Elections : 2018 pour Nangaa… 2019 pour Shadari

Le Phare
Décidément, le flou est loin d’être évacué au sujet de la date exacte
de la tenue des élections présidentielle, législatives nationales et
provinciales. En dépit de la publication, depuis le dimanche 05
novembre 2017, du calendrier électoral élaboré par la CENI (Commission
Electorale Nationale Indépendante), certains propos et actes des
membres de la famille politique du Chef de l’Etat poussent à croire
que rien n’est définitif.

En effet, Ramazani Shadari, ministre sortant de l’Intérieur et
Secrétaire Permanent fraichement nommé du PPRD (Parti du Peuple pour
la Reconstruction et la Démocratie), a jeté un vrai pavé dans la mare
à l’occasion de la remise-reprise avec son prédécesseur, Henri Mova
Sakani, au poste de Secrétaire général présentement supprimé.
S’exprimant au sujet du processus électoral, pour lequel tous les
partis et regroupements politiques se mettent déjà en ordre de
bataille, il a fait savoir qu’un «glissement» d’un ou deux mois est
inévitable.
En clair, les élections ne pourraient avoir lieu, au plus tôt, qu’en
2019, à cause des contraintes diverses (techniques, financières,
logistiques, politiques, juridiques, sécuritaires) de nature à
perturber certaines opérations préélectorales et électorales.
Il n’en fallait pas plus pour relancer, au sein de partis et
regroupements politiques ainsi qu’au sein des organisations de la
société civile, le débat autour du respect de l’échéance du 23
décembre 2018. Bien qu’il ait banalisé la durée du « glissement », à
savoir un ou deux mois, Ramazani a paru comme un messager de la
Majorité Présidentielle chargé de sonder l’opinion interne, de manière
à savoir si elle est prête à fermer les yeux sur une courte
prolongation de la période de transition en cours ou non.
Mais, visiblement, une telle perspective a jeté un froid au sein de
l’opinion nationale, qui est tentée de croire aux alertes des
sociétaires du Rassemblement qui accusent la famille politique du Chef
de l’Etat d’avoir peur des élections. D’où, dans le but de calmer les
esprits, le président de la Commission Electorale Nationale
Indépendante, Corneille Nangaa, est précipitamment monté au créneau
pour jurer que son institution va respecter scrupuleusement le
délai-butoir du 23 décembre 2018 pour l’organisation jumelée des
élections présidentielle, législatives nationales et provinciales.
A l’en croire, la « feuille de route » de la CENI, en termes de
réalisation des opérations préélectorales (enrôlement des électeurs,
nettoyage du fichier électoral, audit du serveur central, commandes
des kits, formation du personnel, sensibilisation des partis
politiques et organisations de la société civile, etc.) est exécutée
sans entrave majeure. C’est du reste le message dont il se fait
porteur dans ses consultations en cours avec les partis politiques à
Kinshasa.
Même si le précité a particulièrement insisté sur l’indépendance de
son institution dans la gestion du processus électoral, le ballon
d’essai lancé par Ramazani Shadari continue d’être au centre des
réflexions dans plusieurs cercles politiques de l’Opposition, où on
pense qu’il n’y a jamais de fumée sans feu. Autrement dit, le nouveau
Secrétaire Permanent du PPRD ne se serait pas aventuré sur un terrain
aussi sensible que celui du calendrier électoral si sa famille
politique n’avait pas, sous le manteau, un « Plan B » de glissement de
calendrier électoral, pour un échéancier qui pourrait aller au-delà de
2019, sinon plus.
Kimp

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