La population du Kasai Central préoccupée par une insécurité grandissante causée par les militaires rwandais

Les Kasaiens du Kasai Central vivent ce dernier temps dans une insécurité grandissante causée par les militaires rwandais qui ont été déplacés par Kabila au centre du pays en 2011. Ils dénoncent des enlèvements qui s’opèrent dès la nuit tombée par ces militaires qui circuleraient chaque soir à bord d’une camionnette blanche et enlèveraient des jeunes filles et garcons qu’ils rencontrent sur leur passage. Les autorités de la province sont incapables de dénoncer ces crimes perpétrés par ces assassins venus du Rwanda.

Le mercredi 21 février 2018, le neveu d’un habitant de Kananga qui a requis l’anonymat a échappé à un enlèvement.  Il était en compagnie de deux autres jeunes gens quand soudain une camionnette blanche a fait son apparition au niveau du rond-point Basonga à Ndesha. Deux jeunes gens ont réussi à s’échapper au moment où les militaires tentaient de les attraper. Le troisième garçon qui  trainait les pas a été embarqué sans ménagement. Les deux jeunes qui s’étaient enfuis ont immédiatement alerté la famille de leur ami dont le père était lui-même officier à l’auditorat militaire de Kananga. Aussitôt informé de la situation, le père s’est mis à la recherche de son fils. Il a fait le tour des lieux de détentions possibles de la ville, en vain. 24 heures plus tard, après un échange d’informations avec ses supérieurs hiérarchiques, il apprend qu’il existe d’autres lieux de détention inaccessibles dans le campement réservé aux militaires rwandais. Lorsqu’il s’y rend, il va être ridiculisé et refoulé par les Rwandais qui lui disaient : « Qui t’a permis de venir ici ? Ton grade d’officier congolais c’est quoi ? Ne reviens plus ici… ». Malgré l’intimidation dont il a été l’objet, l’homme ne s’est pas découragé. Après plusieurs démarches, il a fini par obtenir une recommandation d’un haut gradé rwandais et est revenu au campement en compagnie cette fois-ci d’un autre officier rwandais. Enfin il  a découvert qu’il y a sur ce campement un container caché derrière les tentes. On ne le laisse pas s’en approcher. Après lui avoir demandé, avec mépris, le nom de son fils, les soldats rwandais lui ramènent quelques instants plus tard son enfant en lui disant : « tu as eu de la chance ! ».

Le jeune homme racontera plus tard à son père que les  soldats rwandais viennent chaque nuit vers deux heures du matin et sortent cinq jeunes du container; quelques minutes plus tard, ils entendent seulement des coups de feu. Pendant sa première nuit passée dans le container-cachot, cinq jeunes gens ont été emmenés et ne sont pas revenus. Le jour suivant, cinq autres ont été sortis  toujours vers deux heures du matin; ils ne sont pas revenus non plus dans le container.

Ces militaires rwandais sont en train de terroriser la population non seulement à Kananga, mais aussi à l’intérieur de la province où ils tuent,  extorquent du bétail des pauvres villageois  et les chassent de leurs terres pour les remplacer plus tard par des sujets rwandais. Ce qui est incompréhensible, c’est le silence des autorités provinciales. Elles sont au courant de ces crimes perpétrés par les soldats rwandais, mais préfèrent se taire.

Nous demandons à la MONUSCO de déployer ses éléments pour la protection de la population ainsi que leurs biens. Car tout laisse croire que les Rwandais sont dans une campagne d’extermination de la population congolaise avec la complicité d’autres congolais!

Lumbamba Kanyiki

2 Comments

  1. Pas la complicité d’autres congolais. Il faut appeler le chat par son nom. Par Kabila.

  2. Bravo à nos vaillants prêtres qui se sont mis debout (après ignoble assassinat de la religieuse de Buena Muntu) en s’arrangeant une fois de plus du côté des opprimés en assumant leur mission prophétique pour l’Eglise du Kasai abandonnée à elle même en l’absence de leadership.
    Se faisant, ils se sont désolidarisés du pasteur de Kananga qui a livré ses brebis au loup, oppresseur pour certainementdes facilités matérielles.
    Sinon, comment comprendre le silence de la hiérarchie de l’Eglise de Kananga devant des atrocités que subit le peuple de Dieu sans qu’il se manifeste un bon berger pour le protéger?
    Surement le Christ n’a pas trouvé un bon berger à Kananga pour s’occuper de ses brebis égorgées jour et nuit par le loup.
    C’est pourquoi, le Cardinal Monsengo a demandé que les médiocres de tout bord dégagent afin l’ordre, la justice et la paix sociale chère au Pape François s’installent aussi à Kananga.
    Cette eglise orpheline mérite excellence et un bon pasteur,selon le profil du Seigneur Jésus Christ, capable de prendre soin de ses brebis et accomplir la mission prophétique de l’Eglise universelle.

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