Le ton monte entre Washington et Kigali sur un éventuel 3e mandat

Par RFI

mediaLes Etats-Unis refusent de soutenir les chefs d’Etat africains qui modifient les Constitutions dans leur propre intérêt. Photo: le président Paul Kagame (premier plan) et son homologue burundais Pierre Nkurunziza (derrière).AFP PHOTO/JOSE CENDON

Vendredi, le département d’Etat américain s’est à nouveau prononcé contre un éventuel troisième mandat du président Paul Kagame. Il s’est attiré une réplique cinglante de la ministre des Affaires étrangères du Rwanda, Louise Mushikiwabo. Autrefois soutenu par les Etats-Unis, Paul Kagame est depuis 2012 regardé avec une certaine méfiance par Washington.

En langage diplomatique, on appelle cela une passe d’armes. A peine le département d’Etat américain avait-il exprimé son opposition à un éventuel troisième mandat de Paul Kagame, vendredi soir, que la ministre des Affaires étrangères du Rwanda réagissait. Sur les réseaux sociaux, Louise Mushikiwabo notait avec une certaine ironie que la déclaration américaine reconnaissait que c’était aux citoyens rwandais d’en décider. Ce qu’elle ne dit pas cependant, c’est que Washington précise dans le même paragraphe que si les Rwandais sont bel et bien maîtres de leur destin, les Etats-Unis ne soutiennent pas ceux qui à des postes de pouvoir, changent les Constitutions uniquement pour leurs intérêts.

Une position désormais appelée doctrine Obama depuis que le président américain l’a détaillée avec vigueur à la tribune de l’Union africaine en juillet dernier. Une position valable pour tous les présidents tentés de modifier les textes fondamentaux. Les Américains l’ont rappelée aux Burundais et aux Congolais de RDC à plusieurs reprises ces derniers mois. Inquiets d’une possible multiplication des crises en Afrique, sur le modèle burundais, les Etats-Unis veulent freiner Kigali.

Mais au vu de la réaction rwandaise, il est difficile de dire si la stratégie américaine sera payante. En revanche, ce qui est certain, c’est que la fracture entre le président rwandais et l’administration américaine ne fait désormais que s’aggraver.

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