Violences à Kakenge : deux chefs traditionnels aux mains de l’armée

Des habitations incendiées lors des violences dans la cité de Kakenge au Kasaï (février 2018). Radio Okapi/Photo Joël Bofengo

Les chefs coutumiers Kalamba et Shakobe qui s’accusent mutuellement d’être à l’origine des violences dans la cité de Kakenge sont entre les mains de l’armée depuis lundi 5 février. C’est le chef Kalamba qui a été le premier à être remis à l’armée après s’être présenté au gouverneur du Kasaï en visite à Kakenge.Le gouverneur Manyanga s’était rendu à Kakenge dimanche pour tenter d’apaiser les tensions dans cette cité qui a connu des violences meurtrières les 29 et 30 janvier derniers sur fond des conflits communautaires.

A son arrivée, Marc Manyanga a reçu les chefs traditionnels du secteur à qui il a notamment fait savoir que la loi interdisait d’entretenir des milices. Absent de cette rencontre, le chef Kalamba- accusé d’entretenir une milice qui a attaqué Kakenge la semaine passée- s’est présenté lundi devant le gouverneur qui s’apprêtait à quitter la cité.

Selon Marc Manyanga, le chef Kalamba à nier entretenir une milice, affirmant que les miliciens qui ont attaqué Kakende serait venu d’un territoire plus éloigné. Mais pour le gouverneur, il y a une «présomption certaine» de la présence des miliciens dans le village du chef Kalamba. Il a donc demandé à l’armée de garder le chef traditionnel jusqu’à ce que la justice se saisisse du dossier et établisse les responsabilités dans les violences qui ont secoué Kakenge.

Après le chef Kalamba, l’armée a également mis la main sur le chef Shakobe. Une autre autorité coutumière que Kalamba accusait d’être à la tête de la milice qui a attaqué son village.

Des sources de l’armée indiquent que les deux chefs traditionnels sont arrêtés pour des raisons d’enquête.

Les violences qui ont secoué Kakenge la semaine passée ont fait une vingtaine de morts, selon la Croix-Rouge locale. Mais certaines sources évoquent la mort de «beaucoup d’autres personnes».

Ces violences sont perpétrées par des milices qui revendiquent chacune de vouloir défendre leurs communautés respectives.

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