Le Potentiel : «La CENCO chez Sassou : la RDC risque de vivre le pire»

Des évêques membres de la CENCO lors de travaux du dialogue national inclusif à Kinshasa, le 09/12/2016. Radio Okapi/Ph. John Bompengo.

Des évêques membres de la CENCO lors de l’ouverture du dialogue national inclusif à Kinshasa, le 08/12/2016. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Revue de presse du jeudi 11 janvier 2018

Les journaux de Kinshasa reviennent sur le déplacement des évêques de la CENCO à Brazzaville pour solliciter l’implication de Denis Sassou dans l’application de l’accord du 31 décembre et l’organisation des élections avant le 23 décembre.

«Si rien n’est fait pour arrêter l’élan de répression en cours en RDC, il y a risque que le pays revive le pire», rapporte Le Potentiel qui reprend la déclaration de l’abbé Nshole, secrétaire général de la CENCO qui accompagnait, à Brazzaville, Mgr Utembi, président de cette structure, lors de son échange avec le président Denis Sassou.

Les évêques ont demandé au chef de l’Etat du Congo-Brazzaville, note le journal, d’user de sa position pour calmer la crise politique qui dure depuis plus d’un an chez son voisin, et qu’il mène une mission de bons offices afin que les élections présidentielle, législatives, locales et provinciales, que les évêques jugent «tenables» se déroulent à la date annoncée du 23 décembre prochain.

Le Phare, de son côté, révèle que l’objet de cette visite n’était autre que celui d’attirer l’attention de M. Sassou sur les risques d’implosion de la situation politique, sécuritaire et sociale en RDC, suite au blocage de plusieurs dispositions de l’Accord de la Saint Sylvestre imputé au pouvoir en place.

L’événement qui a poussé la CENCO à s’adresser au chef de l’Etat du Congo voisin était la répression sanglante, par les forces de l’ordre et de sécurité, de la marche pacifique des chrétiens catholiques organisée le dimanche 31 décembre 2017.

«Crise en RDC : jusqu’où irait Sassou», s’interroge La Prospérité. Le quotidien estime dans son analyse que le président de la République du Congo n’a pas les mains libres et la carrure nécessaire pour être écouté par toutes les parties impliquées  dans la crise congolaise.

Dans un autre registre, les tabloïds  kinois reprennent la réaction de Nikki Haley, ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU face à la répression de la manifestation du 31 décembre 2016.

«Retombées des événements du 31 décembre 2017 : Nikki Haley invite Kabila à dégager», titre Le Phare.
Selon le tabloïd, la représentante de Washington à l’ONU a condamné, en de termes fort sévères, les actes de violences commis par les hommes en uniforme sur des civils non armés. « Entendre des rapport des brutalités et des cruautés envers  des civils innocents et des enfants dans des lieux sacrés est absolument horrifiant », a déclaré depuis New York l’ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU.

C’est dans cet élan de colère et d’indignation qu’elle a lancé : «Le président Kabila doit rendre ses forces de sécurité responsables, respecter les droits de l’homme de ses citoyens, et respecter son engagement de quitter le pouvoir, conformément à la Constitution congolaise, après les élections de décembre 2018», rapporte le journal.

Nikki  Haley  rappelle à Joseph Kabila son devoir de protéger les citoyens et rendre ses forces « responsables », mentionne pour sa part Cas-info.ca. Elle va plus loin pour mettre en garde le président de la RDC et lui dire de respecter les délais convenus pour les élections en 2018, fait remarquer le site web.

Pour Le Potentiel, cette désapprobation vient renforcer la position de toute la communauté internationale sur l’usage disproportionnée de la force contre des manifestants pacifiques lors de la marche initiée par le Comité laïc de coordination le 31 décembre dernier. Marche qui visait à demander aux dirigeants congolais le respect de l’accord politique de partage de pouvoir entre la Majorité et l’Opposition signé sous l’égide des évêques catholiques.

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