La DSP A Tenté De Tuer Mobutu!

Le Congolais

Mobutu Sese Seko 6

Incroyable mais vrai !

La DSP a tenté de tuer Mobutu.

…Le colonel Motoko, assisté du capitaine Ngani, me fit le récit de l’épopée de Gbadolite oû le maréchal Mobutu a failli être abattu par ses propres hommes, ceux-là mêmes qui étaient chargés d’assurer sa sécurité !

L’histoire a commencé, selon le Colonel Motoko, à Kinshasa. Je voudrais ici rapporter très fidèlement ce que ces deux officiers, à la fois très proches du Maréchal et de leur chef le général Nzimbi, m’ont raconté.

Je ne le fais pas dans le but de charger qui que ce soit. Mais j’estime que ce récit, rapporté par des officiers qui sont restés fidèles à Mobutu jusqu’au dernier jour de sa vie, révèle le résultat du climat de l’armée et de l’état d’esprit que nous avons longuement décrit dans les chapitres précédents. C’est le fruit d’un long processus de pourrissement.

Le vendredi 16 mai 1997 à l’aéroport de N’djili, le maréchal Mobutu a échappé à un attentat.

« Quelques minutes avant l’embarquement dans l’avion, me dit le colonel Motoko, un officier de bataillon Sécurité vint me prévenir que le commandant DSP a envoyé une jeep avec des missiles sol-air à la Ferme Lokali (appartenant à Seti Yale) pour abattre l’avion du Maréchal au décollage et mettre l’action sur le compte des rebelles de l’AFDL.

Dès que les pilotes ont voulu s’engager dans la grande piste, je suis allé leur donner l’ordre de décoller dans le sens de Masina et non dans celui de N’sele. Les pilotes ont voulu discuter le sens du vent, mais j’ai élevé le ton et le Maréchal leur a dit de faire ce que je leur demandais.

Dès que l’avion a tourné dans le sens de N’sele pour aller prendre sa position de vol vers Masina, il y a eu une forte agitation chez le général Nzimbi qui ordonna au véhicule basé à la Ferme de faire rapidement mouvement du côté de la vallée de Masina, pour y attendre l’avion présidentiel.

Dans la précipitation, le chauffeur du véhicule, par excès de vitesse, a perdu le contrôle de son engin et a provoqué un accident, qui a fait un mort. C’est lors de son interrogatoire que l’intéressé a lâché le morceau. C’est ainsi que le commandant DSP, après avoir quitté l’aéroport, n’est plus rentré au Camp Tshatshi. Il avait déjà fait ses valises pour quitter le pays après la mort du Maréchal. Le coup ayant échoué, il a traversé immédiatement le Fleuve Congo pour Brazzaville ».

« Es-tu sûr de ce que tu me dis ? » demandai-je, incrédule. Mais le Major Ngani enchaîna : « Ce n’est pas tout, Spécial. Un agent de la sécurité, en la personne du Colonel Ndoma Moteke, est venu jusqu’ici à Gbadolite pour tenter d’abattre le Président en kamikaze !

Depuis le 16 Mai, le Maréchal cherchait « Corbeau » (le nom de code du général Nzimbi) au téléphone pendant deux jours. Sans succès. Personne ne savait oû il se trouvait. Mais voilà que le 17 mai, à 18 heures, le colonel Ndoma Moteke profite de mon déplacement pour demander aux jeunes militaires en faction à la résidence (Gbadolite), la position du Maréchal pour lui parler.

Un des jeunes nous le signale. Nous l’interpellons pour savoir comment il était en contact avec
«Corbeau », car plus personne dans le bataillon ne connaissait sa position. Nous lui avons demandé de nous livrer le message de « Corbeau » pour que nous le transmettions nous-mêmes au Maréchal. Le bonhomme n’avait aucun message à transmettre. Nous l’avons désarmé et mis au cachot. Le lendemain matin, avant le départ du Président, lui-même a avoué son forfait et a demandé pardon au Maréchal. Il le fit quelques minutes seulement avant notre décollage précipité
! »

Le colonel Motoko poursuit son récit : « Ce matin du dimanche 18 mai, j’ai été alerté par mes hommes, qui m’ont signalé que l’équipe des commandos de la Division Spéciale Présidentielle (DSP) envoyée à Yakoma et à Wapinda pour contrer l’avancée des rebelles avait rebroussé chemin et progressait vers Gbadolite, dès le moment oû les militaires ont appris que Nzimbi avait fui et qu’il était à Brazzaville. Ils ont estimé que le général Nzimbi les avait exploités et que le moment venu, il les envoyait à la mort alors que lui-même s’enfuyait. Ils ont décidé de venir prendre le Maréchal en otage, car c’est lui qui a couvert tous les abus de Nzimbi en refusant de le limoger. Dès que j’ai vérifié cette information, je suis monté réveiller le Maréchal pour que nous quittions immédiatement Gbadolite. Mais le Maréchal attendait son avion qui était parti à Brazzaville chercher les enfants. L’avion ne pouvait pas revenir à Gbadolite, car l’opérateur de la tour de contrôle a violemment menacé les pilotes en leur faisant comprendre que s’ils revenaient, l’avion serait abattu en l’air. Pris de peur, l’équipage a abandonné l’avion à l’aéroport Semaka-Maya-Maya et s’est rendu à l’hôtel. »

Mais le Président refusa de quitter Gbadolite : « S’ils veulent me tuer, je préfère mourir ici chez moi. Je ne fuirai pas ! ». Le colonel Motoko lui répondit : « Maréchal, vous connaissez très bien notre consigne et notre serment : Si vous refusez, je serai obligé de vous emmener par la force, car je ne peux pas vous laisser mourir ici sans rien faire ».

« Le Président nous a demandé d’entrer en contact avec vous à Lomé pour savoir si le Président Eyadema lui a envoyé un avion, poursuit Motoko, alors que plus aucun opérateur n’était à son poste. Dieu merci, j’avais eu l’idée de bloquer, la veille, le cargo Iliouchine de Savimbi qui voulait décoller. C’était le seul avion sur la piste et, selon les règles de sécurité, je ne pouvais pas le laisser partir sans qu’aucun autre avion de rechange ne l’ait remplacé. Ainsi, lorsqu’on me signala que les troupes de la DSP avaient atteint le centre de Gbadolite et progressaient vers l’aéroport pour l’occuper, j’ai ordonné à mes hommes de prendre le Maréchal de force pour le mettre dans sa voiture, ainsi que Madame la Présidente.

Arrivés à l’aéroport, nous avons fait entrer le Président avec sa voiture dans l’avion dont les moteurs étaient déjà en marche et j’ai ordonné le décollage immédiat. On entendait déjà les tirs d’armes approcher de l’aéroport. Le temps de faire le taxi et de décoller, la première équipe était déjà à l’aéroport et elle s’est mise à tirer sur l’avion présidentiel lors du décollage. ».

Ici, le colonel Motoko s’interrompit, m’amena vers l’avion oû nous avons compté six impacts de balles. Heureusement que ce n’était pas la Ville de Lisala (l’avion qu’utilisait habituellement le Maréchal Mobutu dans tous ses déplacements).

Un des gardes du corps de l’épouse du maréchal Mobutu avait disparu à Gbadolite avec les sacs à main contenant les passeports du couple présidentiel. Sans cela, le Président Mobutu aurait pu regagner sa villa de Cap-Martin pour poursuivre les soins auprès de ses médecins. Mais il n’avait plus de passeport contenant son visa d’entrée en France.

Je n’ai fait aucun commentaire sur ce récit très douloureux et très triste qui montre toute la décadence d’un système de pouvoir qui n’a pas tenu compte du développement des tares qui rongeaient inexorablement les racines et les fondements mêmes de son essence et de sa raison d’être.

« Tout ce que l’homme sème, il le récolte », dit la parole de Dieu. Les brimades, les négligences dont les gardes du corps ont été des victimes silencieuses pendant longtemps ne pouvaient qu’exploser, un jour ou l’autre…

Dernier entretien avec le Maréchal Mobutu.

Lorsque l’intendance du Palais fut prête, le Premier Ministre Togolais vint me faire signe que nous pouvions enfin démarrer les véhicules pour nous rendre en ville. Nous avions attendu plus d’une heure à l’aéroport, et le Maréchal était de plus en plus nerveux.

Dès que nous sommes arrivés au Palais présidentiel togolais mis à sa disposition, le Premier Ministre prit congé du Maréchal tout en lui souhaitant un très bon séjour au Togo oû il devait se sentir chez lui. Il excusa son Président qui se trouvait encore à Kara pour une journée.

Immédiatement après le départ du Premier ministre Togolais, le maréchal Mobutu m’invita à nous retirer dans un petit salon. Il demanda à son épouse et à tout le monde de nous laisser seuls. Ce fut le moment le plus fort de toute ma carrière auprès du président Mobutu. Car, en peu de temps et en peu de mots, je peux affirmer que, pour la première fois, l’homme qu’était le président Mobutu m’a ouvert son véritable cœur.

Il me donna son appréciation sur mes années passées auprès de lui, il me révéla avec détails et clarté les différentes pressions, les intoxications dont il a été à la fois objet et victime, il me fit part de certains « chantages » politiques et surtout du large complot dont il a été la victime de la part de ses collaborateurs, de ses proches et de ses collègues africains…

Il me remercia pour les services rendus et pour la fidélité, il me prodigua des conseils portant sur ses propres erreurs et, à la fin, il me dit la phrase que je n’oublierai jamais : « Dieu qui voit tout saura te rémunérer selon tout ce que tu as fait pour moi et pour ton pays, même si les gens ne le savent pas. » A ces mots, j’ai craqué et j’ai sangloté. J’ai senti sa main tremblotante se poser sur mon épaule : « Courage et bonne chance ! Salue ta femme et tes enfants pour moi ! ».

J’ai quitté le Maréchal sans le saluer ni le regarder. Ce fut notre dernier entretien en tête à tête – en dehors des contacts téléphoniques ultérieurs. Je ne le reverrai qu’endormi dans son cercueil, à Rabat, au Maroc.

« Hassan II : l’exemple d’une amitié fidèle ».

Dans la recherche d’une dernière terre d’asile, Mobutu, conspué par le monde entier, y compris par ceux-là qui ont longtemps bénéficié de ses nombreuses largesses, sera reçu par son vieil ami, le Roi Hassan II du Maroc. Il n’a pas cherché à savoir un seul instant ce que penseraient les Américains, les Belges, les Français ou l’Afrique du geste courageux d’accueillir ce « maudit de la Terre », ce « scélérat » et ce « vomi », cet « indésirable » que le monde fuyait comme la peste. Il a accueilli un ami de longue date, brisé par la maladie, pourchassé par le destin de l’histoire des hommes.

J’ai fait un jour le bilan de l’amitié des deux hommes : Hassan II a couru au secours de Mobutu deux fois lorsque son pouvoir était menacé. Il a accueilli dans ses académies militaires les meilleurs officiers zaïrois pour leur formation : il a mis à la disposition de Mobutu ses meilleurs conseillers militaires pour organiser l’armée zaïroise. Je cite ici le très brave et très fidèle Général Loubaris que j’ai vu pleurer comme un enfant devant le cercueil du maréchal Mobutu, insensible aux consolations de son épouse qui lui tenait la main.

Mobutu lui a rendu son amitié : il a suspendu la participation du Zaïre à l’OUA pour protester contre la reconnaissance « illégale » du Polisario comme Etat membre de l’OUA. Il a toujours exprimé un respect et une attention soutenue pour son amitié envers Hassan II.

Quand j’y regarde de très près, l’amitié du souverain chérifien n’a rien de commun avec celles qui sont basées sur les intérêts matériels et les mesquins calculs politiciens. Il aime parce qu’il aime. Et c’est ça la vraie amitié. Il prend son ami comme il est, avec ses défauts et ses qualités. Il ne tient pas compte du jugement des autres, car ce n’est pas l’ami des autres, c’est son ami.

Le Professeur Diomi a lui aussi exprimé son admiration pour la grandeur d’âme et l’amitié que le Roi du Maroc avait pour Mobutu : « Savez-vous que mes collègues marocains (il s’agit des médecins personnels de Hassan II qu’il avait détachés auprès du maréchal Mobutu) m’ont dit que chaque jour, le Roi les appelait pour s’enquérir personnellement de la santé du Président Mobutu ? Et chaque fois, il leur demandait de ne rien négliger et de faire tout ce qu’il faut pour que son ami ne manque de rien ! ». Mobutu ne fut pas le seul à bénéficier de cette fidélité amicale du Roi. Le Shah d’Iran bénéficia de la même marque d’amour, d’amitié et de sollicitude.

Pendant des années, à côté de Mobutu, j’ai connu de nombreuses personnalités tant africaines, européennes qu’américaines qui ont largement bénéficié des largesses de Mobutu en « nature » et en amitié, mais qui sont restées muettes comme des carpes tout le temps qu’il fut en difficulté, et surtout après son départ humiliant du pouvoir.

C’est cela le monde des hommes. Surtout des hommes d’aujourd’hui.

Je ne dis pas que Mobutu était bon et que ses amis devraient embrasser son cadavre à la bouche. Mais je pense que ceux qui se présentaient comme ses amis, et s’en prévalaient au moment de sa gloire, savaient aussi que Mobutu n’avait pas que des qualités qu’ils louaient d’ailleurs, mais qu’il avait aussi, comme tout être humain, des défauts. Et leur abandon de Mobutu, au moment oû il avait le plus besoin de leur amitié, me paraît plus une forme de lâcheté et d’hypocrisie digne d’une amitié mafieuse que des rapports amicaux entre gentlemen.

L’attitude du Roi Hassan II devrait servir de modèle aux dirigeants africains qui chantent l’amitié et la solidarité africaine sur toutes les tribunes des Conférences africaines et dans les Forums internationaux.

« Adieu Maréchal ».

Je demande, une fois de plus, l’indulgence du lecteur pour ne pas décrire dans les détails, comme d’aucuns le désirent certainement, les circonstances de la mort du Maréchal Mobutu, pour une raison simple : Lui-même et sa famille ont voulu que sa mort et ses funérailles se fassent dans la plus stricte intimité, pour le respect de sa mémoire. Je ne peux donc pas déroger à la volonté de la famille et du défunt lui-même. Néanmoins, je voudrais simplement faire quelques constats et émettre quelques réflexions personnelles, autour de la fin du règne de ce géant que fut le Maréchal Mobutu, sur le plan africain et international.

Le soir de l’office funèbre dans sa résidence privée de Rabat, j’ai vu devant moi un morceau de bois posé sur une table basse, entouré des membres de la famille et des enfants en pleurs. A l’intérieur de cette boîte en bois, un homme était endormi, vêtu d’un costume, d’une chemise, d’une cravate et d’une paire de chaussettes sans chaussures. J’ai bien regardé sa figure. Ses yeux, d’habitude éclatants, étaient fermés. Son visage ressemblait à celui d’un enfant en paix et en repos. Le Maréchal Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu Wa Za Banga, c’était lui !

Et pourtant, aucune fanfare ne jouait, sinon les sanglots de douleurs sincères de ses enfants qui déchiraient le silence de la salle ! Aucune garde ou haie d’honneur. Seules ses filles et les quelques femmes membres proches de la famille entouraient le corps, assises par terre et poussant chacune des cris de douleur qui perçaient les cœurs meurtris et ne laissaient personne indifférent. La bousculade habituelle des autorités nationales et des « proches » pour le simple anniversaire d’un de ses enfants avait cédé la place à un vide total et au calme de la cour d’exécution d’un meurtrier qu’on amène à l’échafaud ! Et pourtant, l’un des plus grands baobabs d’Afrique venait de tomber !

Au cimetière, après avoir mis le corps dans son caveau, la famille s’est retirée dans les pleurs. C’est alors que quelque chose de spontané et de déchirant se produisit : les officiers de sécurité de Mobutu, autour de leur Chef, le capitaine Ngani, les médecins personnels Diomi et Biamungu, les responsables du Protocole Mena et Kasogbia, Seti Yale et moi-même, nous nous sommes retrouvés seuls, autour de la dernière demeure du Maréchal.

Chacun avait certainement compris que le moment d’adieu était venu. Alors, tous les efforts de maîtrise de soi ont cédé sous la pression de l’émotion. Militaires comme civils, nous avons tous éclaté en sanglots pendant près de trente minutes.

J’entendis dans leurs pleurs les gardes du corps demander pardon au Maréchal au nom de leurs amis : « Pardonne-nous, Maréchal, nous n’avons pas fait notre travail et nous avons manqué à notre serment ! Sinon, tu ne serais pas là maintenant ! Pardonne ton armée… ». C’était simplement pénible, poignant et dramatique…

La mort et les funérailles du maréchal Mobutu ont été un grand signe de l’amour de Dieu et son enseignement. En tant que chrétien et serviteur de Jésus, je ne pourrais pas ne pas témoigner de l’amour immense du Christ envers les pauvres pécheurs que nous sommes. Jésus était venu à la recherche des pécheurs et de ceux que le monde a condamnés et rejetés par sa justice et son jugement. Mais ma joie est grande de savoir que le Christ est venu à la rencontre de Mobutu par le canal d’un de ses humbles serviteurs, le Pasteur Jean-Louis Jayet et Monique Jayet, son épouse, qui furent à son chevet pendant quinze jours, pour le préparer à sa rencontre avec le Seigneur Jésus-Christ qu’il a librement accepté comme son Seigneur et Sauveur.

Il lui a ouvert son cœur, il a confessé ses péchés, il s’est repenti et a obtenu le pardon et la paix de Dieu. Et le dernier jour, sans peur de la mort, malgré la dure souffrance physique, il a quitté ce monde comme un enfant vient au monde, c’est-à-dire les mains vides, mais dans la paix et la joie d’aller à la rencontre de son Père miséricordieux. Peu importe ce que le monde retiendra et dira de lui. Mais je sais et j’affirme que la meilleure fin est celle où, après toutes les vanités des choses de la Terre, le Père vous a accueille dans sa demeure éternelle où vous ne verrez plus et n’entendrez plus jamais ni critiques, ni méchancetés, ni jugements, ni trahisons, ni condamnations.

J’ai eu le privilège de voir le maréchal Mobutu au sommet de sa gloire et de partager avec lui les grands moments de sa vie. Je l’ai suivi dans la décadence de son pouvoir, jusqu’à sa mort dans la solitude la plus complète. Pour un homme qui a connu les honneurs et les plaisirs de ce monde, je peux, en toute modestie, et en guise de témoignage, et sans aucune peur de me tromper, mettre dans sa bouche, comme une épitaphe, ces paroles du Livre de la Sagesse du Roi Salomon :
« J’exécutai de grands ouvrages : je me bâtis des maisons, je me plantai des vignes, je me fis des jardins et des vergers, et j’y plantai des arbres à fruits de toutes espèces, je me créai des étangs, pour arroser des forêts oû croissaient mes arbres. J’achetai des serviteurs et des servantes, et j’eus leurs enfants nés dans ma maison ; je possédai des troupeaux et des bœufs et des brebis, plus que ceux qui étaient avant moi dans Jérusalem.

Je m’amassai de l’argent et de l’or, et les richesses des rois et des provinces. Je me procurai des chanteurs et des chanteuses, et les délices des fils de l’homme, des femmes en grand nombre. Je devins grand, plus grand que tous ceux qui étaient avant moi dans Jérusalem. Et même ma sagesse demeura avec moi. Tout ce que mes yeux avaient désiré, je ne les en ai point privés, je n’ai refusé à mon cœur aucune joie, car mon cœur prenait plaisir à tout mon travail, et c’est la part qui m’en est revenue.

Puis, j’ai considéré tous les ouvrages que ma maison avait faits, et la peine que j’avais prise à les exécuter; et voici, TOUT EST VANITE et poursuite de vent, et il n’y a aucun avantage à tirer de ce qu’on fait sous le soleil ». (L’Ecclésiaste, chapitre 2, versets 4 à 11).

NORBERT KANZUMBA/CI

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