Que les médiocres dégagent, dixit le Cardinal Monsengwo !

Il arrive qu’un prêtre soit entrevu comme  »un diseur de messes » sans qu’aucune allusion soit faite à son parcours scolaire et académique. Pour rappel, plusieurs prêtres étudient, après leur école secondaire, pendant plus ou moins sept (7) ans. Trois ans d’études philosophiques et quatre ans d’études théologiques. Dans plusieurs diocèses du Congo-Kinshasa, il arrive que la quatrième année de théologique soit suivie ou remplacée par une année de stage dans une paroisse. Plusieurs prêtres poursuivent des parcours divers et diversifiés avant ou après leurs études séminaristales de philosophie ou de théologie. Et cela dans plusieurs disciplines. Il est donc établi que plusieurs prêtres ont étudié Socrate, Platon, Aristote, Descartes, Kant, Machiavel, Hegel, Habermas, Hobbes, Rawls, Alain Deneault, Eboussi Boulaga, Ngoma Binda, Théophile Obenga, Blaise Okavu, Jean-Pierre Badidike, Philémon Mukendi, etc., un peu tôt.

Et plusieurs approfondissent ces auteurs à l’Université. Tout comme, certains parmi eux, les relisent à partir de l’antiquité pharaonique. Parmi eux, ceux qui s’orientent vers les études bibliques étudient, comme le Cardinal Monsengwo, l’exégèse biblique. D’autres étudient la théologique biblique. D’autres encore la théologie dogmatique, etc.

Et devenir Docteur en exégèse biblique, comme Monsengwo, exige, tant soit peu, une bonne maîtrise de l’Hébreu, de l’Araméen, du Grec, du Latin et du Français. Par ses études, Monsengwo est plurilingue. Il est peut-être bon d’en tenir compte dans son approche des  »médiocres ».

Partant de son parcours scolaire et académique, il serait tentant de soutenir que pour lui, les médiocres sont ceux qui n’ont pas un minimum de parcours scolaire et académique au cours duquel les questions politiques auraient été abordées ou à partir de l’Egypte pharaonique, ou de la grecque antique, ou des philosophes de Lumière ou des philosophes contemporains occidentaux ou africains. Tout comme les orientaux du genre d’Armatya Sen.

Bref, nous supposons que pour Monsengwo, pour éviter d’être  »médiocre », il y a un parcours scolaire et académique normal (et contrôlé) à suivre. Cette hypothèse, je l’émets à partir de son propre parcours.

Cela étant, en relisant le texte dans lequel il fait allusion aux  »médiocres », il en esquisse le profil.

Il décrie  »nos prétendus hommes en uniforme qui traduisent, ni plus ni moins, la barbarie ». Que font-ils ? Ils s’en prennent à la liberté du culte. Ils feignent de contrôler les chrétiens et leur volent leur argent et leurs téléphones portables.  »Leur hiérarchie » est aussi concernée. Elle recourt à la mystification pour violenter la vérité et cacher ses desseins occultes. Elle se sert du  »mensonge systémique » en vue de l’enrichissement sans cause. Elle promeut les anti-valeurs à la place des valeurs. Ce faisant, elle rompt le pacte de confiance entre elle et le peuple. Elle devient l’ennemie de la justice et de la paix. Elle est médiocre. Elle sème la mort des paisibles citoyen(ne)s au nom de ses intérêts maffieux.

Cette description des  »médiocres » questionne l’approche que les autres patriotes congolais en ont. Patrick Mbeko a déjà donné la sienne. A son avis, ces médiocres se retrouvent et à  »Kingakati », dans  »l’opposition », dans  »la société civile » et dans la diaspora congolaise.

Le Cardinal Monsengwo et Patrick Mbeko ne disent pas comment il faut procéder pour que  »ces médiocres dégagent ». (à suivre)

Babanya Kabudi

Génération Lumumba 1961

Leave a comment

Your email address will not be published.


*