Guerre ouverte chez les Kabilistes

Publié par

DSC_0038Comme on le pressentait, le Bureau Politique de la Majorité Présidentielle s’est réunie en urgence hier mercredi 16 septembre 2015 en vue d’examiner la situation créée en son sein par la lettre adressée, en date du 14 septembre, à son « Autorité Morale », Joseph Kabila, par un groupe de ses membres réunis au sein du G.7. Le contenu de cette correspondance était d’autant pertinent que les signataires, à savoir Charles Mwando Nsimba (Unadef), Gabriel Kyungu wa Kumwanza (Unafec), Olivier Kamitatu (ARC), Christophe Lutundula (MSS/DD), José Endundo Bononge (PDC), Yves Mobando (MSR) et Banza Maloba (ACO), faisaient savoir leur souci de voir le Chef de l’Etat respecter scrupuleusement la Constitution. Cette exigence se voulait un refus catégorique de tout glissement de mandat du Chef de l’Etat, du découpage territorial précipité, du blocage de l’élection des gouverneurs et vice-gouverneurs de nouvelles provinces, etc. Bref, ils invitaient le patron de leur famille politique à bien lire les signes du temps, de manière à ne pas tomber dans les travers de la tentative manquée de tripatouillage de la Loi électorale, en janvier dernier.

Dans une déclaration lue par Lambert Mende, qui s’est improvisé porte-parole de la Majorité Présidentielle, le Bureau Politique reproche aux « frondeurs » de faire le jeu de l’Opposition dans sa perception des facteurs de blocage du processus électoral et dans sa lecture des intentions non dévoilées du Chef de l’Etat. Compte tenu de leur vision politique qui ne cadre plus avec celle de leur « Autorité morale », l’instance dirigeante de la MP a pris acte de leur « auto-exclusion » et les a invités à en tirer eux-mêmes les conséquences.

Le fait le plus cocasse qui a retenu l’attention des observateurs est que les « frondeurs » ont confirmé leur désaccord avec leurs compagnons politiques en claquant bruyamment la porte. C’était en signe de protestation contre  ce qu’ils ont perçu comme leur auto-exclusion programmée, en l’absence de tout débat au sujet des griefs mis à leur charge.

Les auteurs de ce « crime de lèse-majesté » enregistré hier n’étaient autres que Charles Mwando Nsimba de l’Unadef, Gabriel Kyungu wa Kumwanza de l’Unafec, Christophe Lutundula du MSDD, José Endundo du PDC, Konde Vila Kikanda de l’ARC (qui représentait Olivier Kamitatu), Muhindo Nzangi du MSR (qui représentait Yves Mobando) et Banza Davy de l’ACO. A leur tour, ceux-ci ont fait parvenir à plusieurs rédactions de la place leur communiqué rédigé quelques minutes après l’incident, dans lequel ils signalent avoir pris acte de leur auto-exclusion, tout en affirmant assumer l’intégralité du contenu du mémorandum envoyé à Joseph Kabila le lundi 14 septembre 2015.

Les analystes politiques pensent que cette fois, la Majorité Présidentielle et le G.7 sont, plus que jamais, tout proches de la rupture. Les sons discordants constatés chez les uns et les autres, pendant que le processus électoral est plombé et que le Dialogue qui devait favoriser le dégel politique entre la Majorité et le pouvoir devient de plus en plus hypothétique, font craindre à de lendemains de tous les dangers pour le pays. En principe, avant d’aller vers les autres forces politiques et sociales, la Majorité Présidentielle devrait résoudre sa crise interne.

Le décor politique du moment présente une famille politique présidentielle divisée, en face d’une Opposition également souffrant du virus de la division. Les deux camps attendent-ils que la « rue » siffle la fin de la récréation ? Nul ne le sait.

 Kimp

Leave a comment

Your email address will not be published.


*