Une messe noire contre le processus électoral à Kananga

Des hauts cadres de fa Majorité présidentielle et membres du gouvernement séjournent à Kananga avec un ordre de mission au contour flou. Alors que se tiennent des conciliabules des sbires de la MP dans la ville, la Commission électorale nationale indépendante a décidé de lancer, dès le lundi 4 septembre, les opérations d’enrôlement dans l’espace Kasaï. Tout indique que les cadres de la MP cherchent à torpiller le calendrier électoral.

Kananga, chef-lieu de la province du Kasaï Central, est pris d’assaut, depuis le début de la semaine, par des hauts cadres de la Majorité présidentielle. Ces dignitaires du régime ne sont pas là pour une réunion du bureau politique de la famille politique du chef de l’Etat, mais pour des stratégies en rapport avec le processus électoral qui tend, bon gré malgré, vers la fin des opérations d’identification et d’enrôlement.

Cette descente dans l’arène des sbires de la Majorité présidentielle coïncide avec la présence à Kananga des responsables de la Commission électorale nationale indépendante (Céni). La centrale électorale devrait évaluer les préparatifs à la reprise des opérations d’enrôlement des électeurs dans l’espace Kasaï. C’est d’ailleurs après ces réunions d’évaluation que la Céni a décidé, hier mercredi 30 août, de reprendre l’identification et l’enrôlement des électeurs, dès le lundi 4 septembre, dans les provinces du Kasaï et du Kasaï Central ainsi que dans les deux territoires de Luilu et de Kamiji en province de Lomami.

Pendant ce temps, huit membres du gouvernement Tshibala séjournent dans la ville de Kananga avec un ordre de mission au contour flou. Le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, quatre ministres d’Etat respectivement en charge de la Justice, de la Décentralisation, du Budget et des Relations avec le Parlement, et trois ministres, dont ceux de la Défense nationale, des Finances et des Affaires coutumières participent à ce messe noire à Kananga.

PAS DE TRIPARTITE CÉNI-CNSA-GOUVERNEMENT

Au même moment, un des trois vice-présidents du Conseil national de suivi de l’Accord (CNSA), le PPRD Adolphe Lumanu, est au rendez-vous de Kananga. Des informations recueillis des sources proches du CNSA à Kinshasa font savoir que cette institution de suivi de l‘Accord du 31 décembre 2016 n’a délégué personne pour le représenter à une quelconque réunion de la Tripartite Céni-CNSA- Gouvernement à Kananga.

Tout est clair, il s’agit d’une messe noire concoctée par la Majorité présidentielle, sans doute, en rapport le processus électoral qui vient de redémarrer dans l’espace Kasaï. La Majorité présidentielle tient à retarder, le plus longtemps possible, la tenue d’élections de manière à ce que son autorité morale prolonge indéfiniment son bail au Palais de la Nation. Le deuxième et dernier mandat du chef de l’Etat, Joseph Kabila, a expiré depuis le 19 décembre 2016. Et la Constitution lui interdit de briguer un troisième mandat. C’est le nerf de la crise politique en République démocratique du Congo. D’un côté, il y a un régime qui tient à conserver le pouvoir en violation de la Constitution et, de l’autre, des forces politiques et sociales acquises au changement qui sont mobilisées pour faire échec à cette imposture.

Certains médias du pouvoir allèguent mensongèrement l’idée que la reprise des opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs dans l’espace Kasaï fait suite à une certaine Tripartite entre le gouvernement, représenté par le ministre de l’Intérieur, Ramazani Shadary, le vice-président du CNSA, Adolphe Lumanu, et les responsables de la Céni dont Corneille Nangaa, à Kananga. Ce qui est une incongruité. Officiellement, il n’y a pas encore de tripartite entre les trois institutions pour évaluer le processus électoral.

Le CNSA, selon es sources généralement bien informées, n’est pas représentée aux conciliabules qui se tiennent à Kananga. Le président du CNSA n’a pas été convié à ces assises et n’a délégué personne pour le représenter De même, une première réunion de la tripartite Céni-CNSA-Gouvernement devrait être présidée par le chef de l’Etat à défaut par le Premier ministre du gouvernement.

Dans les jours à venir, l’opinion nationale sera certainement informée des tenants et aboutissants des réunions tenues en début de semaine dans la ville de Kananga. Le peuple congolais et les partenaires de la RDC tiennent beaucoup à la tenue d’élections dans un climat apaisé conformément à ce qui a été convenu au Centre interdiocésain. Il n’y a pas d’alternative à la tenue d’élections en RDC. Tout autre schéma reste hypothétique et ne fera que retarder le décollage de la RDC en tant que puissance au cœur de l’Afrique.

LE POTENTIEL

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