedi avait son programme aux États-Unis et on l’a jamais vu aux assises comme certains le disent toute honte bue avec de fausses informations que c’était un rendez-vous des politiciens du Rassop, comme on le voit sur les réseaux sociaux les mensonges des communicateurs de la MP(Majorité présidentielle).
Donc il n’était pas question d’une rencontre avec les politiciens. Évidemment, comme on en veut à monsieur Sindika Dokolo qui est aussi membre du mouvement qu’il a mis en place avec d’autres compatriotes, le mouvement « Congolais Débout ».
Sindika Dokolo a participé aux travaux comme tout autre représentant des différentes structures de la société civile dont je vous ai parlées . Et dans la simplicité, il a donné le meilleur de lui-même dans la réflexion pendant toutes ces assises.
Voilà, pour le reste je pense que nous avons à la fois tiré les leçons de cet échec et aussi je vous ai souligné qu’il y a eu un bilan positif pour ce Front citoyen.
5. S’il vous était demandé de dialoguer avec le président Kabila pour faire progresser les droits humains en RDC. Seriez-vous d’accord?
Dialoguer avec Joseph Kabila à l’heure actuelle non ! Parce qu’il s’était entêté pour se maintenir par force au pouvoir et persévéré dans le mal.
Il est considéré comme le responsable numéro un de la grave crise sociopolitique et sécuritaire que connaît la RDC, avec un bilan triste, plusieurs millions de morts.
 Et aujourd’hui ce qui se passe dans les dans provinces des Kasaï en général, avec près d’un million et demi de déplacés, 33 mille réfugiés de la population civile en Angola.
Puisqu’il y a des crimes qui ont été commis dans ces provinces, bientôt un Rapport va sortir au niveau de la FIDH. Un Rapport très accablant avec des faits précis, des actes précis et des responsabilités bien établies.
Alors voilà un chef de l’État responsable de tous ces crimes, malgré le fait que nous avons lancé des alertes, malgré les Rapports des organisations de défense des droits de l’homme, assortis des recommandations pour améliorer la situation, le président Kabila et ses partisans se sont entêtés.
Ils ont violé la Constitution, ils ont même violé l’Accord qui leur a accordé un sursis. Eh bien, aller dialoguer avec quelqu’un qui s’entête, qui pense qu’il a le droit de vie et de mort sur ses compatriotes, pas question de dialoguer avec un tel homme qui ne peut changer.
 
Oui je le verrai, je dialoguerai avec lui lorsqu’il sera déféré devant les Cours et Tribunaux. On pourrait examiner avec lui, si ses droits à la défense sont respectés, juste à ça. Mais pour le moment, il n’a pas su tirer son épingle du jeu et se retirer au bon moment. Il s’est entêté pour un pays aussi grand aussi important que la RDC.
Pays dont l’importance stratégique est évidente pour tout le monde. Raison pour laquelle, la question de la RDC est sur la table des organismes multilatéraux.
Voilà pourquoi aujourd’hui je pense personnellement qu’on ne peut plus négocier avec quelqu’un qui a raté une sortie honorable pour offrir à son pays et au continent une belle victoire de la démocratie, avec une première alternance démocratique dans ce pays. Malheureusement c’est le contraire que nous constatons.
6. Le président a-t-il épuisé, selon vous, toutes ses chances de sortie honorable de la scène politique qu’il a dominée pendant près de 20 ans?
Oui, parce que, ceux qui voulaient sa sortie honorable de ce bourbier que lui-même a créé et entretenu, ne sont pas réellement avec lui.
 Qu’il s’agisse de la SADC ou de l’Union Africaine, on n’y croit plus, sauf que sur papier, ils sont en train de produire des déclarations, des communiqués, mais en réalité sous cape, on se moque d’un président qui n’a pas su gérer un pays, assurer la paix à ces compatriotes.
 Un chef d’ État qui ne peut même pas contribuer à la stabilité dans la sous région. C’est ça ce qu’ils nous disent, puisque partout où She Okitundu passe, nous passons aussi, et nous avons des informations, nous déposons de vraies informations, et le reste c’est tout simplement quelques textes qui sont arrangés avec quelques dirigeants africains qui sont dans le même sac que lui.
Monsieur Kabila n’a pas su saisir la balle au bond, comprendre l’histoire, et sortir tête haute. Donc il a raté sa sortie de ce bourbier.
 
 
7. Selon la Majorité présidentielle, vous êtes parmi les personnalités consultées par la communauté internationale pour confectionner les listes sur les autorités congolaises à sanctionner par l’UE et les USA. Est-ce vrai?
Oui, je suis consulté par différents acteurs au niveau international pour prendre des sanctions ciblées, et même amorcer certains procès contre des personnes qui brillent par le blocage du processus d’évolution positive vers la démocratie dans notre pays, avec tout ce processus politique et même électoral, mis à mal par les éléments du pouvoir.
Je suis consulté pour toutes violations graves des droits de l’homme et des crimes contre l’humanité qui sont commis aussi bien du point de vue politique qu’économique.
Je suis consulté, puisque je ne m’en cache pas, parce qu’en tant que défenseur des droits de l’homme, je suis parmi les personnes avisées sur les dossiers sensibles de toutes ces violations et ces crimes contre l’humanité qui sont commis au pays.
Je suis donc consulté puisque je suis de près la situation de mon pays, je connais bon nombre d’acteurs clé. Je reconnais que je suis de temps en temps consulté par des acteurs qui en n’ont ras-le-bol de cette situation de crise inacceptable.
 
8. Quel est l’avenir de l’accord de la Saint-Sylvestre? Application intégrale ou partielle, ou encore dénonciation, partielle ou totale?
Depuis que cet Accord a été signé, pour nous, il n’y a pas eu d’application même intégrale ou partielle.
Il y a eu tout simplement manipulation, sabotage de ce texte qui, pourtant, pouvait permettre au pays d’avancer dans le processus de retour à l’ordre constitutionnel.
 Voilà pourquoi, pour nous, nous continuons à dénoncer les dérives qui ont eu autour de ce processus, et aussi et surtout le recours aux méthodes dictatoriales avec des signes et des actes qui montrent qu’on est en plein dans le terrorisme d’État imposé par le régime actuel.
Donc pour nous. Cet accord est enterré.
Souvenez-vous, à la 2è semaine, au 14è jour, il état question symboliquement de décrisper l’environnement par la libération des détenus politiques dont quelques noms avaient été cités et également d’ouvrir certains médias. Chose qui n’a pas été faite.
Il y a donc Jean Claude Muyambo, Diomi Ndongala et tant d’autres qui croupissent  en prison actuellement, les arrestations continuent, y a des défenseurs des droits de l’homme comme Timothée Mbuya au Katanga, qui sont arrêtés et à qui on fait subir des procès  »iniques », avec d’autres jeunes. Sephora et tant d’autres qui sont encore gardés, maintenus, arrêtés, parce qu’ils ont ont voulu exercer leur liberté de manifestation notamment le 31 décembre 2016.
Les autres réfugiés politiques comme Moïse Katumbi, avec tout ce qu’ils ont mis en branle comme faux procès contre eux. Et on a vu dernièrement ce qu’ils ont fait, pour condamner Sindika, tout ça démontre que l’esprit de cet Accord pour créer un environnement apaisé pour aller aux élections n’est pas du tout de mise et que la responsabilité de cette situation incombe à Joseph Kabila et son groupe.
Donc cet accord a été enterré, puisqu’on l’a manipulé, on a changé même le contenu du document relatif aux Arrangements particuliers.
Voilà tout simplement cette étape avec l’Accord de la Saint-Sylvestre où de la CENCO a permis de démontrer le vrai visage du régime avec son dictateur qui a aujourd’hui sorti ses véritables griffes.
On connait désormais sa volonté inébranlable de garder le pouvoir pour lui-même et ses partisans contre les intérêts de la population.
 
9. Vous êtes très engagé dans le procès Chebeya. Où en êtes- vous avec la procédure ouverte au Sénégal?
Le procès Chebeya suit son cours normal au Sénégal, sur pied du principe de compétence universelle insérée dans la loi sénégalaise. Je ne vous donnerai pas les détails sur ce procès, mais sachez qu’il se poursuit très bien, il y a eu des dispensations politiques au Sénégal et aussi une certaine observance en RDC qui a fait que ça retarde.
Mais sur le plan judiciaire, le dossier est prêt, et ne soyez pas surpris, qu’incessamment, l’un de ses quatre matins, qu’on puisse lancer des convocations à l’endroit des personnes incriminées, aux assassins de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana.
Nous continuons à suivre les familles des victimes, aussi les familles Chebeya et Bazana, que nous défendons, nous en tant que FIDH, en tant que partie civile, nous n’allons pas baisser les bras, il y aura justice.
Qu’il eut crû que Hissene Habré soit rattrapé par la Justice dans l’affaire d’abattage de l’avion civil à Kindu ?
Et il y a d’autres dossiers pour lesquels la Justice fera son travail.
Thambwe Mwamba ne peut plus venir se pavaner avec arrogance en Europe comme il le faisait.
Le sang des victimes congolaises crie à la justice, et la FIDH, les femmes et les hommes de bonne volonté et tout le monde est d’accord que justice sera faite tôt ou tard, contre ces gens qui utilisent le pouvoir pour eux, pour leurs intérêts, au détriment des intérêts de la population.
10. La situation dans les Kasaï semble se stabiliser alors que celle dans le Tanganyika se détériore avec le conflit Pygmées-Bantu. Qu’en pensez-vous?
Que dire de cette triste situation dans le Kasaï, qui n’est autre qu’une situation des crimes contre l’humanité, peut-être que dans un avenir proche, les experts pourront déterminer s’il s’est agit également du génocide d’un peuple.
Vous dites que ça se stabilise, mais c’est un calme trompeur, puisque des nombreuses victimes dont nous avons des mandats judiciaires pour la plupart, crient à la justice, et si justice ne leur est pas faite à temps, ils pourront alors trouver d’autres moyens pour se faire justice et c’est ce que nous craignons.
Donc c’est un calme trompeur puisque les causes n’ayant pas été extirpées, c’est-à-dire la mauvaise gouvernance, une politique délibérément appliquée, pour éliminer toutes les voix dissidentes, contestataires, les éliminer même physiquement, cette cause n’ayant été extirpée,c’est un calme relatif.
Et dans le Tanganyika, avec le conflit pygmées-Bantous, il y a une main noire du régime de Kinshasa, moi je pense que c’est une stratégie que le pouvoir s’est choisi pour créer des foyers d’insécurité, et renvoyer afin de renvoyer aux calendes grecques l’organisation des élections.
 
Propos recueillis par Israël Mutala

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