Accusé par la police d’avoir instigué à une marche après la messe, Kamerhe parle d’un “gros mensonge”

actualite.cd

Le président de l’UNC Vital Kamerhe rejette l’accusation du commissaire provincial de la police qui l’a accusé d’être l’instigateur d’une manifestation à la fin de la célébration eucharistique du Cardinal Monsengwo à la cathédrale Notre Dame. Dans une Interview accordée à ACTUALITE.CD, Vital Kamerhe vante une réaction spontanée de la population après la joie suscitée par l’homélie du Cardinal qui a appelé la population congolaise à prendre son destin en main.

La police vous accuse d’être l’auteur de ce qui s’est passé. Comment vous réagissez?

C’est un gros mensonge. Nous avons tous suivi l’homélie et le message d’aujourd’hui était très fort : peuple Congolais, levez-vous et prenez votre destin en main. Et nous avons quitté glorieusement et avec joie l’église Notre-Dame pour marcher parce que les routes ne sont pas faites seulement pour les véhicules. Il y a les piétons qui peuvent marcher et tout le monde peut marcher sans perturber l’ordre public. Donc nous étions en train d’exprimer à la fois notre colère de voir que notre pays est gouverné comme il l’est, notre peuple paupérisé, et nous disons donc que la lutte continue. La flamme qui s’est allumée, continue. C’est à nous maintenant les politique de prendre le relais.

Le problème pour la police est que cette marche n’a pas été prévue dans le programme…

La spontanéité par définition ne se prévoit pas. Si le peuple décide d’être content ou d’accueillir un message de Dieu spontanément, ni la police ni le chef de l’État ou qui que ce soit ne peut l’empêcher. Les gens étaient contents du message qui a été prêché aujourd’hui : l’amour, la vérité, la justice, la tolérance. Ce pays appartient à nous tous, nous devons donc en jouir nous tous. Pas une poignée d’individus qui s’accaparent de tout et qui empêchent même aux autres de jouir de leurs droits fondamentaux dont la liberté de parole, d’expression, de manifestation. C’est quand même pire que l’esclavage.

Pour la MP, l’opposition fait de la récupération politicienne des actions de l’Église…

Oui! Moi, je suis d’accord avec la MP puisqu’elle n’aime pas l’Évangile et elle ne peut pas faire sien le message de Dieu. Nous au niveau de l’opposition et spécialement au niveau de l’UNC, nous n’avons pas de honte à dire que nous récupérons le message de Dieu pour distribuer à toutes ces brebis à travers le pays. Donc si c’est ça qu’ils appellent la récupération, ça ne me fait ni chaud ni froid. Je suis d’accord pourvu que cela puisse conduire à la libération totale du peuple de Dieu. Bon, les amis de la majorité manquent à dire. Ils ont cru qu’avec les embouteillages qu’ils ont créés le matin, ils pouvaient faire peur aux gens et que personne ne viendrait. Ils ont été étonnés de voir que la cathédrale, non seulement à l’intérieur, dans la cour et même sur la voie publique, les Kinois ont répondu nombreux. Je voudrais ici féliciter nos jeunes, nos mamans, nos parents et tous nos collègues de l’opposition et de la société civile qui sont venus nombreux pour soutenir d’abord le Cardinal qui a tout mon soutien, celui de l’UNC et de l’ensemble de l’opposition et nous disons que l’église catholique ne doit pas reculer. On a profané les lieux de culte et il faut que le Vatican réagisse vigoureusement contre ce pouvoir.

Peut-on dire aujourd’hui que l’opposition congolaise trouve sa force auprès de l’église?

C’est une très bonne chose ! Il n’y a pas meilleure union que celle à travers l’église. Si nous pouvons, maintenant que nous avons commencé à avoir une unité solide et indéfectible par la grâce de Dieu, pourquoi pas? Nous disons que l’église est dans sa mission qui est prévue dans le droit canon, c’est-à-dire, là où la population est opprimée, l’église ne doit pas se taire. C’est le cas au Congo où on empêche aux Congolaises de jouir de leurs  droits. L’Église peut intervenir dans le domaine social, de la justice. L’Église peut donner son opinion même sur la politique et la façon de gouverner le pays quand ça ne marche pas. L’église se tait et elle reste au milieu du village quand il n’y a pas d’injustice. Quand il y a une justice et que vous vous taisiez, vous devenez complice aux côtés de ceux qui oppriment le peuple.

Interview réalisée par Stanys Bujakera

Leave a comment

Your email address will not be published.


*