Jean-Jacques Wondo: “La crise congolaise n’est pas seulement le départ de Kabila, mais la réappropriation du Congo par les congolais”

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Jean-Jacques Wondo, expert et analyste des questions politiques et sécuritaires de la République démocratique du Congo (RDC) et de l’Afrique médiane, a, au cours d’une conférence organisée samedi 9 décembre par la diaspora congolaise à Bruxelles, soutenu que toute sortie de crise en RDC devra la nécessité la conscientisation l’armée sur la défense de la nation plutôt celle d’un individu.

Liant l’organisation de l’Etat à celle de son armée, Jean-Jacques Wondo a soutenu qu’il y a une introversion de la conception de l’armée en Afrique. Elle est personnalisée.

“Les études ont démontré que l’armée est à la base de la création d’un Etat. Si vous comprenez cette notion, vous comprenez la place qu’occupe la sécurité au sein d’un Etat. Les armées africaines n’ont pas accouché d’un Etat post-colonial, c’est -à-dire d’un État qui était détaché de l’ordre colonial. Ils ont été construits sur base d’un leg colonial destiné à mater la population. Aux indépendances, elles n’ont pas compris qu’on était dans un ordre nouveau pour plutôt défendre les intérêts des nationaux. Cela a fait que ça a servi d’alibi aux dirigeants africains pour s’appuyer et se maintenir au pouvoir”

Pour lui, la crise congolaise n’est pas seulement le départ de Kabila, mais la réappropriation du Congo par les congolais. Pour cela, les congolais doivent se rapprocher de l’armée et expliquer aux forces armées la nécessité de défendre la nation plutôt qu’un individu

“Dans l’exposé des motifs de la constitution congolais, on dit que la défense n’est plus un domaine réservé du chef de l’Etat, mais de collaboration avec le gouvernement. Mais le gouvernement qui est censé être responsable devant le parlement et  ce dernier est en principe le choix des électeurs. Donc aujourd’hui ne considérez pas que tout ce qui concerne est du domaine exclusif du président. C’est aussi votre responsabilité en tant que citoyens (…) Aussi, face aux enjeux, nous disons que la crise congolaise n’est pas simplement le départ de Kabila, mais la réappropriation du Congo par les congolais”, a-t-il déclaré à l’assistance.

“La crise n’est pas uniquement politique, mais il y a également des aspects économiques liés à la sécurité. Les pays qui sont considérés dans l’indice de développement humains comme étant les moins développés sont les pays où règne l’insécurité, donc, où l’Etat n’existe pas et pas de prospérité économique”, a ajouté Jean-jacques Wondo, soutenant que la crise congolaise est la conséquence d’un État mal construit.

La conférence organisée par le groupe international de réflexion et d’actions pour le changement au Congo (Girac) avait pour thème “Sortie de crise de la RDCongo : Rôle du parlement Européen et implication de la diaspora congolaise”.

Jacques Kini

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