À première vue, la vidéo a l’air banal, mais elle a fait le tour des réseaux sociaux. On y voit le ministre belge des affaires étrangères Didier Reynders se promener dans un quartier populaire de Kinshasa. Le chef de la diplomatie belge venu inaugurer une nouvelle chancellerie de son pays dans la capitale congolaise n’a pas choisi le centre ville, mais, le « vrai » Kin.

 « La Belgique veut agir directement en . Auprès des Congolais les plus pauvres ». Immersion du Min. Reynders au cœur des quartiers populaire de Kinshasa.
http://cas-info.ca/sabote-a-linauguration-de-lambassade-didier-reynders-se-montre-dans-un-quartier-insalubre-de-kinshasa/
 Le clip de vingt secondes tourné par les médias belges montre le ministre parcourir une ruelle infestée des déchets, des sachets ou encore des bouteilles en plastique. Arrivé proche d’un ruisseau insalubre, Didier Reynders ne boude pas son plaisir de saluer les enfants sortis nombreux à sa rencontre.  Plusieurs parmi ces petit Kinois, munis des drapelets aux couleurs de la RDC, portent des maillots des Léopards, l’équipe nationale de football du pays. Autour du ministre, son équipe de sécurité mais aucun officiel congolais. Fin de la vidéo.

Boudé par les autorités congolaises lors de la cérémonie de la chancellerie où seulement le gouverneur de la ville André Kimbuta était présent mais tout en évitant soigneusement de couper le ruban symbolique, comme c’est souvent d’usage, le chef de la diplomatie belge est allé trouver du réconfort auprès des plus démunis. Une manière sans doute de passer un message subliminal au Gouvernement congolais sur le terrain du bien être social où celui-ci est loin d’être un bon élève.

Entre Didier Reyders et les autorités congolaises les relations se sont détériorées. À l’origine, le rapprochement supposé du ministre des affaires étrangères de l’ancienne puissance coloniale avec l’Opposition. M. Reynders a été l’un des parrains de la rencontre de Genval, à Bruxelles, qui a donné naissance au Rassemblement, la principale coalition de l’Opposition. Bien que divisée et affaiblie par la disparition  de son leader Étienne Tshisekedi en février 2017, la formation de Genval reste la force politique la plus redoutée par le Pouvoir congolais. Le ministre belge s’est aussi à plusieurs reprise illustré par sa fermeté sur la résolution de la crise politique en RDC en demandant notamment un calendrier électoral « crédible ». Pas étonnant que le séjour kinois du réformateur libéral belge soit houleux.